samedi 11 juillet 2020


...La participation politique et citoyenne des jeunes issus de l'immigration marocaine est un échec


Introduction






Avant le milieu des années 1990 et surtout avant le scrutin communal de 1994 qui a permis à nombre de cadres issus de l'immigration d'émerger sur la scène politique bruxelloise, aucun parti démocratique n'avait promu ou encouragé ces acteurs agissant au sein de l'associatif à s'impliquer dans l'action politique.

L'intérêt des partis politiques envers ce public se manifesta à partir du début des années 1990, suite à la série d'aménagements législatifs visant à faciliter l'accès à la nationalité belge.

Ce processus de facilitation de l'accès à notre nationalité a démarré  par le vote  loi Gol, votée en 1985 par le parlement de notre pays. Laquelle loi alla rendre cet accès plus aisé voire automatique pour des milliers de jeunes et surtout d'enfants nés en Belgique et dont l'un des auteurs était lui-même né chez nous.





Les modifications du droit ont fortement affectées le nombre d’acquisition et d’attribution de la nationalité. Dans ce cadre, la modification des conditions d’attribution de la nationalité à la naissance pour les enfants de mère belge en 1984 et pour les enfants de la troisième génération en 1991 explique les pics de 1985 et 1992 qui correspondent de fait à un rattrapage. Au-delà, la réforme du droit de la nationalité a permis d’accroître sur le long terme le nombre annuel d’acquisition et d’attribution de la nationalité à des étrangers
(Source: Document parlementaire n° 4-1023/1)


Dès la promulgation de cette mesure, le nombre d'enfants, issus de couples mixtes notamment,  qui bénéficia de cet accès automatique par voie d'attribution à la nationalité belge connut un bond phénoménal (1).


Suivra l'adoption en 1989, de la proposition Yvan Mayeur qui donna lieu à l'abrogation du régime des deux nationalités (la petite et la grande). cette mesure mettait ainsi tous les Belges au même niveau de droits et de devoirs et encouragea de plus en plus d'allochtones à demander cette nationalité

Les modifications qui ont été apportées à la législation après 1984 ont continué à dévaloriser la nationalité. La loi du 13 juin 1991 prévoyait l'attribution automatique de la nationalité belge aux enfants de la troisième génération, sans que leurs parents doivent encore faire de déclaration à cet effet. Cette procédure a produit, comme par magie, des dizaines de milliers de « nouveaux Belges ». La nationalité a en effet aussi été attribuée, avec effet rétroactif, aux personnes mineures de la troisième génération nées avant l'entrée en vigueur de cette loi. Grâce à la loi de 1991, les enfants de la deuxième génération peuvent acquérir la nationalité de la même manière que l'acquéraient précédemment les enfants de la troisième génération. Ce qui est nouveau depuis 1991, c'est que les étrangers de la deuxième génération ont la possibilité d'acquérir la nationalité belge en faisant, entre leurs dix-huit et leurs trente ans, une déclaration devant l'officier de l'état civil.


Source :  Document parlementaire n° 4-1023/1

Le nombre  de Nouveaux belges augmentant sans cesse, les partis démocratiques qui votaient une décennie plus tôt, des mesures restrictives et discriminatoires à l'encontre des immigrés, comme le refus de l'inscription de ces derniers au registre de la population, allaient revoir leurs positions.

L'électorat de plus en plus nombreux qui se présentait ainsi sur la scène politique bruxelloise poussa les dirigeants locaux de ces partis, surtout au sein des communes à forte présence allochtone, à lorgner vers ce nouvel  électorat.

Le PS et dans une mesure moindre, le CDH, fut le parti qui s'investit sans retenue dans la dynamique implicatrice des nouveaux belges dans l'action politique représentative.

Le scrutin communal de 2000 donna l'opportunité à un nombre non négligeable de jeunes Belgo marocains s'étant présentés sur les listes du PS de siéger à Bruxelles 1000, Saint Josse, Saint Gilles, Schaerbeek et autre Forest

Critères de recrutement des candidats.


A Bruxelles, un nombre important de ces nouveaux Belges actifs au sein du tissu associatif agissant en milieu immigré et conséquemment en relation avec les responsables des sections locales du PS (Saint Josse, Molenbeek, Bruxelles 1000 et Schaerbeek), ou émargeant à certains contrats communaux à à connotation socio culturelle furent sollicités par les leaders politiques dirigeant ces sections.

Feus Guy Cudell à Saint Josse et Philippe Moureaux à Molenbeek furent les plus volontaristes dans l'initiation de cette dynamique participative

Quant aux critères ayant été à la base de ces recrutements, seule la proximité fut retenue pour impliquer les Néo belges dans cette dynamique.     

Aucune condition ne fut demandée à ces candidats pour siéger sur les bancs des conseils communaux.

Le vote ethnique jouant déjà à plein régime, de nombreux candidats allochtones surprendront à l'issue du scrutin, par le nombre de voix engrangées. 

