mercredi 30 novembre 2011

Docteur Benkirane et Mister Shitane


Pourquoi le premier ministre marocain, Benkirane est il dangereux

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Un discours qui inquiète…

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Tout en cultivant patiemment ses réseaux, Benkirane, affiche très tôt ses ambitions, à l'ombre du Makhzen.

Un homme qui inquiète mais assume. Il interpella , il y a deux ans, lors d’une séance du Parlement, une technicienne de la télévision sur sa tenue qu’il juge peu islamique.

Lors d’un meeting de la jeunesse de son parti en juin 2011, il déclarait toute sa hargne contre la liberté de croyance et la liberté sexuelle.

«Les laïques veulent répandre le vice parmi ceux qui ont la foi. Ils veulent que dorénavant, les citoyens puissent proclamer le pêché ! Ils veulent que la déviation sexuelle (l’homosexualité dans le vocabulaire islamiste) devienne répandue !»,

avant de menacer avec une verve digne de Ben Laden:

«Que celui qui porte de tels immondices se cache, car s’il nous montre sa face, nous lui appliquerons les châtiments de Dieu!».

En clair, tels que les a évoqués Benkirane dans sa diatribe en arabe, ces «châtiments de Dieu» font référence à la peine de mort pour l’apostat et la lapidation pour les fornicateurs.

Il avait été aux avant-postes pour condamner le Mouvement alternatif des libertés individuelles (MALI) qui réclame la liberté de culte et la dépénalisation des interdits religieux comme celui de manger en public durant le ramadan.

Sur l’identité amazighe, il fera feu de tout bois pour en diminuer la portée dans la nouvelle Constitution allant jusqu’à comparer avec dédain ses idéogrammes (le Tifinagh) à du chinois.


Sans parler des festivals de musique, considérés comme des lieux de débauche de la jeunesse.

Le PJD avait d’ailleurs créé la polémique en accusant les stars invitées au festival Mawazine de Rabat comme Elton John «d’homosexualiser le Maroc» ou Shakira de «favoriser les mœurs légères».

Le cinéma n’est pas en reste. A chaque sortie de film aux scènes jugées osées, les attaques pleuvent, notamment dans les colonnes d’Attajdid, le journal officieux du parti qui crie au blasphème et promet l’enfer aux artistes impétrants.

Cette même publication avait d’ailleurs affirmé que le tsunami qui avait dévasté l’Asie du Sud-Est en 2005 était un châtiment divin.

Dans une émission de la chaine 2 M, intitulée " Moubacharatane Maakoum" ( En direct avec vous), Benkirane avait qualifié les homosexuels marocains de personnes malades qu'il faut soigner

Pour faire oublier ses propos hostiles à la laïcité, à la langue berbère et aux homosexuels, Benkirane s’est employé à rassurer les chancelleries occidentales.

«L’essentiel de notre programme et de ceux qui vont gouverner avec nous aura deux axes: la démocratie et la bonne gouvernance» a-t-il martelé aux médias étrangers venus couvrir son sacre.

«Les Marocains insistent pour garder leur monarchie, mais ils veulent qu’elle évolue avec eux», a-t-il ajouté.

On le sait, le PJD défend mordicus le trône.


Il s’est tout de suite rangé derrière l’Etat pour condamner le Mouvement du 20 février qui bat le pavé depuis le début des révolutions arabes pour réclamer liberté et démocratie.

Benkirane n’a d’ailleurs de cesse de déclarer que la monarchie parlementaire, principale revendication de la jeunesse contestataire, serait «totalement inadaptée au royaume».

Des gages qui rappellent une réalité : de fait, les islamistes du PJD devront nécessairement composer avec le Palais qui conserve de larges prérogatives et joue un rôle d'arbitre dans les affaires de l’Etat.


L'hostilité intense et maladive que ne cesse de manifester le PJD, et Benkirane en particulier, au Parti Authenticité et modernité ( PAM), crée récemment par l'ami du Roi, Foaud Ali Al Himma, est suscitée, plus par jalousie à l'encontre d'Al Himma, jugé par Benkirane, par trop proche du monarque, que pour des motifs idéologiques ou politiques.

Son rêve, à Benkirane, a toujours été la fixation d'occuper une position privilégiée auprès du souverain. De ce fait, il n'a jamais pardonné à Al Himma, de lui avoir "ravi" cette proximité tant recherchée .

Mais le roi Mohammed VI, très bien conseillé, tant par ses collaborateurs marocains que par ses amis occidentaux, veut mouiller les islamistes dans l'exercice du pouvoir.

L'économie marocaine étant largement défaite, les islamistes devront souffrir le martyr pour tenter de concrétiser leurs promesses au niveau de l'emploi, du logement, de l'enseignement, de la santé...


Abdellah Laroui avait dit en 1996, parlant de lancien opposant socialiste, Abderrahaman Youssoufi, devenu premier ministre de feu Hassan II:

" L'affaire n'est pas de savoir comment il est devenu premier ministre, mais comment il va quitter le gouvernement".


Youssoufi quittera, défait et amer, ce gouvernement en 2000... sur la pointe des pieds.


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