En rompant avec le MR de Charles Michel, Bernard Clerfayt, bourgmestre FDF de Schaerbeek, a commis une erreur stratégique très grave, voire fatale pour sa carrière.
Sa "loyauté" à l'égard de Maingain va sans doute ruiner son brillant parcours politique.
Le PRL l'avait désigné au secrétariat d'état aux finances lors de la précédente législature.
Etant à droite de l'échiquier politique bruxellois, Clefayt aurait pu se maintenir à cette fonction, s'il avait négocié son ralliement au PRL et rompu avec le suicidaire Maingain.
Le président du PRL Charles Michel et Françoise Bertieaux, cheffe de file des libéraux à Bruxelles n'auraient jamais cherché à lui nuire à Schaerbeek.
Que du contraire. Puisqu'ils n'auraient eu aucun intérêt à embêter l'un des leurs à l'approche d'un scrutin qui s'annonce meurtrier à la cité des ânes.
Mais Bernard Clerfayt a préféré agir autrement, mettant en péril son avenir politique.
Car à supposer que la liste PRL, conduite à Schaerbeek par Georges Verzin, parvienne à percer et à constituer avec celle du PS, une majorité au sein du prochain conseil communal schaerbeekois, quel sera le sort politique de Clerfayt ?.
Vous me diriez que la plupart des PRL schaerbeekois ont décidé d'embarquer avec Clerfayt et que les élus du PRL qui ont opté pour la liste Verzin ne représentent pas grand chose.
Et vous n'auriez pas entièrement tort.
Cependant, ce qu'il faut savoir aussi, réside dans le fait que l'électorat PRL à Scherbeek et ailleurs, d'ailleurs, votera pour le PRL et cela nonobstant les noms des personnes figurant sur la liste.
La preuve par le Vlaams Belang qui est devenu politiquement et médiatiquement quasi marginal à Bruxelles mais qui parvient lors de chaque consultation électorale à ramasser les voix destinées à l'extrême droite.
On pourrait élargir la comparaison à Ecolo qui, à Bruxelles, ne compte dans ses sections, que quelques pelés et autres tondus mais qui bénéficie encore d'un vote vert, lors des élections se déroulant à Bruxelles.
En conséquence, le risque est grand pour Clerfayt de voir le PRL, recueillir un nombre de voix et de sièges, susceptibles de lui permettre de constituer une majorité avec le PS à Schaerbeek.
D'autant que l'actuel accord de majorité LB - Ecolo - Cdh constitue une erreur tactique grave.
1- Parce que cet accord laisse transparaitre la peur de Clerfayt de ne pas pouvoir se maintenir au pouvoir au délà du 14 octobre prochain. Et la peur est un signe négatif à envoyer à l'électeur,
2- Parce que le scellement d'un accord à plus de 6 mois d'une consultation électorale n'est pas pour plaire à l'électeur qui préfère rester maître des résultats de l'élection.
Et refuse que l'on verrouille son vote avant qu'il ne se soit prononcé.
Surtout aussi que cet accord apparait aux yeux du public comme une opération anti PS et PRL et point comme un choix politique et programmatique entre les partenaires l'ayant signé avec fracas.
Ecolo pourrait faire valoir le bilan positif de la majorité sortante, tandis que le Cdh n'a aucune justification, autre qu'alimentaire et khoubziste, à faire valoir à ce sujet.
Le parrainage de l'accord par Joelle Milquet rend Denis Grimberghs encore plus nain qu'il n'est.
Lui qui avait, en son temps, défié Joelle, pour la présidence du Cdh.
Milquet risque d'ailleurs de payer cher et cash, son alignement sur Clerfayt et contre le PS à Schaerbeek.
Son alliance avec Thielemans à Bruxelles Ville risque d'en souffrir.
Mampaka et le champion des jetons de présence et des mandats intra et inter communaux et régionaux, Hamza Fassi Fihri, risquent, à ce petit jeu, de ne plus faire partie de la majorité PS à Bruxelles Ville, à Ixelles ou ailleurs à Bruxelles.
Hamza pourrait, pourquoi pas ? faire partie du gouvernement de l'ombre de Rabat et Mampaka, lui, pourrait aussi, se replier sur Kinsasha, pour occuper un maroquin au sein du cabinet Kabila
Mais Milquet a assuré, provisoirement, puisqu'elle a garanti sa présence au fédéral. Après on verra.
Après on ne verra que dale.
Puisque Onkelinckx, la dame de fer du gouvernement fédéral, ami des plus proches d'Elio, ne pardonnera jamais à Milquet, le coup de jarnac que l'ex présidente du Chh vient de lui donner, en s'alliant à Schaerbeek à Clerfayt.
Quand on sait que ce fut Milquet herself qui, pour assurer sa présence au sein de la majorité de Bruxelles Ville, fut à l'origine de l'échec des négociations entre Clerfayt et Grimberghs, à l'issue du scrutin de 2006, on ne peut que se demander quelle mouche a piqué, cette fois, la conseillère communale bruxelloise, empêchée.
Une vraie girouette .
Pour en revenir à l'avenir politique plus que compromis de Clerfayt, retenons que si par le plus aléatoires des hasards, l'actuel bourgmestre venait à perdre son maïorat au soir du 14 octobre 2012, il en sera fini de tous ses rêves et partant de sa carrière politique.
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