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Tu chasses le naturel charognard, il te revient au galop
Paris : un candidat FN suggère de «concentrer» les Roms «dans des camps»
Jusqu'à ce que l'AFP la repère ce
lundi, la note était passée inaperçue. Sur son blog, le 19 février dernier,
Paul-Marie Coûteaux, tête de liste FN-RBM pour les municipales dans le VIe
arrondissement de Paris, se livre à une charge d'une rare violence contre les
Roms, «cette lèpre», qu'il lui arrive de croiser dans «son arrondissement».
Sur son blog, Paul-Marie Coûteaux
écrit pourtant : «Mais que peut faire M. le Ministre de l'Intérieur – à part
concentrer ces populations étrangères dans des camps, où la vie serait sans
doute si peu conforme à ce qu'elles escomptaient du voyage qu'elles
préféreraient déguerpir d'un territoire aussi inhospitalier ?»
Coûteaux dément vouloir construire
des camps
Contacté par l'AFP ce lundi soir, le
président de Siel (NDLR : Souveraineté, Indépendance et Libertés, un
micro-parti allié au FN au sein du RBM) démentait toute volonté de construire
des camps.
«ll n'y a pas un endroit dans ce texte où je demande la construction
de camps, de barbelés.
C'est la forme interrogative: Que peut ce ministre ? Je
demande qu'on vienne à la source des problèmes, et ce problème c'est Schengen.»
Les «Romanichels», comme il les
appelle, Paul-Marie Coûteaux dit par ailleurs, dans cette même note du 19
février, « les photographier lorsqu'(il) en croise un trop grand nombre, aux
fins de les mettre en ligne ici (NDLR : sur son blog)».
«Serait-ce seulement
pour apaiser la rage que me donne le spectacle désolant de ces femmes, de ces
enfants, et quelquefois de ces familles entières qui, dans un état d'abandon
indescriptible, parsèment l'arrondissement, l'amochent de part en part, et
rompent le charme de la moindre promenade.»
Aux yeux de Paul-Marie Coûteaux, leur
présence constitue un «spectacle indigne de Paris, indigne de la France,
indigne d'un grand pays», ainsi qu'un problème d'«ordre esthétique».
«Du fait
que des familles entières s'installent au milieu de nos rues avec leurs bouts
de lit rouillés, leurs matelas, leurs cabas, de cette saleté et des épidémies
qu'elle ne manquera pas de provoquer, de cette marais montante de la barbarie
grise, nul ne se sent responsable», renchérit-il.
Wallerand de Saint-Just «ne condamne
pas»
Contacté par le Parisien.fr,
Wallerand de Saint-Just prend ses distances, mais ne «condamne pas».
«Dès qu'un
gouvernement est confronté à des phénomènes d'immigration importants, il faut
bien qu'il trouve des solutions», ajoute-t-il, tout en estimant qu'«il n'est
pas question dans un programme politique pour régler des problèmes
d'immigration, fût-ce celui des Roms, de parler de camps».
«Ce n'est pas moi qui ai écrit ça,
souligne le candidat du FN à la mairie de Paris. Je ne me serais pas exprimé
ainsi. Je mets surtout en avant des solutions techniques et politiques qui
pourraient régler ces problèmes d'immigration très ardus que la France
connaît», explique-t-il.
Et d'ajouter : «M. Coûteaux est un
grand garçon, il s'exprime comme il veut. Je ne m'exprimerais pas ainsi, c'est
tout ce que je peux dire. La campagne FN-RBM ne s'exprime pas comme M.
Coûteaux. Mais je n'ai pas à condamner.»
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