dimanche 23 septembre 2018

Au Maroc, le régime politique emprunte au fascisme...

 

...ses techniques de pénétration des masses populaires


L'ex premier ministre islamiste (gauche de la photo) et l'actuel secrétaire général du PS marocains, furent et demeurent les deux plus fidèles et loyaux agents des Renseignements marocains


À l'opposé des régimes nationalistes  arabo musulmans déchus qui furent des dictatures militaro policières sans véritable assise populaire (Égypte, Lybie, Tunisie, Irak, Yemen) la monarchie marocaine s'est distinguée par son génie à rallier à son entreprise dominatrice, de très larges couches emargeant aux divers secteurs de la vie sociale, culturelle et politique du peuple marocain.

Au delà de la mise en place solide d'un système policier, militaire et sécuritaire doté de moyens répressifs colossaux, cette monarchie a réussi un impressionnant prolongement maîtrisé et profond au sein des divers secteurs de la société marocaine.

Pour ce faire, elle s'est appuyée depuis l'arrivée au pouvoir du roi Mohammed VI, sur deux vecteurs influents au sein de la population: le religieux et le politico syndical. 

Si le défunt roi Hassan VI avait bâti son pouvoir à partir d'un système qui privilégiait la seule approche sécuritaire et policière et sur la brutalité, Mohammed VI, s'appuyant sur les expertises, les recommandations et les conseils de collaborateurs  tant locaux qu'extérieurs au pays, a réussi à fonder un régime politique intégrateur de tous les acteurs disposant d'une base sociale au Maroc.

Les partis politiques, toutes obédiences et orientations politiques confondues, ont vu leurs rôle renforcé et leurs dotations accordées par le palais royal, considérablement augmentées. 

 
 
 
Cette générosité royale manifestée à leur égard a transformé toutes ces formations politiques et syndicales en autant de courroies de transmission des discours et de la stratégie dominatrice de la monarchie auprès des couches populaires.

Ainsi, une concurrence effrénée est née parmi ces forces politico syndicales, concurrence qui les a conduits à rivaliser entre elles sur la voie de la sacralisation de  la personne du roi.

 Ils se considèrent davantage comme des sujets du monarque, sujets qui oeuvrent au service des "seuils chérifiens (expression arabe utilisée pour désigner le palais royal)  que représentant  utilement ceux qui leur ont confié la mission de défendre leurs intérêts.

Du jour au lendemain, des hommes et des femmes de toutes provenances ou tendances politiques, jadis et guère naguère au bord du dénuement et tirant le diable par la queue, ont vu leur situation sociale et financière effectuer des bonds considérables en l'espace de quelques législatures parlementaires.

La pratique à très grande échelle par la monarchie d'une politique rentière en faveur de ces "élites", a transformé l'ensemble de la classe partisane, en une meute de prédateurs à l'affût de toutes les opportunités juteuses, tant licites, mais trop souvent illégales. 

Ce qui a eu pour effet d'accentuer leur servilité et leur propension aux courbettes et aux prosternation à l'égard de la commanderie des croyants, devenue divinité au même titre que le statut du roi soleil.

Fin 2016, le magazine Zamane avait réalisé une interview du premier ministre islamiste marocain, Abdelilah Benkirane qui avait reconnu avoir été durant les années 1970, un informateur assidu et actif du ministre de l'intérieur de Hassan II, Driss Basri à qui il avait livré moult informations relatives aux activités des organisations de l'extrême gauche marocaine.

La plupart des dirigeants des partis politiques marocains ont effectué des  missions de renseignements en direction des Moukhabarate et dénoncé jusqu'aux membres jugés récalcitrants et "douteux" émargeant à leurs formations politiques.

Aujourd'hui, il n'y a strictement plus rien à attendre de cette classe politique pourrie jusqu'à la moelle, pour ce qui concerne un sursaut en faveur du peuple.

L'autre secteur totalement aplati par la monarchie et réduit au silence et à une allégeance totale à la personne du monarque marocain, n'est autre que le champ religieux marocain.

Disposant du budget le plus élevé au sein du gouvernement marocain et ne devant obéissance, en tant qu'institution de souveraineté, qu'à Imarat al mouminine, le très puissant ministre des Habous et des Affaires religieuses, dispose de l'ensemble des lieux du culte du pays et de leur personnel.

C'est ce ministère, placé sans intermédiaire, sous la haute autorité du roi, Amir al mouminine, qui désigne, rémunère et révoque imams et personnel affecté aux mosquées du royaume

L'ensemble des prières au sein des mosquées du pays, à l'instar des jugements prononcés par les tribunaux, sont faits au nom du commandeur des croyants.

Les prêches du vendredi sont clôturées par la bénédiction des imams, envers les membres de la famille royale.

La société dite civile constituée d'associations actives dans de multiples domaines n'est pas épargnée par le redoutable travail de phagocytage effectué par les services de renseignements.

Ainsi, quasi tous les groupes actifs dans les quartiers des villes et des villages sont soumis à la stricte surveillance des Moqaddems et des Chioukhs (agents informels attachés aux renseignements généraux par le truchement des caïds).

Le Moqaddem, auxiliaire d'autorité à statut obscur est le plus actif maillon de la chaine des Moukhabarate au Maroc


Il n'existe nul club sportif, si petit soit il ou association charitable ou encore organisation de bienfaisance qui ne soient "big brotherisés" par ces agents ou infiltrés par des éléments à la solde du Makhzen.

Les criminels graciés par le roi qui quittent les prisons sont dans leur immense majorité versés dans les effectifs "des yeux de Rabat" et affectés pour nombre d'entre eux, dans des "professions" douteuses et précaires comme cireurs de chaussures, concierges, gardiens de parking et autres "emplois" les plaçant aux premières loges de la surveillance des individus qu'ils jugent douteux.

Avec pour consigne de signaler tout mouvement susceptible d'intéresser les services des Moukhabarate (Renseignements). Même des mendiants "autorisés" à tendre la main sans être molestés, sont mis à contribution par les services de renseignements.

Cet encerclement étouffant de toute la population marocaine n'épargne pas les Marocains vivant en Europe (un prochain article abordera ce phénomène dans les prochains jours)

Ainsi, plus que les régimes de Mussolini ou Hitler ou encore Franco qui furent des précurseurs dans l'apparition du fascisme moderne, la monarchie marocaine constitue une très grande école en matière de contrôle et de verrouillage d'une société dans son intégralité. 

 

 

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