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....à Paris, des officiels marocains ?
Dès son retour au Maroc, après sa rencontre à Paris avec la garde des sceaux française, le ministre marocain (islamiste) de la justice, Mustapha Ramid, a déclaré à de nombreux médias marocains, qu'enfin le Maroc a obtenu de la France, ce que ce pays lui refusait depuis de nombreux mois
Mais le ministre marocain s'est catégoriquement refusé de donner le moindre détail sur les résultats de ses entretiens avec Christiane Taubira.
La presse française, quant à elle, n'a pas accordé beaucoup d'intérêt à la visite de Mustapha Ramid à Paris
Tout d'abord, ce que le Maroc souhaitait obtenir par dessus tout de la France, résidait dans l'acceptation par le gouvernement de Paris, de l'engagement de ne plus"déranger" les officiels marocains poursuivis par la justice française lors de leur visite ou séjour en France.
Sur ce plan, quand bien même voudrait elle accéder à cette requête marocaine, la ministre Taubira ne pourra nullement le faire, dans la mesure où la magistrature hexagonale est totalement indépendante du pouvoir politique français.
Tout au plus, la rencontre entre les deux ministres de la justice, a semble t il, abouti à l'ajout de quelques phrases au protocole de coopération judiciaire entre les deux pays, sans toucher à l'essentiel des fondamentaux coulés en béton dans la constitution de la France, relatifs à la séparation des pouvoirs
Ce que le Maroc a obtenu par le chantage et la provocation, du dictateur Abdellah Al Sissi, arrivé au pouvoir sur un canon de l'armée égyptienne, les autorités marocaines savent pertinemment qu'elles ne pourront l'obtenir d'un état démocratique comme la France.
Car si Al Sissi a besoin de la reconnaissance de son régime illégitime, Hollande, démocratiquement élu par le peuple de France, n'a nullement besoin d'obtenir la reconnaissance d'un état qui peine à emprunter la voie authentique de la démocratie et du respect des droits de l'homme.
D'autant que les rapports de force entre les deux états penchent très largement en faveur de la France qui, outre l'accueil permanent sur son sol, de millions de Marocains, demeure au sein du conseil de sécurité de l'ONU, le seul pays franchement favorable à la thèse marocaine concernant l'affaire du Sahara occidental
Ceci sans omettre d'indiquer que le tourisme marocain bénéficie d'un substantiel apport français puisque bon an mal an, quelque 2 millions de touristes français visitent le Maroc.
Et lorsqu'on sait que l'essentiel des investissements étrangers au Maroc proviennent de la France, on peut apprécier avec objectivité les constituants de ce rapport de forces entre les deux pays
Ce que le ministre Ramid n'a pas pu obtenir de son homologue française de la justice et qu'il avait espéré décrocher, résidait dans l'éventuelle formulation d'excuses de Taubira, pour ce qui concerne sa dernière déclaration irrévérencieuse à l'encontre du roi Mohamed VI, lorsque dans la foulée des événements liés à Charlie Hebdo, la ministre avait déclaré qu'au Maroc, il est impudent de caricaturer le roi Mohamed VI.
Ceci étant, et selon les médias français ayant couvert la visite du ministre marocain à Paris, l'affaire relative aux poursuites engagées par la justice française contre le patron des Renseignements marocains, reste toujours d'actualité, tant que le ou les plaignants, n'auront pas renoncé à leur plainte auprès des tribunaux français
Après les graves événements de Charlie Hebdo, l'attitude des autorités marocaines quant à la décision prise par Rabat de suspendre toute coopération avec la France au niveau de la justice et du renseignement, devenait intenable, voire même moralement suspecte
D'autant que suite à cette suspension, les autorités marocaines ne se privaient pas de déclarer publiquement, que sans leur apport à ce niveau, la France risquait de rencontrer des difficultés dans sa lutte contre le terrorisme et la grande criminalité.
De nombreux ambassadeurs marocains en poste en Europe, dont celui chargé à Bruxelles, des relations du Maroc avec l'U.E. avaient déclaré que de nombreux attentats avaient été déjoués, notamment en Belgique, grâce à l'apport efficace et décisif des renseignements marocains.
En cette matière précise où la vie d'innocents est susceptible d'être mise en danger, il est inadmissible et même contre productif que l'on recourt au chantage en exigeant des contreparties politiques ou économiques
C'est ce que le Maroc a sans doute compris en envoyant à la vitesse Grand V son ministre de la justice à Paris
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