samedi 15 avril 2023

Vers une dislocation du Soudan

 

 .L'armée officielle affronte les Forces d'intervention Rapide  (F.I.R)

 



Depuis trois jours, ces affrontement ne cessent de prendre de l'ampleur et chaque partie publie des communiqués de victoire. 

La réalité c'est qu'aucun des protagonistes ne parvient à prendre le dessus, puisque d'après des chaînes arabes actives sur le terrain de ces affrontements, les F.I.R auraient réussi à prendre possession de nombreuses positions occupées auparavant par l'armée (aéroports, casernes etc...)  

Quelle est l'origine de ce conflit armé entre les deux forces? 

Les F.I.R constituent en quelque sorte une gendarmerie agissant en toute liberté pour le maintien de l'ordre dans les zones urbaines du pays tandis  que les Forces armées ont la charge de garantir la sécurité extérieure du Soudan

Il se fait que depuis de longues années, les généraux de l'armée, pour asseoir leur mainmise sur l'ensemble du Soudan, ont demandé aux dirigeants des F.I.R d'accepter l'intégration de leurs Forces au sein de l'armée régulière.

Chose que les officiers des F.I.R ont toujours refusé de faire.

Un ultimatum a été donné aux F.I.R début de l'année 2023, pour se plier aux exigences de l'armée qui a déclaré que sa patience a atteint des limites et que des actions militaires allaient être entreprises en vue de faire plier les F.I.R

Ces actions militaires ont débuté avant hier. Sauf que les dirigeants des F.I.R qui disposent de soutiens importants au sein de nombreux partis politiques soudanais méfiants vis à vis de l'armée, ne l'entendent pas de cette oreille et ont décidé de mobiliser leurs forces sur l'étendue de tout le Soudan pour s'opposer aux visées de l'armée?

Si l'armée régulière dispose, du moins sur le papier, des forces (150.000 hommes) et de matériel lourd (Chars, avions, hélicoptères...) militaires aptes à remporter la partie, les troupes des F.I.R (100.000 éléments), disposent surtout d'armes légères et de milliers de jeeps aptes à se déplacer avec rapidité. 

Or, dans des affrontements qui ressemblent à une guerre des rues (guérilla urbaine) où les armes légères peuvent s'avérer décisives, les F.I.R que l'armée régulière vient de déclarer hors la loi, peuvent s'imposer comme une force difficilement terrassable.

Ce qui complique les choses encore davantage réside dans l'entrée des F.I.R dans un aéroport situé à la frontière soudano - égyptienne et la capture d'une katiba émargeant à l'armée égyptienne.

Ce conflit interne au Soudan sera sans doute de nature à affaiblir considérablement la position du gouvernement de Khartoum dans le très délicat dossier du barrage géant érigé par l'Ethiopie; barrage privant tant le Soudan que l'Egypte de leur part des eaux du Nil.

A ce jour, aucune des deux forces s'affrontant au Soudan ne semble encline à se mettre autour d'une table de négociations pour trouver une solution pacifique à ce conflit qui a déjà fait des centaines de morts.

Ni les Nations unies ni les Américains qui suivent avec attention cette guerre interne au Soudan, n'ont encore manifesté un véritable intérêt pour ce conflit  

 


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