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...nous a quittés aujourd'hui.
Elle fut au cinéma arabe ce que fut Oum Kaltsoum à la chanson
Elle fut au cinéma arabe ce que fut Oum Kaltsoum à la chanson
Vidéo en français pour les non arabophones
un document unique et émouvant dans lequel la belle Faten s'exprime en français
Née le 11 avril 1931 à Al-Mansurah, l’actrice Faten Hamama
est considérée comme une “légende” du cinéma égyptien et, plus globalement, du
cinéma arabe.
Toute jeune - elle n’a alors que neuf ans - , elle tient son
premier rôle aux côtés du grand compositeur, musicien et interprète Mohamed
Abdel Wahab.
On lui propose dès lors de nouveaux rôles, mais son père s’y
oppose et lui demande de tout d‘abord terminer sa scolarité.
Puis, à partir de la fin des années 40, ses apparitions à
l’écran se font de plus en plus fréquentes, sous la direction notamment du
réalisateur égyptien Ezzel Dine Zulficar, qu’elle va épouser, d’Henri Barakat,
avec lequel elle tourne “Al-‘Iqab” (Le Châtiment), “Irham Doumou’i” (Pitié pour
mes larmes), “Al-Haram” (Le Péché), et de Youssef Chahine qui la fait jouer
dans “Ciel d'enfer” avec Omar Sharif (ce film est présenté au Festival de
Cannes 1954 et a fait partie de la sélection des 150 meilleures productions
égyptiennes lors du centenaire du cinéma égyptien en 1996).
Dans les années 1950, elle obtient le rôle principal du
premier film policier égyptien "Maison numéro 13".
Elle joue dans
plusieurs films présentés au Festival de Cannes, dont "Papa Ameen" en
1952 et "Lutte sur le Nil" en 1954.
C'est lors du tournage de ce film qu'elle rencontre le jeune
premier et prometteur Michel Demitri Chalhoub, âgé de 23 ans, qui se convertira
à l'Islam pour l'épouser et prendra le nom d'Omar Sharif, avec lequel elle
partagera plusieurs fois l'affiche de films romantiques.
Alors que Faten Hamama poursuit sa carrière en Égypte, Omar
Sharif part de son côté à Hollywood, où il signe un contrat de sept ans avec
les studios Columbia Pictures. Ils se séparent d'un commun accord, puis
finissent par divorcer en 1968.
En 1966, pour des raisons politiques, Faten Hamama décide de
vivre hors d'Égypte. D'abord supportrice du président Nasser lors de la
révolution de 1952, elle s’oppose ensuite à son régime d'oppression.
Nasser
aura beau lui décerner le titre de “Trésor national” et la supplier de revenir,
elle ne retournera dans son pays qu’à la mort du Raïs, en 1971.
C’est alors que les rôles de Faten prennent une teneur plus
politique.
A 9 ans, elle obtient son premier rôle aux cotés de Muhammad Abdelwahab
L’actrice vedette profite de sa présence à l'écran pour transmettre
des messages pro-démocratie, comme dans le film "Empire M" (1972), de
Hussein Kamal, ou encore dans "J'ai besoin d'une solution", qui
comporte une critique de la loi sur le mariage et le divorce en Égypte.
À partir des années 1980, moins présente au cinéma, elle
participe à des séries télé, comme "Dameer Ablah Hikmat" et
"Wajh ِِal-Qamar".
Elle aura tourné dans plus d’une centaine de films, au cours
d’une carrière qui s’étend sur plus de 65 ans.
“Avec son interprétation très spontanée, elle a acquis le
coeur du public ; elle sera toujours la première dame de l’écran arabe”,
déclarait en juin 2013 Peter Dorman, président de l’Université américaine de
Beyrouth, lors d’une cérémonie organisée en l’honneur de la célèbre vedette
égyptienne.
Cette actrice a contribué à changer l’image stéréotypée de
la femme égyptienne, en abordant, entre autres thèmes importants, le droit au
divorce.
Commentaires de Bruxellois
De 1945 à 1970
C'était l'époque de la renaissance culturelle arabe, celle de l'émancipation de la femme du Maroc au Yemen.
Faten Hamama, par son charisme, sa beauté et son art, a révolutionné les moeurs tant chez les hommes que les femmes du monde arabe.
Celles que beaucoup à l'époque comparaient à Sophia Loren ou à Gina Lollobrigida avait réussi à encourager
Celles que beaucoup à l'époque comparaient à Sophia Loren ou à Gina Lollobrigida avait réussi à encourager
les jeunes filles arabes à sortir en jupe ou en robe courte.
A prendre goût à la visite du coiffeur et aux cheveux longs ou courts, mais au vent.
Les films de Faten Hamama représentaient à chacune de leur sortie des événements de grande importance.
Faten Hamama avec Oum Kaltsoum, Youssef Chahine, Muhammad Abdelwahhab, Khalil Gibrane, Ilya Abou Madi, Taha Hussein et beaucoup d'autres artistes et intellectuels, avaient réussi à mettre les Frères musulmans dans les cordes.
Autant le mariage de Faten avec Omar Sharif fut, pour les filles marocaines et plus généralement arabes, un moment d'intense joie et de liberté, autant le départ d'Omar pour Hollywood, fut vécu comme un drame au sein de l'ensemble du monde arabe.
C'était l'époque où Tanger Tangérisait, le Caire Caïrisait et Baghdad baghdadisait et où les jeunes arabes de l'Océan au Golfe, aspiraient à croquer la vie à pleines dents.
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