.Arrêtez la répression de la contestation populaire au Maroc
En lieu et place d'affronter les graves difficultés économiques et renforcer son front intérieur qui s'effiloche inexorablement, l'Etat marocain est en passe de renouer avec ses démons, guère lointains: ceux de la répression tous azimuts des mouvements de contestation et des atteintes de plus plus fréquentes des droits de l'homme.
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A Marrakech, à Figuig, à Nador, à Tanger et dans d'autres régions du pays, les réponses à toutes les contestations à caractère social et parfois politique, se transforment en séances de défoulement pour les forces de l'ordre à l'encontre de manifestants quasi toujours pacifistes.
La situations désastreuse qui prévaut dans les prisons du royaume n'est pas pour contribuer positivement à l'image que les autorités marocaines cherchent à exporter vers l'étranger.
S'il est vrai que les textes tant constitutionnels que ceux émargeant au pouvoir législatif, entérinent dans leur immense majorité, la nécessité du respect des droits et libertés des citoyens marocains, il en va tout autrement dans la réalité.
Comme si ces textes sont dirigés vers une consommation extérieure, visant à donner des gages à l'UE et aux Etats Unis, alors que les faits sur le terrain présentent une autre réalité: celle de la répression systématique et ultra violente à l'encontre de tout ce qui bouge pour la défense des droits et des libertés.
Il ne se passe pas de mois sans que des organisations de défense des droits de l'homme, agissant tant au Maroc qu'à l'étranger, n'attirent l'attention des autorités marocaines sur ces pratiques qui rappellent la triste époque que beaucoup de Marocains croyaient révolue, celle des années de plomb et des graves atteintes aux droits des contestataires marocains.
En se comportant de la sorte, l'Etat marocain est occupé à affaiblir son front intérieur, qu'il s'est employé à renforcer pour faire face aux graves menaces qui pèsent sur la marocanité du Sahara.
Les adversaires du pays en relation avec ce dossier, ne s'y sont pas trompés, puisque tant les généraux algériens que leurs protégés du Polisario ont bien compris où se situe la faille chez l'état marocain.
Et ils se démultiplient pour dénoncer la répression dont sont, selon eux, l'objet, les populations du Sahara marocain.
Des délégations européennes se succèdent pour vérifier de visu les appels du Polisario, à "protéger" les Sahraouis contre la répression dont ils sont l'objet de la part de la police marocaine.
Il existe un gouffre qui s'approfondit sans arrêt, entre les discours, les textes et les engagements des autorités marocaines quant à leur volonté de respecter les droits de leurs citoyens et la réalité des atteintes graves au droit de manifester, ou d'user publiquement du droit à l'expression.
La récente agression subie par le député et dirigeant du PJD, face à l'édifice du parlement marocain, met le gouvernement marocain dans une position très compromettante.
Ce gouvernement qui n'arrête pas de vanter les mérites des avancées " considérables" des libertés et des droits de l'homme, se trouve aujourd'hui, dans une posture très curieuse et peu confortable face à ces dépassements de plus en plus nombreux et qui deviennent la règle face à toutes les démonstrations populaires.
Si les choses devaient persister dans cette direction, il ne serait pas étonnant que l'Europe revoie, sous la pression des lobbies anti marocains, toute sa politique de partenarait privilégié avec le Maroc.
Dans le dossier des droits de l'homme au Maroc, l'impression qui se dégage de la systématisation de la répression, est celle d'un pouvoir ne disposant d'aucun arbitre, capable de stopper les tendances makhzaniennes en pleine déchainement.
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