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...à ses intérêts stratégiques a atteint son paroxysme
Et rares sont ceux des observateurs politiques qui lui donneraient tort depuis que récemment, en visite de travail au Maroc, le ministre des affaires étrangères israéliennes inclut solennellement l'Algérie dans l'"axe du mal" à combattre au même titre que l'Iran.
Cette déclaration fut faite en présence du ministre des affaires étrangères marocaines lors d'une conférence à Rabat organisée par les soins du chef de la diplomatie marocaine, qui a opiné du chef approuvant la déclaration anti algérienne de son alter ego israélien.
Quand on sait que des drones fournis par Tell Aviv opèrent contre les guérilleros du Polisario au Sahara occidental, on ne peut que comprendre les craintes de l'Algérie face à l'intrusion israélienne dans un conflit qui ne concerne ni de près ni de loin Israël.
Quand on sait aussi que le "premier ministre" du gouvernement kabyle en exil Ferhat Mehenni, accusé par les autorités algériennes d'être derrière les récents incendies de Kabylie, est un grand ami d'Israel; pays qu'il visite régulièrement - et pas pour prendre des bains de soleil - et que le même Mehenni est domicilié au Maroc depuis que l'ambassadeur marocain à l'ONU a invité les dirigeants des pays non alignés à reconnaître la "République libre de Kabylie", on ne peut que comprendre l'irritation algérienne face à des actes hostiles du Maroc à l'encontre de la souveraineté de son voisin de l'est.
Et le ministre Ramtane Lamamra, premier diplomate algérien d'enfoncer le clou lors de sa conférence de presse en évoquant la grande opération d'espionnage Pegasus effectuée par l'Etat marocain contre de très nombreuses personnalités algériennes entre 2019 et 2020.
Et comme ces griefs adressés au Maroc ne suffisaient pas pour justifier la décision algérienne de rompre définitivement ses relations diplomatiques avec le Maroc, Lamaamra évoqua d'autres actes dans la chronologie des atteintes marocaines à la stabilité de son pays, pour arriver en 1963 avec la guerre des sables initiée par feu Hassan II contre l'Algérie, à peine une année après l'obtention par ce pays de son indépendance.
Les dirigeants algériens sont convaincus que la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël a fait pousser des ailes au roi du Maroc et à son entourage dans l'offensive tous azimuts que les Marocains mènent contre le pays voisin.
D'autant que grâce à des manœuvres marocaines, Israël vient d'obtenir un siège d'observateur au sein de l'union africaine. Siège que l'Algérie et ses amis essaient de faire sauter prochainement.
Que se risque t il de se passer maintenant?
- Dans l'immédiat, l'accord liant l'Algérie et l'Espagne, relatif au gazoduc traversant les terres marocaines sera sans doute renvoyé aux oubliettes de l'histoire. Ce gazoduc qui octroie au Maroc des avantages non négligeables en terme de livraison gratuite de gaz par l'Algérie et accorde des compensations en argent sonnant et trébuchant au Maroc, va sans conteste constituer un coup dur à l'économie marocaine puisque les milliers de tonnes de gaz offerts au Maroc alimentent en électricité de larges régions de ce pays, en cela compris des entreprises de production industrielle.
Prévoyant depuis des années le risque d'une rupture de ce contrat algero-hispano-marocain qui arrive à échéance en octobre prochain, l'Algérie a procédé à la pose d'un nouveau gazoduc, certes plus long, passant par les profondeurs de la Méditerranée, pour continuer à fournir aux mêmes conditions, du gaz à son partenaire espagnol
- Les autorités algériennes envisagent à court terme, de soumettre les ressortissants marocains à la présentation d'un visa pour pouvoir fouler le sol algérien ou le traverser en direction de la Tunisie ou de la Lybie.
Quand on sait que les seuls points terrestres vers ces pays est algérien, les Marocains risquent de voir leurs déplacements drastiquement limités.
- Récemment, les autorités algériennes ont achevé le traçage des frontières entre leur pays et la République arabe sahraouie.
Ces tracés sont intervenus dans l'objectif non avoué de l'Algérie de voler, conformément à la charte de L'U.A. au secours des sahraouis dont la souveraineté se trouve être mise à mal par l'occupation du Sahara occidental par le Maroc.
L'Algérie se démène actuellement pour faire admettre ces tracés par le bureau exécutif de l'UA dans le cadre d'une adoption d'une carte africaine des frontières héritées du colonialisme.
Comme on peut le constater, face aux coups de force opérés par le Maroc depuis la reconnaissance par Trump de sa souveraineté sur le Sahara occidental et surtout depuis la normalisation des rapports entre le Maroc et Israël, l'Algérie recourt, quant à elle aux voies du droit et de la l'égalité pour répondre à ce qu'elle considère comme une agression contre ses intérêts.
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