samedi 1 octobre 2016

Dossier du quotidien L'Economiste: les MAROCAINS ADORENT BACCHUS

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Ils ont Depardieu, les Marocains ont Zniber

La route du vin, un voyage séculaire à travers les grandes caves du Maroc 
Les Caves de Meknes

La route du vin, un voyage séculaire à travers les grandes caves du Maroc


Plus de 75% de la production concentrée à Meknès et à El Hajeb


Le groupe Zniber et les Brasseries du Maroc, les grands opérateurs du secteur


L’Oriental et le Sud se contentent de petites caves

            



Le Maroc a toujours été une terre de vin, depuis l’Antiquité.
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La route du vin, un voyage séculaire à travers les grandes caves du Maroc
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La culture de la vigne et l’usage du vin ont été introduits pendant l’Antiquité avec l’occupation romaine de l’Afrique du Nord. 
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Au Maroc, la route du vin a dû démarrer depuis Meknès où les traces archéologiques attestent de cette activité, notamment près du site de Volubilis ainsi que l’indique le professeur d’histoire sociale Mohamed Houbaida 

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La vigne y avait été introduite par les Carthaginois, il y a plus de 2.500 ans. 
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Mais ce n’est que durant le protectorat que la vigne de cuve a été replantée au Maroc après sa destruction au 19e siècle par le phylloxéra, un insecte ravageur. 
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Actuellement, il y a une douzaine de grandes caves à travers le pays qu’on va essayer de découvrir.


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La région de Meknès, grenier du pays


Notre parcours prend départ à partir de la région

La route du vin, un voyage séculaire à travers les grandes caves du Maroc
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Dans la région de Meknès, le groupe Zniber exploite des champs de vigne d’une superficie dépassant les 2.000 ha. 
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Ci-contre une partie de la cave située en sous-sol du Château Roslane d’une capacité de 70.000 hl

de Meknès et précisément El Hajeb dans laquelle se concentre le plus grand nombre de caves qui assurent plus de 60% de la production nationale de vin. 
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La performance de cette région trouve son explication dans l’histoire du vin au Maroc du fait qu’elle a abrité les premiers champs de vigne implantés par les Romains lors de leur occupation de l’Afrique du Nord. 
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Aujourd’hui, grâce à un sol approprié et des atouts climatiques, la région a drainé de grands opérateurs du secteur pour y développer leur activité. 
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A leur tête, le groupe Zniber qui a fondé les Celliers de Meknès en 1967, ce qui a permis de développer les premiers vins d’appellation d’origine Guerrouane et Beni M’Tir, terroirs parmi les plus réputés du Maroc. 
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En 1991, le groupe introduit des cépages nobles comme Cabernet Sauvignon, Syrah et Chardonnay. 

«Nous exploitons près de 2.000 ha de vignes répartis sur les plus prestigieuses AOG (appellation d’origine garantie) du Maroc dont celles de Guerrouane et Beni M’Tir ainsi que l’unique AOC (appellation d’origine contrôlée) du pays, à savoir les Coteaux de l’Atlas», 
 indique Oussama Aissaoui, DG des Celliers de Meknès.
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Au cœur du domaine de Zniber, qui s’étend au pied de l’Atlas, émerge le Château Roslane, premier «château» vitivinicole au Maroc. 
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Cet édifice comprend, entre autres, une cave d’une capacité de 70.000 hectolitres (hl) dont 11.000 en cuverie inox thermo-régulée, trois tables de tri pour la réception des raisins et un échangeur coaxial pour le refroidissement de la vendange entière. 
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Sans oublier des pressoirs pneumatiques, des chais d’élevage enterrés avec contrôle permanent de la température et de l’hygrométrie avec une capacité de 3.000 fûts de chêne et de 3 millions de bouteilles couchées. 
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Le Château Roslane, c’est aussi plus de 700 hectares de vignoble, des jardins, des riads, des fontaines, des salons marocains de réception. A une dizaine de kilomètres du Château Roslane, cap sur le domaine de la Zouina. 
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En 2001, Gribelin et Gervoson, viticulteurs dans le bordelais tombent amoureux de ce site, berceau des vins Volubilia. 
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Les premières implantations de la vigne ont eu lieu en 2002. Et il a fallu attendre quatre ans pour que la gamme Volubilia voit le jour et que ne soit entamée

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La route du vin, un voyage séculaire à travers les grandes caves du Maroc

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La région de Benslimane arrive en deuxième position dans la production du vin grâce au domaine des Ouled Taleb de la société Thalvin

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la commercialisation des premières bouteilles au Maroc. Un second produit vient enrichir la gamme du domaine en 2010. Il s’agit d’Epicuria, un vin monocépage. 

