dimanche 17 mai 2015

Elles portent les noms de la mère du Christ

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...Mariam et Marie, deux Palestiniennes de la Terre Sainte, canonisées par Sa Sainteté le Pape



Au carmel de Marie Alphonsine Ghattas


Une première dans l'histoire des canonisations: Mariam Bawardi (1846-1878), originaire de Galilée, et Marie-Alphonsine Ghattas (1843-1927), originaire de Jérusalem, ont été canonisées par le Pape, hier à Rome.

Non seulement ces deux religieuses obtiennent cette reconnaissance posthume, pour les énormes contributions en faveur des femmes, des enfants et des vieillards de Palestine, mais la cérémonie de leur canonisation a eu lieu en présence du président palestinien, Mahmoud Abbas. 

Tout un symbole

Quelques jours auparavant, le Vatican qui représente la Mecque des Chrétiens du monde, procédait à la reconnaissance de l'Etat palestinien, ouvrant ainsi la voie, comme institution et autorité morales, à de nouvelles reconnaissances de cet état

Pendant ce temps, les autorités israeliennes s'enfoncent dans l'extrémisme et refusent de voir ce qui se déroule devant et autour eux: la folie de la colonisation n'a jamais connu une activité aussi accrue que celle entreprise actuellement par le gouvernement israelien

La nomination à la tête de la défense d'un rabbin extrémiste ne constitue pas un signal en faveur de la paix et la composition du nouveau gouvernement Netanyahou, au sein duquel les partis religieux tiennent le haut du pavé, exprime l'orientation colonialiste d'Israel et son refus de voir son isolement se renforcer sur la scène internationale

Saintes Mariam et Marie, je vous salue     


Qui fut Mariam Bawardi


Maryam Bawardi
« Biche altérée, courant après l’eau vive, colombe exilée cherchant son nid, telle nous apparaît la bienheureuse Marie sur l’icône qui est une épiphanie de son « cœur ». Nous la voyons bondir sur les collines du Carmel, subjuguée par le Buisson ardent et irrésistiblement attirée par la Nuée où Dieu demeure »
Maryam Bawardi
Icône de l'Atelier du Carmel de l'Unité (Harissa)




















Maryam BawardiRepères chronologiques

1908, le 20 septembre, L.M. prononce un vœu de transverbération, manifestement inspiré de l'exemple de Maryam Bawardi.

1935, un an après le 9 février 1934, à Damiette, visite pieuse de Louis Massignon et de Mary Kahîl au village natal de Marie de Jésus Crucifié : « Maryam Bawouardi, carmélite. On monte une côte assez raide pour arriver à ce village [Abellin].  Nous prions la jeune sainte avec la foi en notre "Badaliya" qui était le lien indissoluble de notre union spirituelle.  Il [Louis Massignon] avait une foi aveugle dans tous les signes de Dieu ».

1948, Louis Massignon rappelle qu'« Abellin (est la) patrie d'une sainte carmélite arabe, Maryam Bawardi, fort invoquée par les chrétiens de là-bas dans leurs angoisses présentes. »

1949, les 17-20 août, prières de Louis Massignon, sur la tombe de Maryam Bawardi à Bethléem, pendant sa mission d'information auprès des réfugiés Palestiniens.  Dans son rapport, il évoque "cette pauvre Galilée persécutée où naquit, en 1846, la petite carmélite arabe, Maryam Bawardi, enterrée à Bethléem (où j'ai invoqué son aide au Carmel) sous le nom de Sœur Marie de Jésus Crucifié (m. 1878); dont la cause a été introduite en Cour de Rome".
          Maryam Bawardi est née en Palestine, à Abellin, le 5 janvier 1846. A l’âge de 12 ans, le 8 septembre 1858, elle est guérie miraculeusement d'une blessure mortelle (gorge tranchée) dont elle gardera une cicatrice et la voix brisée : « En pareil jour, j'étais avec ma Mère. 

