mercredi 12 novembre 2025

L’organe chef du culte musulman de Belgique...

 .

se relèvera t il de sa crise chronique ? 


Noureddine Maloujahmoum, premier président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique

1999, fut une année importante pour les Musulmans de Belgique dont les associations s'étaient battues depuis 1974, date de la reconnaissance par la Belgique du temporel du culte islamique pour concrétiser cet objectif.


Près de vingt ans s'étaient écoulées depuis cette reconnaissance avant de voir l'émergence d'un organe chef du culte indépendant de l'influence saoudienne qui détenait cette prérogative.


L'état belge avait décidé en 1998, de mettre tout en œuvre pour aider les Musulmans de Belgique à se doter d'un Organe chargé de gérer les aspects administratifs du culte islamique.


Durant des mois de cette année de grâce, les responsables des mosquées et des associations islamiques de Belgique s'étaient déployées pour transformer l'essai en mettant en place une instance représentative des Musulmans de Belgique.


Le gouvernement belge s'était associé à ces efforts en mettant à la disposition du tissu s'exprimant au nom des musulmans du plat pays, les outils et le personnel nécessaires à la réussite de la grande opération électorale ayant pour objectifs de faire sortir des limbes (enfin !) un organe chef du culte islamique.


Il fut décidé entre le gouvernement belge et le tissu associatif musulman de confier au futur Exécutif des Musulmans de Belgique la seule mission de gestion du temporel du culte islamique pour éviter les écueils dus aux diverses écoles de pensées islamiques présentes en Belgique 


Le jour J, les écoles belges désignées pour accueillir les électeurs Musulmans ouvrirent leurs portes dans les trois régions du pays.


Les assesseurs et les vérificateurs choisis de commun accord par les services gouvernementaux et le comité islamique chargé de l'organisation du scrutin étaient en place déjà à 6 heures du matin


Pas moins de 70 000 Musulmans participeront dans un enthousiasme général à cette opération démocratique.


A l'issue du scrutin, les noms des  67 membres composant l'assemblée générale (AG) des Musulmans furent communiqués aux médias. 


Sans transition, cette AG désigna par vote secret, 17 de ses membres pour composer l'organe chef du culte chargé de gérer au quotidien les affaires administratives des Musulmans de Belgique.


Avant la reconnaissance de cet organe, la décision de la Sûreté de l'état belge d'écarter 4 membres de cet exécutif pour des raisons liées à la sécurité intérieure de la Belgique, avait failli faire capoter l'ensemble de l'édifice patiemment construit.


L'intervention de quelques sages Musulmans dont le docteur Yassine Beyens - à qui je rends un hommage appuyé à cette occasion -, réussira à aplanir cette difficulté permettant à l'Exécutif des Musulmans de Belgique de commencer son travail après sa reconnaissance par le gouvernement comme unique interlocuteur.


Le docteur Didier Yassine Beyens, à qui les Musulmans de Belgique doivent l'émergence de leur organe chef du culte





Sitôt entamée,  l'action de cet organe connut un sérieux problème lié à un déplacement au Maroc de son président, Nordin Maloujahmoum, à l'insu des autres membres de l'Exécutif. 


Ce déplacement bien que discret,  fut organisé à l'initiative des autorités marocaines, désireuses de mettre l'organe chef du culte sous leur tutelle.


Dénoncé par ses pairs au sein de l'EMB, le président fut contraint à la démission


Cette crise affaiblira la partie marocaine au sein de l'organe chef du culte islamique et aiguisera les appétits de la composante turque en son sein.


Elle eut également pour effet de neutraliser l'action de l'EMB durant ses premières années d'existence. Ce qui conduira en 2005 à l'intrusion du ministère de la Justice dans sa restructuration via l'organisation d'élections générales anticipées. 


Le nouvel EMB issu de ce scrutin ne réussira pas à se relever de cette crise.


Tant les interventions marocaine et turque que celle émanant de certains partis politiques belges, feront que cette crise se perpétuera durant des années 


En 2012, le Maroc exercera un sérieux forcing pour instaurer sa tutelle sur cet organe, avec la complaisance de partis politiques belges.


Ces ingérences multiples paralyseront le fonctionnement de cet organe.


En 2016, suite aux attentats terroristes  sanguinaires perpétrées en Belgique par Daech, le Maroc proposa ses services à la Belgique pour "juguler la menace terroriste"


En contrepartie, il exige et obtient, les doigts dans le nez, la désignation de son homme à Bruxelles, Salah Echchallaoui.


Un élément lié comme Ziani en Espagne, aux services sécuritaires marocains.


Ainsi, et pendant de nombreuses années, la mainmise marocaine sur l'EMB fut totale, avec le soutien de l'état belge


Cette situation perdurera jusqu'au début de la seconde décennie du siècle en cours, lorsque des membres de l'EMB, mis à l'écart par la petite mafia Echallaoui,  décident de se rebeller contre cet état de fait.


Leur travail patient de sensibilisation des autorités belges sur la pénétration des états étrangers au sein de l'islam de Belgique et leur mainmise sur l'organe de gestion du culte, donna ses fruits,  il ya deux ans.


Convaincu du bien fondé des arguments et de la démarche des contestataires, le gouvernement belge décida de retirer sa reconnaissance à l'EMB version marocaine et à lacer un appel à des projets alternatifs



Une ASBL appelée par ses fondateurs Comité des Musulmans de Belgique (CMB) finira par être chargée par le ministre belge de la Justice, de l'élaboration d'un projet indépendant des ingérences étrangères.


Elle travaillera durant un an dans ce sens mais sans parvenir à convaincre ni les autorités belges, encore moins les milieux islamiques de Belgique.


Elle obtint un prolongement d'une année pour tenter de faire émerger un projet crédible.


A ce jour, les divergences ayant apparues au sein du CMB n'augurent point de la réussite de sa mission 



Prochainement, la suite de ce dossier.

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