Partition du Sahara occidental ...

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...entre le Maroc et le F.Polisario ?

La suggestion de Da Mistura

Les médias s'intéressant à ce conflit larvé qui oppose depuis un demi siècle, le Polisario au Maroc, ont largement répercuté ces derniers jours la suggestion que Stefan Da Mistura l'envoyé du secrétaire général de l'Onu a émise à l'issue de ses contacts avec les parties de ce différend.

La presse marocaine et de nombreux responsables de partis politiques de même que certains "intellectuels" inféodes au régime monarchique marocain n'ont pas attendu longtemps pour s'"indigner" face à pareille suggestion.

De son côté, le Maroc officiel n'a pas à ce stade exprimé sa position face à l'opinion de Da Mistura.

Da Mistura, simple fonctionnaire onusien

C'est un fait que Da Mistura, bien qu'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, reste un fonctionnaire n'ayant aucun pouvoir pour décider des solutions susceptibles de mettre un terme definitif au conflit opposant les deux parties.

Tout au plus, Da Mistura peut tenter de rapprocher les points de vue marocains et Polisariens et tenir informé des résultats de ses démarches son patron à l'ONU. 

A charge de ce dernier de soumettre des ébauches de solutions aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

Et c'est à ce Conseil que revient d'arrêter les décisions qui peuvent être contraignantes pour les parties.

Une année supplémentaire pour la MINURSO

La Minurso ( M ission des N ations  Unies pour un R éférendum au S ahara   Occidental ) est chargé depuis 1993 de la mission destinée à préparer le terrain pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara et à superviser le respect du cessez le feu conclu sous les auspices de l'ONU entre le Maroc et le F.Polisario.

Le Conseil de Sécurité s'achemine actuellement vers la reconduction de cette mission pour une durée d'une année supplémentaire.

Da Mistura pense qu'il devient urgent d'apporter une solution définitive à ce conflit et vu l'impossibilité de parvenir à un accord susceptible de convenir tant au Maroc qu'au Polisario, il a conclu son rapport à Guttieres par la suggestion d'une partition du territoire sahraoui entre la Maroc et le Polisario.

Un précédent 

Ce ne sera pas la première fois qu'une telle idée est posée sur la table.

En effet, en 1976, au lendemain de la Marche verte, le roi Hassan II avait cédé dans le cadre des accords tripartites de Madrid, la moitié du Sahara à la République islamique de Mauritanie.

Cinq années plus tard, harcelé militairement par le Front Polisario, la Mauritanie décidait de restituer à la souveraineté marocaine, la partie du Sahara qui lui fut octroyée par le Maroc.

Le Maroc a tout intérêt à accepter la partition du territoire sahraoui 

Si le Polisario n'a pas attendu longtemps pour émettre un refus des plus catégoriques à l'idée suggérée par Da Mistura, le Maroc qui n'a pas réagi officiellement à cette idée, devrait à mon sens sauter sur cette opportunité qui lui permettrait de contrôler la partie la plus intéressante économiquement de ce territoire.

Cette partie comprise entre l'atlantique et le fameux mur du sable est nettement plus grande que celle considérée par le F.Polisario comme une "zone libérée". Zone libérée comprise entre le mur de sable marocain et la frontière algérienne. 

Dans le cas d'une telle solution, seul le Maroc aurait accès à l'océan atlantique et ses eaux poissonneuses. Comme il pourrait continuer à bénéficier des retours financiers importants provenant des mines phosphatières située dans cette zone du Sahara occidental.

En revanche, les tendances expansionnistes marocaines qui n'ont pas à ce jour, renoncé à l'annexion de la Mauritanie et surtout à la "récupération" du Sahara oriental sous souveraineté algérienne en vertu du principe des frontières heritées du colonialisme, ne voient pas d'un bon œil la concrétisation de la suggestion de Da Mistura.

Sauf quand le commandeur des croyants, petit fils du prophète décidera de siffler la récréation après son éventuelle acceptation de la répartition suggérée par Da Mistura, tout ce beau monde rentrera en silence dans le rang.