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...l'Algérie, la France...et le Maroc
Réagissant à l'emprisonnement par les autorités d'Alger, de l'écrivain d'extrême droite Boualem Sensal, le ministre français de l'intérieur crut utile et politiquement rentable de procéder Manu militari à l'expulsion d'un obscur influenceur algérien pour le motif d'un appel public à la haine et à la violence lancé sur Tik Tok par ce dernier.
Pour livrer à son pays d'origine le tik tokeur algérien sous OQTF (Ordre de Quitter le Territoire Francais) deux gendarmes avaient pris place à bord de l'avion d'air France qui a atterri début de la semaine écoulée sur le tarmac de l'aéroport international d'Alger.
Les autorités policières de l'aéroport indiquèrent aux pandores hexagonaux accompagnant le banni, qu'il n'était pas question que l'expulsé de Bruno Retailleau posât les pieds sur le sol algérien.
Pour les Algériens, cette expulsion qui s'était faite en dehors des règles et des voies régissant la diplomatie entre les deux pays, était nulle et non avenue.
En tout et pour tout, l'avion français demeura cinq heures en stand by sur la piste qui lui avait été dévolue avant de rebrousser chemin en direction d'Orly.
Haro sur l'Algerie des nostalgique de l'Algérie française et des racistes de tout poil.
Tout ce que la France compte comme nostalgiques de l'Algérie française se saisirent de cette affaire criant en chœur "l'Algérie a humilié la France".
Hommes politiques, journalistes - encore qu'il devient difficile d'accoler ce qualificatif aux propagandistes des chaînes d'information "francaises" quasi toutes placées sous la tutelle de la grande finance et du sionisme international - de même que tous les croisés de l'extrême droite française, crièrent au scandale
Oubliant et passant sous silence la flagrante humiliation avalée par le gouvernement français lorsque des soldats israéliens avaient, il y a trois mois, violé une mission française à Tell Aviv et violenté des membres de cette institution allant jusqu'à les frapper, les adeptes de la suprématie blanche se mobilisent aujourd'hui pour réclamer "Vengeance!"
Le Maroc suit de très près la polémique
Tant les officiels marocains que les punaises électroniques rémunérées par les renseignements du royaume et les agents très discrets du Mossad israélien se glissent dans la faille.
Pour les agents du régime marocain, le conflit qui s'envenime entre Alger et Paris constitue une aubaine inattendue et inespérée.
C'est que cet alignement aveugle des Marocains sur la France et contre l'Algérie va chercher ses origines dans la volte face opérée par l'état français qui contre toute attente et en contradiction avec son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, décida de reconnaître récemment la marocanité du Sahara occidental.
Cette reconnaissance fut illustrée par une visite au Maroc du président Emanuel Macron.
Et ce fut devant près de 500 élus des deux chambres marocaines que le chef de l'état français fut applaudi à tout rompre lorsqu'il confirma le contenu de la lettre envoyée quelques semaines plus tôt, au roi Mohammed VI.
Oubliées les insultes proférées par téléphone par Macron à l'encontre de Mohammed VI qui fut dénoncé par les services secrets français comme l'instigateur des écoutes téléphoniques (Pegasus) dirigées contre le chef de l'état français et nombre de ministres et autres journalistes considérés par le Maroc comme hostiles aux intérêts du royaume
L'écrivain du Palais royal Tahar Benjelloun reprochait à Macron son manque de respect pour Mohammed VI
https://bruxellois-surement.blogspot.com/2021/04/il-etait-jeune-prof-de-philo-au-moment.html?m=1
Relations très tendues entre l'Algérie et la France
Nul ne peut prédire aujourd'hui, l'évolution des relations entre la France et l'Algérie
Que peut faire le gouvernement français pour "punir" les Algériens qu'il estime avoir humilié la France ?
Macron se trouve aujourd'hui embarqué dans une situation qu'il a lui même créée et favorisée : celle émanant des récentes attaques proférées par le chef de l'état français à l'encontre des dirigeants africains qu'il a sommés d'adresser des remerciements à la France qui "les a sauvés des affres du terrorisme"
Oubliant de dire que ce terrorisme fut l'œuvre du duo infernal Sarkozy - Lévy, qui en provoquant la chute de Moammar Kaddafi, avaient ouvert toutes grandes les vannes du terrorisme au Sahel.
Le procès en cours de Nicolas Sarkozy poursuivi pour avoir été corrompu par le défunt dictateur lybien vient aujourd'hui fort à propos pour éclairer l'opinion publique sur le rôle joué par la France dans la propagation du terrorisme qui sévit au Sahel.
Créée de toutes pièces par Emanuel Macron, cette situation de tension franco - africaine joue en faveur de l'Algérie qui cherche à apparaître aujourd'hui comme le porte drapeau des états de l'Afrique subsaharienne contre l'arrogance française.
La France dispose certes d'atouts et de leviers susceptibles de lui permettre d'embêter l'Algérie (Visas touristiques, regroupements familiaux etc). Encore faut il que les millions de ressortissants Algériens presents sur le sol francais acceptent sans broncher des restrictions qui pourraient nuire à leurs intérêts.
L'Algérie qui freine des quatre fers pour accepter l'accueil de ses ressortissants en situation non régulière en France pourrait bloquer toute expulsion provenant de l'hexagone.
Sans parler des intérêts économiques et des échanges importants de produits de consommation courante et du gaz algérien, qui pourraient causer des pertes non négligeables aux économies des deux pays.
Au delà des démonstrations de force et de la musculation des biceps que chacun des protagonistes tente de pratiquer pour impressionner son adversaire, aucun des deux pays n'a intérêt à accélérer la cadence et à pousser vers le point de non retour.
Reste que les execrables relations algéro - marocaines qui ont à cette occasion, monté de plusieurs crans en hostilités, risquent de pousser vers un affrontement qui plongerait la région du Maghreb dans un pugilat fratricide duquel aucun des deux pays ne pourra sortir indemne
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