jeudi 7 avril 2016

Tant que la laïcité ne sera pas instauré comme système au sein du monde musulman ...

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...l'obscurantisme et le terrorisme triompheront




Au nom de quelle doctrine ou école, un imam, un Khalife ou un Amir Al Mouminine, pourront interdire à un islamiste takfiri d'interpréter à sa manière le verset "Oua jahidil kouffara oual mounafiqina ouaghloud 3alayhim ouamae ouahoum jahannama oua bi'ssal Massir" (Combats les mécréants et les hypocrites et sois impitoyable à leur encontre, leur destin est la géhenne et quel triste fin)

L'islam ne dispose d'aucune coupole fédératrice, d'aucune autorité reconnue sur terre, pour édicter une même lecture des textes et le Coran lui même appelle tout un chacun (musulman) à recourir à l'exégète et à l'effort en matière d'interprétation




Traduction: "Si les arabes avaient à choisir entre un état religieux et un état laïque, ils voteraient pour l'état religieux mais iront vivre dans un état laïque (Paroles d'Ali Al Wardi)



Aussi, tant le cheikh d'Al Azhar, que celui de Zaitouna de même, celui d'Al Qaraouiyine ou le président du conseil supérieur des oulamas du Maroc, peuvent diverger quant à la lecture qu'ils  peuvent proposer en matière d'interprétation des textes coraniques. 

C'est d'ailleurs pour cela que tant au Soudan, en Arabie saoudite, en Jodanie, au Maroc ou en Indonésie, les textes constituant la charia (législation islamique), sont loin d'être identiques, aussi bien au niveau de leur sémantique que pour ce qui concerne leur application



Si chez les wahabites, couper la main à un voleur ou lapider une personne convaincue d'adultère est dans l'ordre "normal" de la lecture saoudienne des textes coraniques et des hadith du prophète Mohammed, au Maroc, rien de cela n'est inscrit dans la législation du pays, inspirée très largement de l'islam salafiste, dans sa version malékite rituellement Achaarite.





En Mauritanie, il est "légitime" pour les tribunaux de prononcer des peines de mort à l'encontre de l'apostat et au Soudan et en Indonésie, la liberté de conscience est toujours une vue de l'esprit.

Depuis la déchéance de la Khilafa, qui tant bien que mal, avait le pouvoir et l'autorité d'unir au sein du monde dit musulman, les codes législatifs et comportementaux, c'est l'anarchie en matière de conduite des affaires de la Ra3iya (ensemble des sujets) dans les pays arabo musulmans 

Chaque pouvoir en place, en fonction des intérêts de ceux qui le détiennent, adapte les textes coraniques aux nécessités de son maintien et de sa domination...

C'est pour cela que les nostalgiques du retour du Khalifat (frères musulmans notamment et certains écoles salafistes), appellent de tous leurs voeux la réinstauration de ce système qui seul avait le pouvoir de  trucider à tour de bras et de couper têtes et mains, sans qu'aucune opposition ne soit en mesure de lui contester les actes du Khalifa d'Allah sur sa terre (Khalifatou Allahi fi ardih)

Du coté des organisations salafistes ( Taliban, Qaedistes et autres Daech) qui tentent de reprendre le pouvoir des mains ensanglantées des dirigeants en place au sein du monde musulman, il va sans dire que ce n'est pas pour promouvoir les libertés publiques et individuelles ou instaurer le respect des droits de l'homme encore moins celui de la femme.

Les peuples musulmans sont pris en tenaille entre ces deux forces (états et organisations religieuses) prônant et pratiquant la violence.

Ceux parmi ces peuples, qui, lassés des exactions - et c'est un euphémisme - des régimes tyranniques et despotiques qui les empêchent de  respirer, ont tendance à se tourner vers les structures révolutionnaires isalmistes, pensant que le salut et la liberté viendront de ce coté.

Seule la Tunisie résiste à la pression de ces deux camps (Frères musulmans d'Annahda et jihadistes de l'EI) et pour cause: La vision laïque que l'ancien président Bourguiba avait réussi à imprimer à la société tunisienne, a permis et permet à ce jour aux Tunisiens qui s'en sont abreuvés, de former un bloc solide face à quiconque tenterait de porter atteinte aux acquis engrangés durant des décennies...

En dehors du choix d'un système laïque, seul garant de la liberté des individus et des groupes sociaux, le monde arabe demeurera jusqu'à l'éternité plongé dans l'obscurantisme, l'intolérance et l'arriération.

Au sein du monde arabe aujourd'hui, seul le Maroc, où la dynamique de la libération des esprits est engagée et où les islamistes sont sur la défensive, se situe sur la voie d'une rupture avec l'obscurantisme religieux 


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