«De nouvelles parcelles seront ouvertes à la production l’année prochaine, mais notre production n’ira pas au-delà de 80 hectares (ha), taille optimale pour la maîtrise de notre vignoble», indique un responsable du domaine. 

 Les crus de Benslimane, seconde production du Maroc

«Pour réussir un bon vin, le producteur doit tenir compte du terroir (sol et climat), du savoir-faire disponible et de la technique», explique Christophe Gribelin, DG du domaine Zouina. 
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Il rappelle que «la conduite de la vigne doit tenir compte des variations de températures avec les gelées d’hiver et les grosses chaleurs de l’été qui ont atteint près de 40°C cette année»
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Selon les données de l’Aspram (Association des producteurs de raisins au Maroc), la production du domaine Zouina a atteint près de 3.200 hl de vin durant la campagne 2014-2015 dont plus de 50% de vin rouge. 
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La région de Meknès abrite un autre grand producteur. Il s’agit des Brasseries du Maroc via sa filiale SVCM (Société de Vinification et Commercialisation du Maroc). 
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Cette dernière dispose dans cette région de trois sites: la cave Cépages à Sebaa Ayoune d’une capacité de 100.000 hl,  la cave Sahari à Al Hajeb (15.000 hl) et une unité de production à Sebaa Ayoune d’une capacité de 6.000 bouteilles par heure. 
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La superficie de la vigne exploitée par la filiale des Brasseries du Maroc dans cette région s’élève à 1.160 ha et une production de vin de près 68.000 hl de la cave Cépages lors de la dernière campagne.



• A Rabat, les vignobles renaissent


Après Meknès, on se dirige vers la région de Rabat et précisément le domaine de la Ferme
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La route du vin, un voyage séculaire à travers les grandes caves du Maroc

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Après une expérience de près de 40 ans dans la culture de la vigne en France dans la région bordelaise, Driss est revenu au Maroc pour travailler avec le domaine de Zouina en tant que chef de culture

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Rouge à Had Brachoua, situé en plein cœur de Zaër. Dans ce territoire (site Merchouch), non loin de la capitale à espace près d’une soixantaine de kilomètres, cohabitent deux types de sols: Le tirs de couleur noire et le hamri (rouge). 
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Une terre fertile sur laquelle la Ferme Rouge a élu domicile à quelque 450 mètres d’altitude, bénéficiant ainsi d’un climat tempéré et d’une forte influence océanique. 

«Tous ces atouts nous ont permis de produire un vin de qualité et coller au marché avec une gamme assez étendue», avance un responsable du domaine. 
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Ce dernier rappelle que depuis la première vinification en 2009, le domaine enregistre une forte production soutenue. 
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La production du domaine a dépassé 11.000 hl lors de la campagne 2014-2015. Le management prévoit d’accroître la capacité de la cave ainsi que la superficie dédiée à la culture de la vigne pour accompagner l’accroissement de la production. 
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Pour ce site, il convient de rappeler que sa première configuration remonte à l’année 1908.

