lundi 8 août 2011

Le Ramadan ou l'achat du paradis


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Que le Ramadan a changé !!!!
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En son temps, c'est à dire du temps où les immigrés musulmans de Belgique et d'Europe par extension, n'étaient pas influencés dans leur vie religieuse, par les états d'Orient ou ceux d'origine et par les beaux fils, venus du Maroc, d'Algérie ou d'autres contrées islamiques, le Ramadan constituait un mois de joie et de chaleureuses retrouvailles entre familles et amis.

Durant les années septante ( 1970 ) et une bonne partie des années quatre - vingt, c'est à dire avant l'intrusion chez nous des mouvements wahabites, salafistes ou des partisans des régimes obscurantistes inféodés aux Mollahs iraniens ou pakistanais, les musulmans de Belgique vivaient leur islam dans une grande ouverture d'esprit et de coeur.

Certes, cet islam là, appelé islam des caves, se pratiquait souvent dans des lieux sommaires et dépourvus de confort, loin de l'ostentatoire qui marque les lieux de culte d'aujourd'hui, mais les mosquées d'antan étaient le fruit de la contribution directe des musulmans, financièrement s'entend et de l'effort physique de ces derniers pour l'aménagement et la rénovation solidaire des lieux acquis.

A cette époque, sitôt la prière du crépuscule terminée, les musulmans prenaient la direction d'autres lieux de rassemblement qui leur étaient habituels.

Des lieux de retrouvailles, d'échanges, de discussions et de partage: Les cafés ne désemplissaient point.

Dans tous les quartiers bruxellois, les débits de boisson accueillaient par centaines, des hommes, jeunes et moins jeunes. Ces retrouvailles donnaient lieu à la pratique de nombreux jeux de société comme les jeux des Cartes, de Dominos, de Partché ....

Dans une ambiance où dominait le rire, la blague, l'historiette, la devinette ou l'échange des informations glanées en journée, les musulmans accordaient à ces soirées particulières, un très grand intérêt, dès lors le jeûne rompu.

Les femmes, elles, aimaient se retrouver, à tour de rôle, chez l'une d'entre elles, pour rire, écouter la musique et débattre de leur quotidien et des projets de vie de leurs enfants.

Aujourd'hui, le Ramadan constitue un mois de tristesse, de silences dans les salles des mosquées et de rupture avec le milieu familial et des amis.

Les prières du soir n'en finissent point. Après celle de la rupture du jeûne accomplie souvent au foyer, suivie du ftour (le repas de la rupture du jeûne), l'homme s'éclipse du milieu familial pour se diriger vers la mosquée pour la dernière prière du soir, celle d'Al Icha, et prend ses quartiers dans la mosquée, pour l'exécution durant plus de deux heures, des prières ( facultatives ) des Tarawihs.

Les Morchidine ( prédicateurs ) envoyés par l'état marocain, égyptien ou Saoudien, sous la houlette des ambassades et de l'exécutif des musulmans, assomment les musulmans présents, de vérités " toutes faites et non soumises à débats ", durant tout le mois du Ramadan.

Des prédicateurs ne s'exprimant que dans un arabe châtié et ignorant les réalités de la vie des musulmans d'Europe

Se déroulant dans un recueillement et un silence de tous les instants, ces prières ne donnent lieu à aucun échange entre ceux qui les pratiquent.

Il m'est arrivé très souvent de contacter des amis durant le Ramadan, pour leur proposer une petite sortie d'après "Rupture de jeûne", la réponse fut toujours la même ; " Après les Tarawihs". C'est à dire, passé minuit.

Les rencontrer en journée, est tout simplement impossible dans la mesure où les cafés et autres salons de thé marocains de Bruxelles sont fermés pour cause de Ramadan, sans respect aucun pour leur clientèle belge.

On se croirait en Arabie Saoudite ou à Islamabad.

Et fréquenter un café autre que " musulman" , sans consommer, pour une rencontre avec des amis musulmans est tout simplement gênant.

Le Ramadan, aujourd'hui, n'est pas uniquement une rupture, en journée, avec la nourriture, la boisson, ou les rapports sexuels. C'est une rupture de 24 heures durant tout un mois avec les amis et les connaissances.


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