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...au Maroc. Une bombe à retardement
https://bruxellois-surement.blogspot.com/2015/11/la-moudawana-cest-du-pipeau.html?m=1
Genèse
Depuis le mois de septembre 2024, le débat autour de cette réforme bat son plein au Maroc.
A peine arrivé au pouvoir en 2001, l'actuel roi du Maroc lança le vaste chantier pour une première modification de cette Moudawwana.
L'état de grâce dans lequel baignait Mohammed VI à cette époque permit le passage en force de cette réforme voulue par le souverain marocain pour entamer son règne et se conformer tant que faire se pouvait aux recommandations dictées par l'occident
Il est vrai que les ultra conservateurs et les pseudo modernistes avaient croisé le fer à cette occasion pour se mesurer dans la rue marocaine
Si le sujet qui fut, il y a quelques mois, une chasse gardée des milieux dits autorisés, spécialisés dans les affaires islamiques comme le ministère des Habous et des Affaires religieuses, le très officiel Conseil supérieur des Oulémas du Maroc que préside le roi Mohammed VI ou les états majors de certains partis islamistes, depuis deux mois, le projet de cette réforme est devenu un sujet que n'importe qui aborde à sa façon.
Tous spécialistes et théologiens
A tel point qu'humoristes, youtubers, fqihs à deux balles, neggafates, sportifs amateurs...j'en passe et des plus stupides, se sont engouffrés dans ce qui ressemble davantage à un égout nauséabond qu'à une discussion digne et respectable.
A coups de Tik toks, d'illustrations sur Instagram ou sur Facebook, les insultes, les anathèmes, les invectives et les noms d'oiseaux fusent.
Les réseaux sociaux ont abandonné leurs sujets classiques liés aux problèmes sociaux, aux "routines quotidiennes" qui rapportent de la thune à des femmes exhibant à genoux leurs rondeurs pendant le nettoyage d'un tapis ou la préparation d'un couscous...pour se consacrer exclusivement et à longueur de journées, aux "analyses" et "interprétations" dont 99,99% de ces "contributions" ne dépassent nullement le niveau de la mer.
L'opposition Homme - Femme cristallise les positionnements.
Alors que le texte du projet de cette réforme n'est pas encore soumis au débat parlementaire (deux chambres), deux volets de ce projet sont présentés comme centraux par le tout venant sur l'ensemble de l'étendue du royaume.
La conservation du foyer conjugal par la femme en cas de divorce et l'obligation faite au mari de subvenir aux besoins de ses enfants placés sous la garde de son ex femme est le SUJET de la très grande controverse.
Pour l'homme marocain s'exprimant sur les réseaux sociaux, cette mesure ne passe guère.
Surtout que la plupart de ceux qui s'y opposent la présentent comme une contribution financière de leur part au nouveau mari de leur ex et point comme une pension alimentaire destinée à subvenir aux besoins de leurs enfants demeurés à la garde de leur ex après le divorce.
Sur ce clivage vient se greffer une autre opposition non moins radicale à cette mesure: celle des ayant droits sur l'héritage du bien du mari divorcé ou décédé.
Lequel héritage ne peut souffrir aucune cession du bien du mari à son ex, puisque la succession devant être repartie suivant la Charia, à tous les membres de la famille de l'ex époux.
Peu d'échanges concernent les volets liés à l'âge du mariage qui, selon les fuites sorties des débats officiels, serait fixé à 18 ans avec dérogation motivée à 17 ans ou aux conditions fixés pour les droits de visite du père.
Les hommes parlent beaucoup moins du maintien de la sacro - sainte polygamie qui bien que conditionnée à l'assentiment de la première épouse, demeure gravée dans le marbre du texte coranique et du projet de réforme
Tout est aujourd'hui focalisé sur les aspects matériels et financiers que les hommes marocains estiment par trop favorables à leurs femmes dans le cas d'un divorce ou du décès du mari.
Le Maroc n'est aujourd'hui concerné que par ce débat qui prend des allures de guerre civile, verbale pour le moment, avant de se transformer une fois le texte déposé au parlement, en un déferlement de manifestations de rues comme ce fut le cas au début des années 2000 lors de la première réforme.
Beaucoup de femmes marocaines ne cachent pas leur satisfaction face à la conservation du bien du mari en cas de divorce ou de décès de ce dernier.
Ce débat houleux et anarchique ne se limite pas au Maroc. Les Marocains résidant à l'étranger qui se sentent concernés par cette réforme ne se privent pas de s'incruster dans ce chantier.
Surtout les femmes dont les maris se sont arrogés jadis le droit de mettre en leur nom le bien commun acquis au Maroc et pour l'acquisition duquel la femme avait contribué financièrement à la sueur de son front.
Sans oublier le détournement par le mari des montants des allocations familiales qui sont propriétés des enfants, pour l'achat d'un bien immobilier au Maroc.
Il est à craindre, comme cela s'est passé en 2004 lors du débat national relatif à la Moudawwana, que des troubles sérieux opposant pro et anti réforme, interviennent sur la voie publique.
Fatigué et peu disponible sur la scène nationale au Maroc, Mohammed VI qui, en tant que Commandeur des croyants, devra trancher le moment venu en faveur d'un texte définitif de réforme, ne soit dépassé par les événements et les débordements attendus à l'avenir.
D'autant que quasi toutes les semaines, des manifestations de masse se déroulent dans de nombreuses villes marocaines pour protester contre la décision royale ayant permis la normalisation des relations avec l'entité sioniste criminelle.
https://www.yabiladi.com/articles/details/158261/maroc-population-l-une-plus-hostiles.html
Sans oublier la situation de pauvreté dans laquelle se débattent des millions de marocains dont le pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder.
Attention, danger !
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