Naissance à Bruxelles du Parti nationaliste rifain

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..le 16 septembre 2023

C'est un aboutissement logique des très nombreux contacts echangés entre les militants du Hirak du Rif établis en Europe. 

On le pressentait depuis de nombreuses années, puisque divers groupes et individus issus de ce mouvement manifestaient le désir et la volonté de franchir ce pas.

L'état makhzanien y a contribué 

L'état marocain a largement contribué, de manière indirecte, à l'apparition de cette entité séparatiste, puisque tous les appels à libérer les dirigeants fondateurs de ce Hirak, et à leur tête Nasser Zefzafi et le professeur Jelloul ont échoué. 

De fait, habitué à sa politique où seul le répressif constitue le langage du roi Mohammed VI, le pouvoir marocain n'a eu de cesse de s'entêter à traiter les problèmes du Rif par la seule entrée d'une répression implacable et aveugle

Depuis les procès iniques et les lourdes condamnations infligées aux leaders du Hirak, (20 années pour Nasser Zefzafi) de nombreuses manifestations et marches ont eu lieu dans diverses villes européennes.

 Cependant, les divers groupes ayant participé à ces marches ne parvenaient pas à accorder leurs violons pour fonder un mouvement unique groupant toutes les sensibilités.

Trois grands courants dominaient néanmoins le paysage opppsitionnel rifain en Europe.

Le premier et le plus ancien était formé des Comités Mouhssin Fikri, ce jeune poissonnier dont le corps avait été broyé par une benne à ordures à Al Hoceima le 24 octobre 2016

Ces comités avaient une vocation plutôt sociale et droit de l'hommiste et s'inscrivaient dans le prolongement de la ligne initiée par Nasser Zefzafi.

 Ahmed Zefzafi, le paternel de Nasser constituait une icône chez les animateurs de ce courant.

Leurs revendications avaient trait à des aspirations sociales et culturelles.

Sans aller jusqu'a réclamer la séparation du Rif du reste du Maroc, le second courant était constitué de militants autonomistes pour qui la militarisation de la Région du Rif et l'étouffement des aspirations identitaires devaient prendre fin. 

La libération de tous les détenus politiques du Hirak constituait une revendication essentielle chez les activistes de ce groupe.

Il arrivait, et même souvent, que les militants de ces deux courants se côtoyaient lors de manifestations de rues ou de conférences et autres meetings.

Le troisième courant, plus radical que les deux premiers précités, était et est toujours constitué d'éléments franchement séparatistes et hostiles à la monarchie marocaine. Le principal animateur de ce groupe n'est autre que Said Chaou, patron de plusieurs cafés en Hollande.

Chaou, Hollando- marocain n'hésitait pas lors de ces différentes interventions sur les réseaux sociaux à appeler les jeunes rifains à prendre les armes contre le régime marocain, en vue d'arracher l'indépendance de la Région du Rif

Un tournant: le rapprochement avec l'Algérie et le F.Polisario.

Dans la présentation récente de leur nouveau parti, les initiateurs de la formation qui vient récemment de voir le jour, saluent chaleureusement la lutte du peuple sahraoui qui, les armes à la main, combat les troupes royales avec pour objectif de les faire quitter le territoire de la Seghia Al Hamra et du Rio de Oro (Sahara occidental)

Jamais par le passé, un groupe rifain parmi ceux cités plus haut n'avait plaidé pour un rapprochement avec le Font Polisario ou salué sa lutte pour l'indépendance du Sahara occidental.

Aujourd'hui, c'est chose faite. L'obstacle qui se dressait sur la voie d'une sympathisation rifaine avec la lutte des Sahraouis résidait dans l'appellation même de la République sahraouie que le Polisario, sous impulsion algérienne, qualifiait d'arabe; cet obstacle a sauté.

La première chaîne algérienne qui a donné un large écho à la naissance du Parti nationaliste du Rif, atteste de l'appui, politique à ce stade, qu'apportent les autorités algériennes à cette formation indépendantiste rifaine.

Nasser Zefzafi désavoué 

Ceux qui suivent régulièrement l'évolution du Hirak du Rif ont sans doute noté avec surprise la déclaration de Nasser Zefzafi faite en 2020, relative au combat des Sahraouis, lorsque, da sa prison, ce leader du Hirak avait dit: " Donnez nous des armes et vous verrez qu'après quelques jours les séparatistes du Polisario seront anéantis"

https://bruxellois-surement.blogspot.com/2019/09/du-fonds-de-leurs-cellules.html?m=1

La ligne imprimée par les initiateurs du nouveau parti rifain fondé à Bruxelles rompt totalement avec la déclaration de Zefzafi Nasser concernant le Front Polisario.

Ce qui veut dire que si Nasser Zefzafi ne revient pas sur sa position hostile au Polisario et au combat des Sahraouis pour leur indépendance, le leader premier du Hirak n'aura aucun rôle à jouer à l'avenir au sein de la nouvelle formation rifaine.

Lutte politique où combat armé 

Avec la naissance du Parti nationaliste rifain, les autorités algériennes boivent du petit lait.

"Ah! Le Maroc voulait nous déstabiliser avec son soutien à Mehenni (président autoproclamé de la Kabilie), il aura désormais à faire face à deux mouvements séparatistes, celui du Sahara et celui du Rif"

Il va de soit que le soutien proclamé par le Parti nationaliste rifain au Polisario n'est sûrement pas dû au hasard: d'éventuels contacts ont plus que sûrement eu lieu entre les activistes des deux mouvements.

Le nouveau parti rifain recourra t il aux armes à côté de son action sur le plan politique? 

Seul l'avenir nous le dira.