samedi 19 mars 2022

¨pourquoi la proposition marocaine d'une Autonomie avancée au Sahara...

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...n'est pas crédible


Depuis sa signature des accords du partage du Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie, l'Espagne est toujours partie prenante du conflit opposant le Maroc au Front Polisario.



Pour essayer de débloquer la situation qui prévaut au Sahara occidental suite à l'impossibilité d'organiser sur le terrain une consultation des populations sahraouies relative à leur autodétermination future, le Maroc a émis la proposition visant à accorder à ces populations une autonomie élargie, sous souveraineté marocaine.


Tout en sachant que cette consultation des sahraouis est impossible à réaliser,  le Front Polisario s'accroche,lui,  au principe de l'autodétermination via un referendum.


Cette consultation populaire qui devrait permettre aux populations sahraouies de choisir entre l'indépendance de ce territoire et le rattachement au Maroc, fut depuis près de 30 ans, décidée par une résolution du conseil de sécurité de l'ONU.


Mais le blocage sur la voie de l'application de cette résolution provient depuis cette époque, de la grosse divergence entre le Maroc et le Polisario quant au comptage des habitants du Sahara, appelés à participer à ce référendum: chaque partie est attachée à son propre comptage, qu'elle  estime  favorable à ses objectifs.


En conséquence, ce référendum relève aujourd'hui de la vue de l'esprit tant le Maroc et le Polisario avancent des chiffres qui varient du simple au triple, quant au statut de  celles et ceux des sahraouis qui seront appelés à se prononcer dans ce cadre.


Si le plan d'autonomie élargie, émis par le Maroc avait pour objectif de sortir de cette impasse en confiant au Polisario, la direction la plus large des Affaires internes sahraouies sous souveraineté marocaine, aujourd'hui ce projet marocain est très largement dépassé.


Il est dépassé et caduc pour trois raisons essentielles:


1- parce que le Polisario, qui a radicalisé ses positions, le refuse avec fermeté et reste attaché à l'indépendance du Sahara occidental.


En effet, soutenu par l'Etat algérien, ce mouvement semble avoir lui même dépassé la revendication liée à l'organisation d'un referendum d'autodétermination au Sahara et plaide désormais  de manière non ambigüe, pour l'indépendance et la reconnaissance de la RASD (République arabe sahraouie démocratique). République membre à part entière de l'Unité africaine.


2- parce qu'en encourageant les populations du Sahara occidental à exercer depuis longtemps leur droit à choisir leurs institutions et dans le même temps leurs représentants au sein des structures marocaines élues et non élues, l'Etat marocain a crée une situation de fait, qui rend la gestion de ce territoire par les cadres du Polisario (si ceux ci devaient accepter la proposition d'autonomie élargie), totalement impossible.


En effet, je ne vois pas comment la monarchie marocaine qui a promu cette option et permis à tous les partis politiques du royaume de s'impliquer dans la gestion de ce territoire, revenir sur tout ce qui a été réalisé depuis quatre décennies en cette matière.


Comme je vois mal comment les partis politiques et surtout les notables en majorité corrompus de cette région, qui se sont scandaleusement enrichis et acquis un énorme pouvoir de décision, céder leurs prérogatives et leurs énormes avantages, pour les confier aux dirigeants du Polisario, dans le cas d'une acceptation par ce mouvement, de la proposition marocaine d'une autonomie élargie.


Les nombreuses élections régionales et municipales qui se sont déroulées au Maroc et qui ont inclus le territoire du Sahara occidental sous occupation marocaine ont permis de faire élire des assemblées locales et régionales, assemblées composées de représentants issus des principaux partis politiques marocains inféodés au pouvoir marocain.


Défaire tout cela et enterrer un tel processus, présenté comme irréversible par le roi du Maroc, semble relever de l'ordre de l'impossible.


3- Le Maroc semble peiner à convaincre en externe les états qui comptent sur l'échiquier international, d'appuyer son plan d'autonomie élargie qu'il propose sans résultat au Polisario. 

Plan auquel seuls les Marocains semblent adhérer, sans réellement l'avoir lu et analysé pour la majeure partie d'entre eux.


Récemment, l'Espagne qui subit des pressions importantes du Maroc semble avoir franchi le pas en estimant que ce plan constitue une base sérieuse pour le règlement du conflit du Sahara occidental.


Face à ces situations et aux actes posés par les deux parties - Maroc et Polisario -,  il est illusoire de penser qu'une négociation entre les deux parties qui ont placé la barre très haut, pourrait aboutir à un compromis acceptable par les protagonistes.


A moins que les états influents sur le plan international et au sein du conseil de sécurité de l'ONU ne s'impliquent sérieusement dans la recherche d'une voie susceptible de résoudre ce conflit qui menace de conduire à terme à une confrontation armée entre le Maroc et l'Algerie, le pire n'est pas à exclure    


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Notes du webmaster


1973. Création du Front Polisario,  soutenu dans un premier temps par la Lybie puis par l’Algérie.

1974. L’Espagne annonce son intention de se retirer du Sahara espagnol qu’elle administrait depuis 1884.

1975. Le roi Hassan II organise une « marche verte », 350 000 personnes pénètrent sur le territoire du Sahara occidental,

1975: partage du territoire entre le Maroc et la Mauritanie,

1976. Le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et se lance dans une guérilla.

1991. Création de la Minurso, la mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, toujours en place pour veiller au respect du cessez-le-feu.

 

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