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La cave a été construite en 1933, date de production du premier millésime. En 1970, la Ferme Rouge retrouve, au fil des ans, sa vocation de producteur de raisins. 
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Il faudra attendre 2001 pour que l’ensemble du domaine retrouve son entité originelle. Huit ans plus tard, c’est le renouveau vinicole pour ce domaine qui retrouve sa vigueur. 
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Un renouveau qui s’opère dans le pur respect de l’architecture de naissance de la Ferme Rouge avec la restauration de la cave de vinification, des chais de production, de stockage et d’élevage pour vinifier de nouveau. 
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Pour les principaux cépages en rouge plantés dans le domaine, on retient notamment ceux de Cabernet-Sauvignon, Cinsault, Carignan et Syrah,



• Benslimane, deuxième producteur de vin au Maroc


Notre périple se poursuit en descendant vers les plaines de la région de Casablanca et précisément à Benslimane qui constitue le deuxième producteur du vin au Maroc à travers la société Talvin rachetée par le groupe Zniber.
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La route du vin, un voyage séculaire à travers les grandes caves du Maroc
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Selon les données de l’Aspram, les régions de Meknès et El Hajeb arrivent en tête avec une part de 68% de la production nationale. 
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Elles sont suivies par les sites de Benslimane et Had Brachoua (16%), le Gharb (10%), Boulaouane (5%), sans oublier les régions de Essaouira et Berkane. 
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La production enregistrée lors de la campagne 2014-2015 dépasse 400.000 hl, soit un accroissement de 5% par rapport à la campagne précédente. 
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Le grand lot revient au vin rouge avec une part de près 78% suivi du rosé/gris et le blanc (6,5%)

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Cette société gère le domaine des Ouled Thaleb. Les vendanges dans ce domaine remontent aux années 20 du siècle précédent avec l’arrivée du protectorat. 
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La production de cette cave a dépassé 51.000 hl lors de la campagne 2014-2015 dont plus de 30.000 hl pour le rouge.



• Les caves du Sud


La route continue de serpenter en direction du Sud avec la première escale à Sidi Bennour, près d’El Jadida pour découvrir la cave de Boulaouane appartenant à la SVCM. 
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D’une capacité de 20.000 hl, cette cave a réalisé lors de la campagne précédente une production de près de 16.000 hl, en majorité rosé et gris. 
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La matière première vient des champs de vigne du domaine de Boulaouane dont la superficie avoisine 300 ha. 
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Notre périple vers le Sud prendra fin à Ounagha, située à 23 km d’Essaouira, ancienne Mogador. 
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Cette commune abrite la cave d’Ounagha appartenant au domaine de Val d’Argan. 
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«C’est ici que Charles Melia, vigneron à Château Neuf-du-Pape, a planté en 1995 cinq hectares de vignes (augmenter à 45 hectares a fin 2012) pour y produire l’unique vin marocain en agriculture biologique», rappelle un responsable du domaine.
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La gamme de ce dernier est composée de 4 produits : la Gazelle de Mogadr, El Mogador, le Val d’Argan et l’Orian du Val d’Argan. 
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Selon la direction du domaine, le volume de production annuelle est d’environ 180.000 bouteilles soit 1.200 hl, dont environ 2% sont destinés à l’export.


• L’Oriental perd du terrain


Pour terminer ce riche parcours, cap vers l’Oriental en destination de la cave du Coteaux de Saïdia dont la production avoisine 1.000 hl par an. 
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Il faut noter que plusieurs caves ont fermé ces dernières années.

L'économiste Maroc 


La dynastie ZNIBER, à travers l'histoire du Maroc
Source Wiképédia

Les Znabra: Muftis, musiciens, résistants, sportifs, ambssadeurs, commerçants, producteurs de vins...et piliers du Makhzen

La famille Zniber est l'une des familles anciennes de Salé, au Maroc, installée dans la ville à partir de la fin du XVe siècle.

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Selon l'historien marocain Mohamed Ibn Ali Doukkali, l'origine de la famille Zniber remonte à bien avant la conquête d'Al-Andalus, à la suite de laquelle elle s'installe à Grenade. À la fin du XVe siècle, elle s'installe à Salé à la suite de la chute du Royaume de Grenade.

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Selon l'écrivaine marocaine Mouna Hachim, une partie de la famille se serait établie dans le Pays Ghomara, le plus grand groupe familial s'étant néanmoins établi à Salé, soit depuis Tétouan soit directement depuis Grenade.

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Il a aussi pu être noté que :

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    au début du XVIIIe siècle, la famille Zniber s'est exilée à Rabat à la suite de la perte de l'un de ses membres, dans le cadre d'une rivalité avec la famille Fennich, puis obtint du sultan le droit de se venger, mais ne l'utilisa pas, ne désirant pas faire périr d'autres Salétins

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  dans les années 1920, elle était estimée comme la famille salétine la plus nombreuse, avec environ 300 membres tous sexes et âges confondus.