Educateurs et animateurs de quartiers


Suite aux émeutes qui opposèrent des jeunes aux policiers en 1991 à Saint Gilles et en 1995 à Molenbeek, les bourgmestres de ces entités et d'autres, profitant des importants moyens dégagés par la Region de Bruxelles (Fonds pour l'intégration des immigrés) Capitale, procédèrent à l'engagement de dizaines de cadres associatifs issus de la diversité qu'ils chargèrent de contribuer à la ré-instauration la paix sociale dans les quartiers ghettoîsés.

Ces agents se démenèrent tant et plus pour tenter de remplir cette mission difficile. 

Ils convaincront plus tard les maïeurs de ces entités d'effectuer des ouvertures vers les responsables des mosquées locales, arguant que sans la contribution des dirigeants de ces lieux de culte, la ré-instauration de la tranquillité dans les zones difficiles serait une tâche quasi impossible.

Nombre des animateurs engagés par les communes fréquentaient les écoles coraniques de ces mosquées dès leur enfance. Ils n'eurent donc aucune difficulté à faire s'asseoir à la même table, les responsables et autres imams de ces mosquées et les édiles communaux de premier plan.

Chacune des deux parties ayant son agenda propre: les autorités communales étaient animées par le seul souci de pacifier les zones complexes pour garder leur électorat traditionnel,  tandis que les dirigeants religieux lorgnaient vers un contrôle rigoureux des musulmans, des quartiers ghettos et de la jeunesse en particulier.

La plupart des animateurs communaux furent aisément récupérés par ces lieux de culte islamique (Chahid Mohammadi, Mohammed Daif, Jamal Ikazbane, Emir Kir, Mohammed Jabour, Mohammed Azouzi, Fouad Ahidar, Mohammed Ouriaghli, Ahmed El Khannouss, Mohammed El Arnouki, Ahmed El Ktibi, Ahmed Mouhssin, Nadia El Yousfi.....)

Seuls quelques cadres se comptant sur les doigts d'une main comme Sfia Bouarfa, Mahfoud Rhomdani,  Mohammed Lahlali, Mustapha Akouz, Rachid Madrane ou Fouad Lahssaini éviteront de jouer dans cette pièce. 

Nous voilà donc face à une alliance de facto entre des animateurs communaux et des mosquées. Alliance qui coordonnera ses initiatives et ses actions en direction des pouvoirs communaux.

Ce sont ces animateurs et autres éducateurs en milieu de jeunesse allochtone qui se retrouveront systématiquement et de manière récurrente sur des listes PS et décrocheront plus tard des fonctions de premier plan au sein des collèges des bourgmestres et échevins. Certains comme Kir ou Laaouej arboreront plus tard l'écharpe maïorale. 

De l'échelon communal, ces élus toujours loyaux serviteurs des mosquées, siégeront grâce à un stemblok bien maîtrisé au sein du parlement bruxellois.

Leur arrivée massive au sein de cette assemblée a créé un réel déséquilibre et une disproportion manifeste entre la réelle représentation des Nouveaux belges et celle des belges de plus ancienne souche. Si rien n'est fait pour rectifier cette tendance, le groupe des élus régionaux PS risque à terme, d'être constitué des seuls Belges issus de l'immigration marocaine et accessoirement turque

De plus, ces élus recrutés par le PS au niveau communal ne disposent d'aucune connaissance de l'histoire de la Belgique ou du fonctionnement de ses institutions démocratiques.

Leur provenance d'un monde féodal peu ou pas habitué au fonctionnement d'une démocratie moderne, empêche ces élus de jouer le rôle d'intermédiaire entre TOUS les électeurs et les pouvoirs politiques locaux.

Ils se positionnent en permanence comme des interfaces entre ces autorités et les seuls citoyens de confession musulmane.

Les dossiers qu'ils se proposent de porter ont très souvent trait à des questions peu ou prou liées à la pratique religieuse islamique (carrés islamiques pour défunts, linceuls islamiques, organisation des activités du Ramadan, problème de l'étourdissement des bêtes avant abattage, repas hallal dans les cantines scolaires, cours de religion islamiques dans les établissements scolaires du réseau public....)

Leurs solidarités au-delà des frontières, ils la réservent au combat des Palestiniens, au sort des musulmans Ouigours chinois, aux Rohingas birmans victimes d'une épuration ethnique ou en faveur des démunis musulmans à travers la planète 

Comment en sortir?



Il revient aux partis démocratiques traditionnels d'initier un débat franc et sans tabou autour de la dynamique participative des Belges issus du monde musulman. 
(Etats généraux de li'implication citoyennes des Nouveaux belges)

Et commencer par réaliser le bilan des 25 dernières années de cette dynamique. 

L'apport dans ce débat de spécialistes des questions liées à l'intégration (universitaires, syndicalistes, droit de lhommistes etc) revêt une grande importance pour la réalisation de cette évaluation qui doit se faire sans concessions.