En pareil jour, j'ai consacré ma vie à Marie. On m'avait coupé le cou et demain Marie m'avait prise » (8 septembre 1874). Elle dira aussi, à propos de sa guérison : « Je sais à présent que la religieuse qui m'a soignée après son martyre était la Sainte Vierge ». 

Trois ans plus tard, en 1861, elle rencontre dans les rues de Jérusalem un jeune homme mystérieux qui se présente à elle sous le nom de Jean-Georges et qui se propose de la conduire au Saint-Sépulcre : « Parvenue au lieu saint, raconte son biographe, Amédée Bruno, elle promet à son mystérieux guide de prononcer le vœu perpétuel de virginité s'il en fait autant.   

Et c'est ainsi que, dans l'édicule sacré, sur le lieu même de la tombe glorieuse du Seigneur Jésus, ces deux jeunes gens devinrent des « fils de la Résurrection » en émettant le vœu définitif de chasteté ». 

 Le 15 juin 1867, elle entre au Carmel de Pau où elle commence son noviciat.  

 En août 1870, six carmélites dont Maryam quittent Pau pour aller fonder un carmel en Inde, à Mangalore. 

C'est dans ce Carmel qu'elle prononce ses vœux perpétuels, le 21 novembre 1871, jour de la Présentation de Marie au Temple. Cependant, elle est renvoyée de Mangalore pour des motifs obscurs – mais « quand Dieu aime un de ses serviteurs, le signe de Sa prédilection est qu'Il incite les autres à le persécuter ». 

Elle retourne donc à Pau, pour trois années, puis repart une nouvelle fois, pour la fondation d'un autre carmel, à Bethléem (1875), où elle meurt, le 26 août 1878, à l'âge de trente-trois ans.

« Je me sens le cœur ouvert ; il y a comme une plaie ; et quand j'ai certaines idées et impressions de Dieu qui me touchent, c'est comme si on me touchait la plaie du cœur, et je tombe en faiblesse, je me perds. »

Parmi les charismes dont Maryam Bawardi fut comblée au cours de sa brève vie d'extatique, il faut mentionner les lévitations, qui rappellent Sainte Christine l'Admirable qui, lorsqu’elle désirait prier, « s'isolait à la cime des arbres ou sur de hauts clochers, afin d'y trouver la paix de l'esprit. », la bilocation, comme le Padre Pio de Foggia (mort en 1968), et surtout les stigmates dont cette transverbération du cœur, manifestation visible de la « blessure d'amour » intérieure, dûment constatée après sa mort, qui évoque naturellement Sainte Thèse d’Avila : « Apercevant en vision Ste Thérèse, elle lui dit : « Mère Thérèse, Jésus m'a percé le cœur! » (24 mai 1868, au carmel de Pau). Elle bénéficia aussi de nombreuses apparitions : des anges, des saints et plus particulièrement le prophète Élie, dont la première manifestation eut lieu le jour de sa fête, le 20 juillet 1867. Elle reçut enfin le don de prophétie, particulièrement à propos de la France : « C'est la Couronne d'épines que le dernier roi croisé, Louis XI de France, reçut d'Orient pour qu'elle refleurît un jour au « rosier », sur le blason de la « nation du Sacré-Cœur ».

            Les dons exceptionnels de Maryam Bawardi, qui sont les signes indiscutables de son élection, témoignent de son appartenance à la lignée des compatientes et des « vexillaires de la Passion ». Elle reste une figure de « substituée mystique » dont, au moins autant que les charismes et la sainteté, la naissance palestinienne et au sein de la chrétienté orientale (grec-catholique), constitue un « signe de Dieu » pour la Palestine et l’ensemble des chrétiens d’Orient, en faveur de qui elle intercède, sainte stigmatisée, substituée à ses frères palestiniens.