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D'après Robert Chastel, à l'époque du Sultan Moulay Hassan la famille Zniber comptait parmi les plus grandes fortunes de Rabat avec les Sabounji, Hassan et Ben Chentouf

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Dès la première heure, plusieurs de ses membres furent des nationalistes menant une lutte contre la politique coloniale du protectorat français au Maroc. Par exemple

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    En 1930, la promulgation du dahir berbère suscita une vague de mécontentement et la rédaction de plusieurs pétitions contre son application; à Salé, une pétition de protestation contre ledit Dahir rédigée par Abu Bakr Zniber, mufti de Salé et signée par des intellectuels, des fonctionnaires et des commerçants de la délégation salétine: Ahmed Al-Jirari (ou Jariri), Ahmed Hajji (le père de Saïd Hajji) et Ahmed Sabounji. 
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Plusieurs autres Znabra (pl. de Zniber) figurent comme signataires: Abbas Ben Mohammed Zniber, Abdelmajid Ben Mohammed Zniber, Ahmed Zniber, Boubker Ben Tahar Zniber, Larbi ben Boubker Zniber, Mohammed Ben Abdelhadi Zniber et Omar Ben Ahmed Zniber.
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    En 1944, Tahar Zniber (fils du mufti Abu Bakr Zniber), qui avait rejoint la cellule clandestine dite « Taïfa » quelques années auparavant, fit partie des signataires du manifeste de l'indépendance du 11 juin.

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   L'ODAT, milice française contre les cellules nationalistes clandestines distribua un tract où figurait une liste de Français (traîtres à ses yeux) et Marocains à abattre dont figurait le Docteur en médecine Abderrahmane Zniber, l'historiographe et médecin Delanoë ou encore Mehdi Ben Barka.

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L'architecte Jean-François Zevaco a longtemps servi la famille Zniber

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Dans son roman Le Morisque, Hassan Aourid nomme l'un de ses personnages : "Cheikh Zniber".

Patronyme

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Cour de la maison du Pacha Abdelhadi Zniber près de la Grande mosquée à Salé

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    Abdelhadi Zniber, pacha de Salé pendant la première moitié du XIXe siècle

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  Mohamed Ben Abdelhadi Zniber(1855-1919), petit-fils du précédent, riche commerçant traitant avec Manchester, il remplit la fonction d'amine (trésorier) du Diwan sous Moulay Abd el Aziz pendant trois ans puis amine du Makhzen de tout le royaume pendant huit ans. 
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Il devient aussi adjoint du ministre de la guerre El Manbahi puis ambassadeur du Maroc à Madrid au début du XXe siècle siècle. 
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Après en avoir beaucoup fait pour la famille royale, il gagne la confiance du Sultan Moulay Abd al-Hafid. 
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À la suite de l'arrivée du protectorat il perd tous ses titres et retourne à son commerce initial jusqu'au lit de mort

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   Hajj Ali Zniber, (1844-1914), écrivain, poète et nationaliste marocain

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  Le mufti Abu Bakr Zniber (vers 1879-1956), jurisconsulte et nationaliste marocain, signataire et initiateur d'une pétition contre le dahir berbère ;

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 Mohamed Zniber, (1923-1993), fils d'Abu Bakr Zniber, écrivain et historien marocain ;

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 Tahar Ben El Fqih Abi Bakr Zniber fils d'Abu Bakr Zniber, nationaliste marocain et signataire du Manifeste de l’Indépendance

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Larbi Zniber, (1916-1989) alias Ba-Arroub, gardien de but et entraîneur du club ASS de Salé ;

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Hajj Ahmed Zniber, maître compositeur de musique arabo-andalouse, ayant introduit le qanûn dans le malhoun. Il a été maître de Salah Cherki.

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    Abderrahmane Zniber, premier ambassadeur marocain en République populaire de Chine.

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Brahim Zniber, viticulteur et homme d'affaires.

