vendredi 24 juillet 2015

Tanger la "Haute" (Petite semaine marocaine 1)

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Seul à manger pendant que les Tangérois jeûnaient

Le vendredi 17 juillet, les Musulmans de Belgique avaient décidé de diminuer le mois du Ramadan d'un jour. Soit disant que l'on a vu le croissant de lune la veille.

Alors, le lendemain, vendredi 17, dès 8 heures du mat', les mosquées bruxelloises étaient bourrées de fidèles venus s'acquitter de la prière de l'Aid.

Même ceux qui ne priaient pas d'habitude, avaient pris place dans les rangées des prières.

La plupart des familles marocaines avaient déjà envoyé vers le Maroc, via Monegram ou Western Union (je ne fais de la publicité pour aucune de ces agences), les montants émargeant à la Zakat d'al Fitr que chaque musulman, à défaut de voir son jeûne non accepté, se doit de donner aux pauvres et aux écessitueux du Maroc.

Comme si en Belgique, il n'existe ni pauvres ni nécessiteux, alors que tout un chacun sait que l'exclusion massive de plus de 40000 chômeurs, décidée en fin de l'ancienne législature par l'ex premier ministre PS Di Rupo, a fameusement grossi les rangs de ces chômeurs, devenus sans ressources .

Il faut bien trouver queqlue part de l'argent pour payer les salaires des dizaines de ministres, deputés, échevins et autres centaines de cabinnetards.

A 13 heures (heure locale), Tanger dormait encore du sommeil du juste.

Beacause pas encore d'Aid. Ce ne sera que le lendemain que les Musulmans du Maroc fêteront la sortie du Ramadan.

Si la plupart des pays Musulmans ainsi que les Musulmans résidant de par le monde avaient opté pour le vendredi 17 pour festoyer, manger et tirer un coup, voire plusieurs puisqu'ils sont  les plus virils de la planète- , les Marocains du bled, avaient décidé de "faire ça" le samedi.

Une demande parait il du patronat marocain et des investisserurs étrangers qui avaient souhaité et obtenu du premier minsitre islamiste, la possibilité de faire travailler les Marocains le vendredi 17 juillet au lieu de leur payer un jour férié, à l'occasion de l'Aid, fut exaucée par Benkirane qui s'empressa de couper l'herbe en dessous des babouches du ministre des Affaires religieuses.

Il fallait voir Tanger le jour de l'Aid. A 9 heures du matin, il fallait être verni pour rencontrer un taxi (petit comme grand). Tous les taximen étaient de la fête.

Les magasins, tous quartiers confondus, sont restés fermés pendant tout le week end.

A telle enseigne qu'un syndicaliste de l'Union marocaine du travail, m'a avoué le lundi suivant, qu'il était très jaloux de l'Aid, car lorsque son syndicat organisait des débrayages au niveau national, il ne parvenait que médiocrement à convaincre les commerces à baisser leurs rideaux.

Ce à quoi, un ami à moi qui assistait à cette discussion suggéra au syndicaliste d'organiser les grèves lors des jours de fêtes islamiques.

Le lundi qui suivait, la plupart des épiciers, nettoyeurs à sec et autres kiosques à journaux avaient égaré les clés de leur boutique.

Mais les taximen eux, ne désemplissaient point. Car, les stations balnéaires de Ksar Seghir ou des Grottes d'Hercule furent prises d'assaut par les jeunes et les familles tangéroises privées de "mer", durant tout le mois du Ramadan.

Dans le train qui m'amena de Tanger à Casa (le lundi 20 juillet), les passagers de seconde classe se plaignaient de la température ambiante (40 degrés) qui les faisait souffrir le martyr dans les compartiments de ce train, datant de l'époque de Vichy (A ne voir aucune allusion à des faits historiques).

Un train qui s'arrêtait souvent pour laisser passer celui venant en sens opposé ( Depuis les temps mémoriaux du colonialisme ou de la Himaya, seule une voie donne la possibilité sur plus de 80 kilomètres), en aller et retour, aux trains de négocier avec la machine d'en face, leur sortie  de Tanger.

Une dame s'en prit à l'un des passagers du compartiment où j'avais pris place en première classe. (1ère classe à 185 dirhams ou 17 € pour une distance de 370 km). 

Avouez que pour un pensionné bruxellois, je peux de temps en temps me permettre ce petit dépassement budgétaire

Elle prétendait que la place occupée par ce passager était la sienne. Et de fait, les deux tickets ( celui de la dame et celui de l'autre passager) portaient le même numero.

Le contrôleur fut appelé en urgence pour résoudre ce curieux différend: Il s'avérera par la suite que la plaignante, bien que disposant du numero du siège en ballotage, avait omis de signaler que son ticket n'était plus valable, puisqu'elle devait monter à bord du train qui partit deux heures auparavant. 

Le passager lui asséna sous forme de boutade, la désormais expression célèbre du présdient yéménite déchu: "FATAKOUMAL QITAR" (traduisez: vous avez raté votre train).

Et de fait, le contrôleur exigea de la plaignante de payer sa place à nouveau puisque son ticket n'était plus valable pour le présent trajet.

Celle ci se mit à griffer ses joues et à crier "Awili, Awili". Ses larmes appitoyèrent le contrôleur qui lui signala qu'il va "faire 3aïn mika" cette fois ( celui qui n'avait rien vu).

Une véritable révolution est intervenue à Tanger depuis l'été passé: les bus flamabant neuf, confortables et effectuant des passages plus que fréquents, sillonnent en nombre, les rues de la ville au grand bonheur des couches populaires, n'ayant que peu de moyens pour s'offrir des déplacements en taxi.

La compagnie espagnole ALSA, assurant la ponctualité de ces bus de couleur bleue.

Demain: Casablanca, ses trams, sa Medina et le stress de ses habitants 

















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