dimanche 9 mars 2014

Inaccessible islam de Belgique

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Notre islam ne sera jamais belge

Il a d'abord été " Frériste", déjà au début des années soixante du siècle passé, lorsque les deux frères Hawwari, d'origine syrienne avaient installé à Ixelles, un premier petit centre islamique, doublé d'un petit lieu de culte.

Brillants intellectuels, les deux frères Hawari avaient réussi à réunir autour d'eux, un petit groupe d'étudiants arabes de Belgique, tous peu ou prou émargeant à la doctrine du chef spirituel des Frères musulmans Muhammad Hassan Al Banna.

Ils étaient en contact étroit avec un très grand idéologue syrien lui même frériste, qui, pourchassé par le régime syrien s'était réfugié en Allemagne.

Ce furent les frères Hawari qui, à partir de leur association de fait, créée en 1963, élaborèrent le projet de la création d'un centre islamique et culturel de Belgique après avoir découvert que l'architecture du Pavillon oriental du Parc du Cinquantenaire  n'était guère loin de ressembler à un édifice à physionomie islamique.

Mais constatant que le projet étant plus important que leurs forces intrinsèques, ce petit groupe avait décidé en 1963 de passer la main à certains ambassadeurs arabes en poste à Bruxelles. 

L'idée plut à l'ambassadeur d'Arabie Saoudite qui décida de fonder avec d'autres diplomates arabo musulmans, une association (ASBL) dont le but était de parvenir un jour, à créer un Centre islamique à Bruxelles.

Ainsi, et dès 1965, ces ambassadeurs avec à leur tête celui d'Arabie parvinrent à convaincre de ce projet, le roi Fayçal d'Arabie.

Et contrairement à la légende maintes fois ressassée par les Dassetto et autres pseudo islamologues autoproclamés, ce ne fut pas au hasard d'une visite du roi d'Arabie Saoudite en Belgique, que le souverain belge de l'époque, ému par le geste de Fayçal envers les victimes de l'incendie de l'Innovation, avait spontanément décidé de lui offrir le bel édifice du parc du Cinquantenaire.

Le "dossier" avait  déjà été élaboré et traité.

Tout cela pour attester que dès l'origine, l'Islam qui s'imposa en Belgique aux premiers immigrés marocains, fut un mélange entre celui émargeant à la doctrine salafiste des fils d'Abdelwahhab et celui, plus populaire et moyen bourgeois, de Mohammed Hassan Al Banna.

Vous connaissez la suite. Cette suite fut l'intrusion en Belgique du Tabligh, provenant du Pakistan et de Grande Bretagne, introduit en Belgique par un guide touristique de Tanger, Mustapha Nouhi.

La suite fut aussi l'arrivée dès 1980, des premiers prédicateurs chiites qui investirent les quartiers marocains et rallièrent à leur cause un jeune imam dénommé Mohmamed Belkhidar. 

Le chiisme iranien connaîtra une expansion continue pour arriver à partir de rien à comptabiliser aujourd'hui dans ses rangs, pas moins de 20000 fidèles.

Les frères musulmans, rompus à la gestion pratique et à l'organisation n'en continuèrent pas moins de tenter d'encadrer et de structurer les Musulmans de Belgique

Après avoir infiltré le Centre islamique de Belgique, comme conseillers, enseignants de religion islamique ou prédicateurs,
ce fut à partir de ce Centre et à l'insu de la très Saoudienne Ligue islamique mondiale et avec ses moyens, que les Frères musulmans, après avoir phagocyté ce Centre, lanceront l'entreprise visant à créer un Exécutif des Musulmans de Belgique.

Avec à leur tête l'ami de Tariq Ramadan, le docteur Beyens, ils se lancent dans un premier temps, dans la création d'un conseil supérieur des Musulmans de Belgique au milieu des années 80.

Flairant cette infiltration frériste, les autorités belges ne reconnaîtront pas l'organe qui avait été élu à partir du Centre islamique et avec son soutien.

Pour bloquer ce projet, les autorités belges installèrent un Conseil des Sages pour la gestion du temporel du culte islamique. Les Frères musulmans s'employèrent à mobiliser leurs troupes pour saper les fondations de ce conseil. 

Et ce ne fut que quelques années plus tard et suite à l'idée émise par la commissaire royale à la politique des immigrés, Paula d'Hondt, que ces mêmes éléments fréristes parviendront à concrétiser, avec le soutien de l'Etat belge, le projet de la mise en place d'un Exécutif des Musulmans de Belgique.

Depuis sa sortie publique à la fin des années 1990, cet Exécutif ne cessera d'être une arène de luttes de pouvoir entre différents courants, d'obédience étrangère. 

Et contrairement à ce que l'on a toujours cherché à faire croire, ce ne furent pas uniquement les appétits de pouvoir qui opposèrent les individus s'étant trouvés au sein de cet organe, mais plus que cela, ce fut et cela demeure encore vrai aujourd'hui, la mainmise d'idéologies et de doctrines politiques étrangères qui ont pris en otage ce qui devait être un organe représentant un Islam de Belgique.

L'actuelle bataille pour le placement de cet Exécutif dans le giron du Maroc et de la Turquie constitue le prolongement de toutes ces interférences étrangères dans les affaires des Musulmans de notre pays.

Sans l'émergence d'une réelle élite issue des jeunes générations de Musulmans, nés dans ce pays et imbus de ses valeurs de démocratie et de l'Etat de droit, ces tentatives de mise sous tutelle étrangère d'un islam authentiquement belge continueront de polluer le débat sur les relations de l'islam de chez nous avec la société européenne.
 


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