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...5 ans plus tard
Les " Marocains " de Belgique à Rabat le 20 mars 2011
Le 20 février 2011, sortis d'on ne sait où, des milliers de jeunes marocains investissent des places publiques et des artères importantes de nombreuses villes marocaines
Les autorités du pays avaient mobilisé massivement les troupes d'interventions rapides pour tenter d'étouffer dans l'oeuf les manifestations de ce mouvement
Si au niveau des médias partisans et même indépendants, les supputations relatives à la nature et aux revendications de cette dynamique brillaient par leur ignorance de la genèse et des buts poursuivis par le 20 février, les autorités politiques et policières craignaient par dessus tout que des slogans appelant à l'abolition de la monarchie marocaine ne soient entendus dans les rues de Rabat et de Casablanca.
Il est vrai qu'échaudées par les "Irhal - Dégage" entendus au Caire, à Misrata et à Tunis, ces autorités avaient de quoi avoir peur quant aux véritables intentions des géniteurs du mouvement du 20 février.
Ceux qui, qu nom du 20 février, avaient lors d'une conférence de presse tenue 3 jours avant la date fatidique du 20 février 2011, annoncé leur intention de manifester, n'avaient pas laissé filtrer grand chose sur les objectifs de leurs actions.
20 mars 2011, à Rabat
La surprise fut grande lorsque dans de nombreuses villes du royaume, défilèrent des milliers de manifestants criant au changement et au départ de nombreuses figures politiques jugées par eux, corrompues et particulièrement hors du coup
Contrairement aux divers mouvements populaires ayant marqué le Printemps arabe à cette époque, le sommet de l'état marocain, à savoir la monarchie, fut épargnée par les manifestants.
Prenant la balle au bond, le roi Mohamed VI, manifestement bien conseillé, prit le parti des manifestants et sans trop tergiverser, prit l'initiative de proposer son changement.
Une révision de la constitution fut alors proposée par le roi; révision à laquelle, le peuple marocain fut appelé à s'exprimer. Elle fut adoptée en plein saison estivale.
Des élections anticipées furent organisées en septembre 2011 au terme desquelles, un chamboulement des traditions politiques fut plus que perceptible: les islamistes arrivant en tête du scrutin et furent appelés par le roi à former le nouveau gouvernement d'après Nouvelle constitution.
Bien qu'accordant de larges prérogatives aux institutions élues (gouvernement comme parlement) cette constitution fut vidée de sa substance par les partis de la nouvelle majorité
La plupart de ces prérogatives furent boudées par le pouvoir exécutif et "retournées" à la monarchie.
L'institution monarchique se vit ainsi par trop renforcée dans ses pouvoirs et renoua avec l'ancien système qui accordait au roi l'essentiel des pouvoirs politiques, reléguant ainsi les instances élues à un rôle d'exécution et en une chambre d'entérinement des décisions arrêtées par le Palais.
Les Marocains du Monde ne purent cueillir les fruits des acquis contenus dans la nouvelle constitution et virent les diverses dispositions favorables à leur participation politique au Maroc, jetées dans les poubelles de l'histoire.
Qu'en sera t il demain du Mouvement de 20 février qui appelle à une mobilisation générale de ses troupes sur l'ensemble du territoire marocain?
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