vendredi 25 novembre 2011

Un choix difficile mais salutaire, pour le roi Mohammed VI

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Le roi Mohammed VI joue sa crédibilité face aux aspirations profondes du peuple marocain

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Jusqu'à présent, hormis les endurcis de l'opposition viscérale à la monarchie marocaine, comme celle émanant de Boubeker Jamai ou de son ami le prince Moulay Hicham, personne ne s'est hasardé à réclamer la tête du roi du Maroc.

Il y a bien sûr les irréductibles islamistes du Cheikh Abdessalam Yassine, qui représentent une force non négligeable, d'opposition au régime monarchique marocain

Mais à ce jour, et contrairement à ce qui s'est déroulé en Tunisie, en Lybie, en Egypte ou au Yemen, les forces de contestation qui envahissent les rues marocaines, n'ont pas franchi la ligne rouge en remettant en question l'existence de la monarchie alaouite.


La gestion par le roi Mohammed VI, de cette contestation de la jeunesse marocaine, réclamant l'abolition de la corruption, des passe droits, du clientélisme érigés en institutions au Maroc, a été très intelligente.

En effet, à ce jour, aucun manifestant n'a été tué par les balles de la police marocaine et le roi a, dès les premières heures de l'entame de la contestation du Mouvement du 20 février, réagi positivement et avec promptitude, pour désamorcer la tension, découlant des insatisfactions de cette jeunesse révoltée.

A peine trois semaines après la première sortie publique du mouvement du 20 février, le souverain marocain, prenait l'engagement de doter le pays d'une constitution moderne et démocratique, apte à donner aux partis politiques, les prérogatives, leur permettant de jouer pleinement leur rôle de principal moteur de la gestion des affaires du pays.

Constatant par la suite, que la contestation de la rue ne diminuait guère et que cette même rue réclamait la chute du gouvernement en place et l'organisation de nouvelles élections, transparentes et honnêtes, le roi Mohammed VI ordonna la démission du gouvernement d'Abbas El Fassi et l'organisation d'élections anticipées: celles se déroulant ce vendredi 25 novembre 2011.

Ces gestes visant l'apaisement et tendant à démontrer la bonne foi et la volonté du changement dans le chef du souverain marocain, contribuèrent à calmer le jeu politique au Maroc et à désamorcer la tension qui gagnait du terrain.

Les vacances estivales et le mois du Ramadan ont été des alliés objectifs du roi du Maroc, en ce qu'ils représentent comme périodes propices au calme et au relâchement.

Si le roi du Maroc a réussi à temporiser en imposant un agenda politique, de par le référendum constitutionnel et le scrutin législatif de ce 25 novembre, il a failli sur un dossier autrement plus sensible et davantage symbolique aux yeux de tous ceux qui réclament dans la rue marocaine, de véritables changements.

Il s'agit du dossier relatif à la la lutte contre la corruption , laquelle corruption, gangrène aujourd'hui, l'ensemble des rouages du fonctionnement de l'Etat marocain, en cela compris les milieux les plus proches du souverain marocain, constituant ainsi la principale entrave au développement du pays.

Faisant fi des souhaits émis par Mohammed VI de faire des élections du 25 novembre, une consultation exemplaire en matière de probité, d'honnêteté et de transparence, les grands partis traditionnels marocains, semblent avoir dit "Tozz", au souhait du monarque

Lors de mon récent séjour au Maroc, la majeure partie des jeunes avec qui je me suis entretenu, m'ont clairement déclaré que si la volonté du roi était de procéder à un réel changement des pratiques en vigueur au sein de l'appareil étatique, il va falloir qu'il se montre apte à le faire et à joindre les gestes aux engagements verbaux.

Si son pouvoir actuel ne lui permet pas de le faire, la jeunesse marocaine se chargera de prendre sur elle, à l'instar de la jeunesse lybienne, égyptienne ou tunisienne, de régler leurs comptes, aux corrompus, à quelque position du pouvoir qu'ils se situent.

Si les résultats des actuelles élections ramènent, ce qui est hautement prévisible, au parlement, les mêmes forces, corrompues, inaptes et peu soucieuses des intérêts supérieurs du pays, le roi Mohammed VI devra choisir entre deux attitudes:

Soit continuer à faire comme si rien ne s'est passé au Maroc et au sein du monde arabe, de manière générale, depuis Bouazizi et prendre le sérieux risque de se mettre à dos les forces de la contestation, soit il assume son engagement et sa volonté de changement et prend sur lui, de purifier sérieusement les appareils de l'état marocain de tous les parasites dont le seul souci est de piller les richesses du pays.




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