Suivra alors la formulation d'idées et de pistes pour une relation égalitaire, responsable et non paternaliste.

Une relation qui déterminera les aptitudes, prédispositions et autres  qualités  indispensables pour une implication citoyenne et politique.

En finir avec les Musulmans (Titre provocateur)


L'influence et la pression exercées sur les Belgo-maghrébins de notre pays par les groupes islamiques et islamistes a fini par reléguer au second plan l'appartenance des de ce public à la communauté du destin citoyen à tous les Belges.

S'il ne viendra jamais à l'idée d'un dirigeant politique belge de s'adresser aux communautés italienne, polonaise, grecque ou espagnole sous le seul prisme de leur appartenance réelle ou supposée à la religion chrétienne ou de dialoguer avec ces communautés en invitant les seules associations religieuses actives en leur sein, il en va autrement  aujourd'hui  et depuis plusieurs décennies pour ce qui concerne les rapports du politique, des médias et des universitaires  avec les Belgo-maghrébins, 

Notre intelligentsia politique à tous les niveaux des pouvoirs a cherché depuis longtemps à établir des contacts ou des canaux d'interlocution avec les belgo-marocains en les identifiant comme Musulmans

Au niveau local, la plupart des échevins et autres bourgmestres ont intégré cette réalité sous la pression des groupes fondamentalistes qui ont phagocyté les lieux de culte islamique et mis ceux qui les fréquentent sous strict contrôle, et ont admise comme une fatalité, la représentation de la population issue du Maghreb, par les responsables des mosquées, eux-mêmes passés sous l'autorité morale de ces groupes fondamentalistes.

Cette situation entérinée comme un fait irréversible, conduit les édiles locaux à ne se concerter pour ce qui concerne les belgo-marocains qu'avec des associations religieuses reléguant ainsi au loin, les structures culturelles et sociales émanant de ces communautés.

L'identification des Nouveaux belges issus du Maghreb comme musulmans d'abord et exclusivement, par les pouvoirs publics, les intellectuels et les médias prive ces individus de leur identité multiple, diverse et variée.  Cette identification arbitraire et limitative fait de ces personnes un tout homogène incapable à agir et à s'exprimer en dehors des "vérités " contenues dans le Coran et la Sunna. Des vérités peu conformes au fonctionnement de nos sociétés libérales et démocratiques. 

L'individu devient alors otage et propriété du groupe et de la communauté religieuse,  elle-même régie par les règles imposées par ses leaders. 

En intégrant cette identification et en faisant le critère unique et exclusif de leurs relations avec  les nouveaux belges, les responsables politiques compromettent consciemment ou non, toute démarche susceptible de mener vers la citoyenneté et le construire ensemble.

Ils enferment dans le même temps ces personnes dans une situation figée qu'ils auront beaucoup de difficultés à quitter.

En conséquence et avant toute démarche ou initiative visant la promotion d'un dialogue honnête, fructueux et intégrateur avec ces citoyens de fraîche date, il est de la plus haute importance pour les femmes et les hommes politiques de procéder à une révision rigoureuse de l'approche identitaire musulmane qu'ils ont entérinée comme la seule possible et incontournable

Car l'islam, même s'il constitue un facteur important dans la vie des Belgo-marocains, ne représente qu'un élément de leur culture multiple et diverse. Une culture où la mode vestimentaire, la gastronomie, le chant, la musique, la poésie, les arts plastiques, la peinture, le théâtre, l'écriture... prennent une place non négligeable dans la vie quotidienne de ces nouveaux citoyens.

Cette richesse culturelle héritée des parents de la première génération n'est pas demeurée à l'état initial. Elle s'est étoffée des apports venus d'autres horizons. Ainsi, dans le monde de la production musicale moderne prisée par les jeunes, de merveilleux mélanges faisant se rencontrer et se croiser des instruments, des sons et des techniques provenant aussi bien de nos régions, que de contrées lointaines d'Asie, d'Afrique ou des Amériques.

Rompre avec la catégorisation islamique des citoyens venus du Maghreb constitue une condition non négociable si nous voulons favoriser leur insertion, voire leur assimilation - n'ayons pas peur des mots - dans l'ensemble démocratique et humain que nous avons construit pierre par pierre et avec beaucoup de ténacité et d'efforts.

Une fois, cette nécessité nouvelle admise par nos dirigeants et notre intelligentsia, il nous faudra élaborer les étapes et les contours d'une pédagogie relationnelle avec les générations issues des communautés Belgo-maghrébines.

Il va sans dire que la tâche ne sera pas du tout aisée dans la mesure où nous avons perdu un temps important et livré aux islamistes par notre aveuglement et un zeste d'opportunisme, des territoires très vastes dans lesquels ces promoteurs des discours et des idéologies du 
repli sur soit se sont engouffrés. 

Il n'existe aucune autre alternative à cette démarche intégratrice si nous voulons éviter de vivre dans une société d'apartheid culturel et renforcer le pouvoir des forces extrémistes 




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