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Les Défenseurs d'Allah
.Durant toute mon enfance, j'ai fréquenté l'école coranique de mon quartier à Tanger. Parce que cette école, qu'on appelait El Mçid (Al Masjid en darija marocain d'où le dérivatif Mosquée ou Mesquita en ibèrique ), constituait pour nos familles, une sorte d'école maternelle, à laquelle, elles confiaient leurs pupilles dès 2 ans et demi ou trois ans (quand ils ne mouillaient plus leur petite culotte).
Et à l'âge de six ans, mon papa Allah Yarhamou ( Dieu l'ait dans sa miséricorde), Si Thami Lamarti (Zeguendi n'est venu qu'après l'indépendance suite au refus de l'administration de nous inscrire comme Lamarti, car d'après cette administration, déjà conne à cette époque, il y avait trop de gens qui portaient le nom de Lamarti à Tanger ), donc mon papa m'inscrivait en première année du primaire à la petite école de Casabarata ( La maison bon marché ).
Ce quartier avait été construit par les colons espagnols pour loger leurs pauvres à eux, à Tanger.
Ce fut d'ailleurs là, après les premiers départs des espagnols, que logera plus tard la famille Touzani et que naîtra le rigolo portant le sobriquet de Sam. C'est dire si j'ai connu cette famille et surtout le papa de l'auteur d' A portée de crachat et d'Allah Superstar.
Bref, je m'égare là. Revenons à nos moutons ( bien que leur fête est derrière nous ).
Et là, dans cette mosquée, le Fqif qui possédait un bâton long de 4 mètres, pour atteindre tous les Mhadra ( élèves présents ) que nous étions, en cas de non respect des règles de la classe, ne nous a jamais appris qu'il fallait manifester pour défendre Allah ou le prophète en cas d'atteinte à leur sacralité.
Que du contraire, les fqihs marocains dans les mosquées de cette époque, apprenaient aux petits et aux grands élèves, que Dieu, le Tout puissant, n'avait besoin de personne pour se substituer à lui afin de se dresser contre ceux qui lui manquaient de respect.
Ils nous apprenaient qu'Allah était en mesure de se défendre tout seul, comme un grand. (Ne crient ils pas Allahou Akbar, tous ces fanatiques qui prétendent le défendre en appelant au meurtre ? ) et que le livre saint de l'islam regorgeait de citations et de versets affirmant cette vérité.
Et nous n'avons jamais ressenti la nécessité ou le "devoir" de nous substituer à Dieu pour "régler leurs comptes" à ceux qui "osaient" blasphémer ou toucher à la sacralité divine.
Il y a même des Musulmans marocains qui n'hésitaient pas à insulter publiquement Dieu et sa religion lorsqu'ils s'en prenaient à d'autres Musulmans. " Dine Mouk ou même Dine Rebbek" sont devenus des insultes courantes dans la bouche de beaucoup de Musulmans aujourd'hui. Surtout du coté de l'Algérie.
Il se trouve même des policiers au Maroc pour proférer de telles insultes sans que personne n'appelle à leur lapidation ou leur lynchage.
Car, pour nous, qui avons été élevés dans le respect de la puissance de Dieu et de ses strictes prérogatives, seul Allah est habilité à user de son pouvoir discrétionnaire pour "sanctionner" ceux qui lui manquent de respect.
Ceux qui, aujourd'hui, dans certains pays musulmans ou en Europe, défilent dans les rues pour appeler au meurtre et au lynchage des blasphémateurs, ont été élevés dans les écoles de l'intolérance et de l'ignorance.
Ce sont ceux là même, qui interdisent à la femme de conduire une voiture ou d'user de sa liberté de porter ou non le foulard.
Allah n'a nullement besoin de ces obscurantistes, souvent incultes, sales et crachant leur salive, pour défendre son statut et sa sacralité.
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