samedi 15 octobre 2016

Le roi humilie les élus de la nation...

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...dans l'antre de la représentation populaire



Commençons d'abord par relever les seules attentions du roi à l'égard des MRE (Marocains résidant à l'étranger ) ou si vous préférez des Marocains du Monde

A ces citoyens d'Europe, d'Amérique et d'autres continents de notre planète Mohammed VI a dit:

"Si les administrations marocaines qui agissent en première ligne pour encourager les investissements des MRE ne font pas leur travail convenablement, ces investisseurs MRE risquent de retourner leur argent vers les pays d'où ils l'ont importé. 

Ce qui constitue une perte pour le Maroc en termes d'investissements provenant de cette catégorie de Marocains

Voici d'ailleurs le passage dans lequel le souverain parle des MRE, les qualifiant cette fois d'expatriés (ce qui est un terme nouveau dans le jargon officiel marocain pour désigner les MRE, les MDM ou la Diaspora)

"Cette situation est inacceptable et elle ne saurait perdurer. Car, lorsque l’investisseur ne reçoit pas de réponse, et si le problème qu’il affronte n’est pas réglé, il restitue son argent à la banque, et ce, dans le cas où il réside au Maroc. 


Toutefois, s’il fait partie de la Communauté expatriée, et qu’il préfère investir dans son pays, il se voit forcé de rentrer avec son argent à l’étranger"

Donc, c'est le retour à la case zéro dans toute sa splendeur, à savoir que pour le roi, qui a oublié ses engagements passés de considérer les Marocains de l'étranger comme des citoyens à part entière, avec droit de vote et d'éligibilité, ceux ci sont désormais considérés sous le seul prisme des entrées de devises

Mais ce que le roi ne dit pas lorsqu'il indique que les expatriés sont susceptibles de retourner leur argent vers les pays d'où ils l'ont importé, c'est que pour exporter son argent vers l'étranger, le MRE - Expatrié doit souffrir le martyr. Car au Maroc, ce qui rentre ne peut sortir

Les expatriés savent désormais à quoi ils doivent s'en tenir, eux qui pensaient que l'autorité suprême du royaume ne peut se soustraire à ses engagements, coulés en marbre dans la constitution

Pour en revenir à la charge du roi contre l'inefficacité des administrations et partant des ministères qui en ont la charge, le roi a dit quelque chose de grave :

"Beaucoup de choses se disent sur les citoyens allant à la rencontre de leur Roi, sollicitant son assistance pour régler de multiples problèmes ou surmonter des difficultés.

Si certains ne comprennent pas que des citoyens s’adressent à leur Roi pour régler des problèmes et des questions simples, c’est qu’il y a maldonne quelque part.

Je suis évidemment fier de traiter directement avec Mon peuple et de régler ses problèmes simples.

Je continuerai à le faire, toujours à leur service. Mais est-ce que les citoyens Me demanderaient d’intervenir si l’Administration faisait son devoir ?"

Les deux derniers paragraphes de cette déclaration du roi sont très explicites quant à l'incitation des citoyens marocains à continuer à s'adresser au roi Mohammed VI, qui se tient toujours prêt et disposé à répondre à leurs requêtes, puisque l'administration est défaillante.

C'est le discours inverse qui devrait être tenu par le souverain, à savoir, qu'il ne répondra à aucun demande de passe droit, mais qu'il encouragera les citoyens à prendre leurs responsabilités et à s'organiser pour arracher leur dû.

Ceci étant alors que de nombreux citoyens marocains sont régulièrement condamnés par les tribunaux à de lourdes peines, pour le délit d'"obstruction du cortège royal".

Cette position royale est faite pour inciter les Marocains, au risque de la perte de leur liberté, et même de leur vie, à se mettre au travers du véhicule du roi ou à entraver son cortège.


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Sans les nommer, le roi a parlé des élus qui profitent de leurs mandats pour se servir et servir leur parti. Sans aucun égard pour le service du citoyen

Il a dit en l'occurrence: 



"Or, il est navrant de constater que certains exploitent le mandat qui leur est délégué par le citoyen, pour gérer les affaires publiques, et en profitent pour régler leurs affaires personnelles ou partisanes, au lieu de servir l’intérêt général, motivés en cela par des calculs électoralistes.

Ce faisant, ils feignent d’ignorer que le plus important dans un scrutin, c’est le citoyen lui-même et non le candidat ou le parti, et renient les valeurs de l’action politique noble.

S’ils ne veulent pas faire leur travail, et si régler les affaires des citoyens, au niveau local ou régional ou même national, ne les intéresse pas, alors pourquoi se dirigent-ils vers l’action politique ?

Le dernier paragraphe est une franche invitation aux parlementaires à quitter cette enceinte et à démissionner de leur mandat.

Mais comme aucun nom n'est cité, cette attaque frontale n'exclut aucun d'entre eux et tout un chacun pourra prendre pour lui, la sortie royale.

Si certains avaient un fifrelin de dignité et d'honneur, ils n'auraient pas hésité à quitter les lieux.

Mais le roi sait à qui il parle...

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