mardi 21 août 2012

Une semaine à Tanger ( 2 ) :Farrachas et oeil de Mica !

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Ils sont "Oufs" les Marocains
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2 ème récit: "Etaleurs de draps"
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L'une des raisons, et elle n'est pas la seule, qui freine l'explosion de la rue marocaine, et des jeunes désoeuvrés en particulier, n'est autre que l'oeil de "Mica" ( Mica en darija étant le palstic), pratiquée par les autorités marocaines, face au phénomène des Farracha.

Les Farracha sont en fait, ces jeunes sans travail et sans espoir réel d'en trouver, qui squattent les rues commerçantes de la ville, pour proposer des produits bas de gamme et à très bas prix, destinés à la population sans ressources des quartiers populaires.

Tout y passe: robes, chemises, pantalons et autres shorts, chaussures, bas et chaussettes, cravates, vêtements d'intérieur, draps de lit, coussins, grattes peau, savon, shampoing, dentifrice, affaires de bureaux, outillage scolaire, peignes et brosses à cheveux, produits cosmétiques modernes et traditionnels, perruques, attrape cafards, souricières, Dafalgan provenant de Belgique, Yoghurt exposé au soleil à 42°...

Ne vous avisez pas à demander la date de péremption.

Le tout pour des prix, défiant toute concurrence.

Lorsque je vous dis que ces jeunes squattent et occupent les rues, c'est bien l'entiéreté de la rue qui est occupée ( hormis les rues principales de la ville ) et pas que le trottoir.

La circulation automobile, autorisée dans ces rues, y est interrompue, durant les longs après midis, imposés par les Farrachas.

J'y ai même rencontré des Marocains de Belgique, et même deux couples bien européens, faisant leurs emplettes auprès des exposants "farrachas" de Casabarata (Plus grand marché omniproduits de Tanger). 

Lors de mon passage à Casabarata, j'ai même vu deux policiers en uniforme, marchander auprès d'un "Farrache", le prix d'un couteau suisse à cran d'arrêt.

C'est dire que l'autorité marocaine est parvenu à comprendre que rien ne sert de provoquer des drames identiques à celui de Sidi Bouzid, qui avait déclenché la révolution du Jasmin en Tunisie.

Au marché de la rue squattée de Ras El Msalla, j'ai rencontré une connaissance de Bruxelles, rentré définitivement au Maroc, et devenu Farrache (Singulier de Farracha). 

Il propose des petits produits éléctroménagers, style percolateurs, presse ctirons, rasoirs électriques... provenant de Ceuta.

Une jeune fille, diplômée chômeuse, expose également, à même le bitume, des bocaux comprenant épices, et autres produits d'herboristerie.   

Les Subsahariens sont à peine tolérés, lorsqu'ils déposent à terre leur maîgre lot de montres ou de ceintures. Les Drari Marocains les chassent, parfois violemment.

Quasi la loi de la jungle.

Cela se passe au grand dam des "vrais" commerçants", ceux là qui tiennent des magasins, proposant des articles exposés par les Farrachas, devant la porte de leur boutique. 


Il y a un an, les commerçants avaient protesté auprès des autorités contre ce phénomène qui leur livre une concurrence déloyale. 

Ils avaient même organisé des manifestations devant la mairie de la ville et signé des pétitions. Sans résultat.


Les Farrachas qui furent, il n y a guère, des marchands à la sauvette, ne se sauvent plus aujourd'hui. Ils sont en territoire conquis.  

Désormais, les piétons sont contraints très souvent, d'empunter la chaussée automobile, faute de pouvoir marcher sur les trottoirs, totalement occupés par les Farrachas.

LA LOI MAROCAINE INTERDIT L'ETALAGE DES MARCHANDISES A MEME LE SOL.

Cette interdiction est au Maroc, une vue de l'esprit aujourd'hui. Tant l'étalage en rue est devenu la règle et s'est imposé aux automobilistes, empêchés de converger vers leur domicile et à l'autorité, pratiquant l'oeil de Mica.




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