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...Ibtissam Lachgar, pour blasphème
A t elle pillé les richesses du pays ? placé des milliards dans des banques de Panama? détourné de l'argent public ? commis un attentat terroriste ayant occasionné morts et blessés ? s'est elle rendue coupable d'intelligence avec l'ennemi ?...
Rien de tout cela : elle a porté un tee shirt sur lequel apparaissait trois mots, dont deux en anglais.
Il n'aura pas fallu plus pour que tout un pays, 40 millions de Marocains, la condamnent et la vouent aux gémonies dans une atmosphère de lynchage public.
Islamistes, milices de Dieu, gauchistes, "modernistes", "élites intellectuelles" et simples quidams l'ont condamnée.
Sans appel.
Chaque catégorie pour une ou des raisons différentes.
Même son avocate, n'a pas osé plaider sur le fonds.
Elle s'est contentée d'évoquer son cancer dans un état avancé pour demander la clémence du tribunal.
" Elle a besoin de soins immédiats ", a t elle dit !
Les islamistes freristes du PJD l'avaient cloué au pilori bien avant que le tribunal lui ayant infligé 2 ans et demie de taule ne se soit prononcé.
Rien d'étonnant que des marchands de religion, amis d'Erdogan, qui réussissent en politique en se substituant à Allah se soient servis du cas Lachgar pour progresser dans les sondages.
Les gauchos, qu'ils soient " modérés" ou radicaux regardent ailleurs et espèrent surtout rempiler au parlement royal l'année prochaine ou garder leur emploi au sein des structures du régime.
Leur passionaria, la député communiste light, Nabila Mounib, qui nourrit des ambitions ministérielles à l'issue du prochain scrutin, n'a pas pipé mot lorsque Ibtissam Lachgar a été condamnée à 30 mois de taule.
Les modernistes et autres élites occidentalisées ont appris depuis longtemps à se taire par peur de la répression feutrée qui n'épargne aucun opposant au régime marocain.
Les écrivains Leila Slimani et Tahar Benjelloun qui ont cassé les oreilles des Marocains avec leur adhésion aux valeurs de liberté et de tolérance sont aujourd'hui aux abonnés absents.
Leur proximité avec le commandeur des croyants leur intime l'instruction discrète de la fermer. Bien qu'ils soient en France en faveur de l'abolition du délit du blasphème.
Quant à Amina Bouayach, présidente du très royal Conseil national des droits de l'homme, elle aussi préfère raser les murs et éviter d'aborder la condamnation de la prisonniere d'opinion (et de rien d'autre) Ibtissam Lachgar.
Quant au peuple, endoctriné par les dizaines de prédicateurs et autres prêcheurs qui investissent les chaînes saoudiennes et qataries, il s'étonne que l'on n'ait pas procédé à la lapidation de la coupable, jusqu'à ce que mort s'en suive.
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