Louis Massignon et Maryam Bawardi


             Louis Massignon avait appris l'existence de Maryam Bawardi, deux mois à peine après sa conversion, en 1908, en Irak, par l’intermédiaire du Père Anastase-Marie de St Élie, carme de Bagdad, auteur d’une biographie en arabe de Maryam (1926). Depuis l'été 1908, quand Louis Massignon mentionne pour la première fois la bienheureuse Palestinienne, dans sa correspondance et dans son Journal, depuis ses pèlerinages à Abellin, en 1935, et à Bethléem, sur sa tombe, en 1949, jusqu’en 1957, quand il annonce que « la cause de béatification à Rome de la carmélite arabe, grec-catholique, Maryam Bawardi (Sœur Marie de Jésus Crucifié), née à Abellin et morte à Bethléem en 1878, avait été reprise », il a confié toute sa vie à celle qui, depuis sa mort, n'est pas autrement désignée par les chrétiens orientaux que par le nom d'al-Qiddisa, c'est-à-dire la Sainte

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Marie Sulatanah Ghattas

Née à Jérusalem le 4 octobre 1843, elle est décédée le 25 mars 1927, elle a été béatifiée le 22 novembre 2009.

"Mère Sultaneh Ghattas est née au sein d'une famille pieuse et laborieuse de Jérusalem, une famille où l'on travaillait et priait ensemble. 

Dès sa prime jeunesse, Sultaneh a senti que Dieu l'appelait à se dépasser et à embrasser la vie religieuse...  et entra dans la congrégation des Sœurs de Saint Joseph de l'Apparition. 

Après ses premiers vœux, sa supérieure lui confia la mission d'enseigner le catéchisme à l'école des sœurs à Bethléem. 

Sœur Marie-Alphonsine était une catéchiste hors pair, une éducatrice humble et un apôtre infatigable...  

Elle fut gratifiée de visions répétées de Notre-Dame, lui demandant de fonder pour les filles de son pays une congrégation qui prendrait le nom de 'sœurs du Rosaire'"... 

De sa famille, elle "a retiré une piété profonde, une grande foi dans la Providence et une confiance entière et filiale dans la Vierge. 

Mais elle s'est surtout distinguée par deux vertus spéciales: l'amour du silence et de la vie cachée d'une part, l'amour de la croix et du sacrifice d'autre part."

'Amante de la Sainte Vierge et confidente du Ciel' -
Homélie de S.B. le Patriarche Fouad Twal
 
La congrégation du Rosaire: prière du Rosaire avec Marie-Alphonsine.
 
"Ouvrir des écoles pour les jeunes filles qui sont le fondement du progrès de la famille et de son succès.

Ne pas frustrer les villages et les lieux lointains des villes, de l'éducation de la jeune fille et de son enrichissement de principes vrais, ainsi que la formation de la mère chrétienne.

Pourvoir à ce besoin urgent de fonder une congrégation religieuse pour combler ce vide."

La célébration de la béatification sur le site du
Patriarcat Latin de Jérusalem
 
Après la récitation de l’angélus au Vatican, le Pape a rappelé que le 22 novembre 2009 à Nazareth a eu lieu la béatification de sœur Marie-Alphonsine Danil Ghattas, née à Jérusalem en 1843 dans une famille chrétienne de dix-neuf enfants. 

"Le mérite lui revient -a dit le Saint-Père- d’avoir fondé une congrégation formée seulement de femmes du lieu dans le but d’un enseignement religieux, pour vaincre l’analphabétisme et élever la condition des femmes de cette époque sur la terre où Jésus lui-même en a exalté la dignité... 

La béatification de cette belle figure de femme est d’un réconfort particulier pour la communauté catholique en Terre Sainte et une invitation à toujours se confier, avec une ferme espérance, à la divine providence et à la protection maternelle de Marie". (source: Béatification à Jérusalem - VIS 091123 220)

Mère Marie Alphonsine Danil Ghattas, première bienheureuse de Terre Sainte

"La Congrégation des sœurs du Rosaire est une institution éducative en premier lieu mais elle s’engage dans d’autres domaines sociaux, comme le travail dans les hôpitaux, les dispensaires, les asiles de vieillards, les orphelinats et l'hôtellerie pour  les pèlerins

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