Depuis l'indépendance (1956) du Maroc jusqu'à nos jours
Ceux des opposants qui avaient dès 1956, œuvré pour l'abolition de la monarchie marocaine par la violence des armes, en prolongement de la lutte pour l'indépendance du pays, ont fini par être, soit "achetés", par le Makhzen, soit "liquidés" par les appareils de la répression de ce dernier
Après les procès de masse intentés aux opposants de l'Union nationale des Forces populaires (UNFP) et du Parti communiste marocain (PCM), durant la première partie des années 1960 et les liquidations qui les avaient accompagnées, un important exil conduisit les rescapés de cette vague de répression, qui vers la France, qui vers l'Algérie, la Syrie et plus tard vers la Lybie.
Mehdi Ben Barka, principal fondateur de l'UNFP fut enlevé en octobre 1965, en plein coeur de la capitale française et sa disparition demeure à ce jour une énigme.
Soumis à un régime musclé, marqué par des procès à répétition et par des interdictions de fonctionner, L'UNFP décida de "travailler" dans la légalité et opta pour le sigle Union socialistes des forces populaires (USFP)
Les initiateurs de la nouvelle gauche marocaine, d'obédience maoïste durent dès la fondation de leurs organisations révolutionnaires respectives au début des années 1970, goûter aux affres de la répression policière du Makhzen, placée sous la responsabilité du ministre de l'Intérieur d'alors, Driss Basri
Cette dynamique gauchiste à contenu plutôt utopiste et idéaliste finira par rentrer dans le rang et accepter comme l'UNFP, de se transformer en partie politique légaliste et guère opposé à une cohabitation avec la monarchie.
Nombre d'ex membres de la direction des organisations maoïstes qui avaient prôné jadis, l'abolition par la violence de la royauté, opteront plus tard, pour une collaboration plus qu'intime avec la monarchie et deviendront avec le temps, ses principaux défenseurs tant à l'intérieur du pays qu'à l'étranger
Bensaid Ait Idder, Driss Benzekri, Ahmed El Herzenni, Driss El Yazami et bien d'autres, qui avaient à l'époque des années de plomb, et à des degrés divers, fait connaissance avec la geôles du Makhzen, sont devenus, pour ceux qui restent encore en vie, ambassadeurs ou présidents de divers conseils chargés de vendre l'image du Maroc à l'étranger
Ils sont bien entendu, grassement rémunérés pour ce faire.
De leur coté, les islamistes qui avaient juré durant les années 1970 de donner au Maroc le statut d'une wilaya obéissant au doigt et à l'œil à un Khalifat en reconstruction, sont également rentrés dans le rang et un nombre important d'entre eux, sont aujourd'hui parlementaires ou ministres au sein du gouvernement semi barbu mis en place en 2012.
C'est que les emprisonnements et les poursuites engagés contre eux par l'appareil répressif du Makhzen a fini par les assagir et par les contraindre à opérer des "révisions" liées à leur passé violent.
Aujourd'hui, l'Etat marocain roule sur du velours et ne craint aucune dynamique contestatrice quant à la place qu'occupe la monarchie au Maroc
La maestria avec laquelle le Makhzen marocain a réussi à mater les multiples générations d'opposants à sa "sacralité", est unique dans l'histoire du monde arabe
A telle enseigne que la monarchie marocaine s'est permis - cas unique au sein du monde arabe- de "donner" le pouvoir exécutif à un parti islamiste, membre de la confrérie des Frères musulmans.
Plus que cela, avec son arrivée aux affaires, ce parti, le PJD pour ne pas le nommer, s'est vite ressaisi en marquant sans répit, sa distance avec la structure faîtière de la confrérie des Frères musulmans, celle d'Egypte.
C'est en fait là que réside l'exception marocaine en rapport avec le reste du monde arabe:
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