vendredi 13 avril 2012

Les diplômés chômeurs dénoncent Benkirane

Bataille rangée devant le parlement marocain

Avant hier, mercredi 11 avril, à mon arrivée à Rabat, je me suis trouvé coincé à l'intérieur de la gare de Rabat Ville.

Durant plus d'une heure, la porte de la station s'est retrouvée fermée, à cause des affrontements particulièrement violents, entre des centaines de diplômés chômeurs et des unités d'intervention rapide de la police et de la gendarmerie marocaine.

La maréchaussée avait reçu des ordres stricts du ministère de l'intérieur, de tout faire pour disperser les manifestants qui s'étaient rassemblés devant l'édifice du parlement de Rabat, voisin de la gare de Rabat Ville.

A travers le portail fermé de la gare, l'on pouvait voir les mouvements de flux et de reflux des manifestants, réclamant la démission du premier ministre Benkirane et le droit à un emploi au sein des administrations publiques marocaines.

Maniant les gourdins de manière particulièrement violente et parfois démesurée, les policiers en tenue anti émeute, n'hésitaient pas à frapper avec violence des manifestantes et des manifestants, couchés sur le sol du boulevard central.

L'on pouvait apercevoir des voitures de la police, foncer sur des manifestants qui tentaient de traverser la grande avenue pour échapper à la répression policière.

Des sirènes d'ambulances, évacuant de nombreux manifestants blessés, parvenaient aux oreilles du très nombreux public bloqué dans l'enceinte de la gare

Une heure plus tard, la porte de la gare a été ouverte pour permettre aux passagers de l'ONCF, de sortir du bâtiment ferroviaire.

Près de la Porte de Bab El Had, de nombreux manifestants s'étaient rassemblés et expliquaient aux représentants des médias le motif de leur colère.

Il s'agissait pour eux de protester contre les récentes déclarations du premier ministre islamiste Benkirane, laissant entendre que le fait de manifester et de faire partie de l'une ou l'autre coordination de diplômés chômeurs, ne constituait pas une priorité pour accéder à un emploi au sein d'une administration publique.

La compétence et la prédisposition à occuper une position au sein de cette administration, restaient pour le premier marocain, des critères essentiels pour accéder à une telle fonction.

Ce à quoi, les diplômés chômeurs répondaient en faisant remarquer que les cabinets ministériels, nouvellement constitués, s'étaient vite remplis de "créatures" dont la seule "compétence" est de faire partie de la base du PJD et des partis de la coalition gouvernementale, allant jusqu'à faire allusion au niveau d'instruction du premier ministre lui même.

Les manifestants n'hésitaient pas à traiter le premier ministre de parjure, puisque selon eux, il a nié toutes les promesses faites durant la campagne électorale de novembre 2011, lorsqu'il s'était engagé à répondre positivement aux attentes de ce public.

Une polémique est en train de prendre de l'ampleur au sein des partis de l'actuel gouvernement marocain au sujet de la répression particulièrement féroce, exercée contre des manifestants pacifiques.

Les islamistes de la coalition n'hésitant pas à critiquer vertement le ministère de l'intérieur, membre d'un parti de la droite extrême berbèriste marocaine.

Hier, jeudi, les manifestants sont retournés en masse devant le bâtiment du parlement pour dénoncer la répression dont ils sont l'objet de la part des forces de l'ordre et dénoncer le double langage des islamistes au pouvoir.

Les touristes, de passage devant la gare et le parlement, prenaient des photos de l'intervention musclée des forces de l'ordre à l'encontre des manifestants.



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