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   Omar Zniber, ambassadeur marocain à Berlin puis à Vienne




vendredi 30 septembre 2016

Partie 3: Associations marocaines de la première génération....

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Oubari Ahmed, précurseur de la lutte contre l'analphabétisme au sein des Marocains de la première génération 

1- La C.M.O.L.C.A
Commission marocaine de lutte contre l'analphabétisme

Ancêtre de "Lire et Écrire"


Avec des militants de l’UNFP - Union nationale des Forces populaires (1)- et grâce au soutien de Pierre Legrève, Oubari va fonder en 1966, la première association marocaine de lutte contre l’analphabétisme, à savoir la CMOLCA ou « Commission marocaine d’orientation et de lutte contre l’analphabétisme » 

Il reçut pour ce faire, l’appui  de René De Schutter, alors secrétaire général de la régionale de Bruxelles de la FGTB et de Guy Cudell, bourgmestre de la petite commune de Saint Josse ten Noode. 

D’emblée, le maïeur de cette entité du nord bruxellois offrit à la jeune association, des locaux situés à proximité de la gare du nord, dans un immeuble faisant le coin de la rue Saint François et de la rue de la Poste (là où se situent les locaux du MRAX - Mouvement contre le Racisme, l'Antisémitisme et la Xénophobie -  aujourd'hui...)

L’objectif des cadres marocains( exilés politiques et étudiants ) ayant fondé la CMOLCA était double : --répondre à un besoin criant en matière de lutte contre l’analphabétisme très répandu au sein de la communauté des immigrés de la première génération et sensibiliser les plus politisés d’entre eux, à une implication militante au sein de la section belge de l’UNFP. 

Très lié à Ahmed Oubari, l’intellectuel Houssine El Manouzi, lui-même travailleur marocain en Belgique, devint l’un des membres les plus actifs au sein de la CMOLCA 

Pour intéresser les travailleurs marocains à la fréquentation des cours d’alphabétisation dispensés par cette association, El Manouzi (2), qui sera en 1972, enlevé à Tunis par la police politique de Bourguiba et probablement remis aux services secrets marocains, abattait un travail inestimable, en s’appuyant sur les canaux qu’il avait réussi à créer  au sein de la communauté des travailleurs marocains de Belgique.

En 1968, et face à l’augmentation continuelle du nombre de Marocains fréquentant les cours de la CMOLCA, les initiateurs du projet sollicitèrent des dirigeants de la régionale bruxelloise de la FGTB, la fourniture de locaux plus vastes

Leur souhait fût exaucé et les cours eurent désormais lieu à Saint Gilles, dans un grand immeuble situé rue de Suède, voisine de la gare du Midi

Fin 1960, Ahmed Oubari, cheville ouvrière de l’initiative, partit en voyage à l’étranger durant sa période de congé annuelle.

On saura plus tard, qu'Ahmed Oubari avait rallié la Lybie où le résistant et opposant marocain Fqih Basri avait pris ses quartiers pour tenter d'organiser une insurrection contre la monarchie marocaine. 

Son absence se prolongea bien au-delà de la durée des vacances autorisées par son employeur syndical, ce qui posa à René De Schutter un sérieux problème de fonctionnement au sein de la permanence de la gestion du chômage, qu’Ahmed Oubari assurait avec dévouement et professionnalisme.

Ahmed Oubari, tout en se démenant en Belgique pour développer les activités liées aux ateliers de lutte contre l’analphabétisme,  occupait une fonction de responsabilité au sein des « Tandim », organisation secrète hostile au régime monarchique marocain, que l’opposant marocain Mohamed Basri avait structurée  à partir de son exil lybien.


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2- L'alliance entre Ahmed Oubari et Noury Lekbir, permanent syndical à la CSC 

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Noury Lekbir en visite chez Saddam Hussein


Noury Lekbir, qui deviendra le premier permanent marocain de la CSC, publiait, un bulletin mensuel en langue arabe «Al Amil Al Arabi» (Le travailleur Arabe), dans les pages duquel, il traitait des problèmes auxquels étaient confrontés les immigrés marocains au sein des entreprises belges qui les employaient.

Maîtrisant difficilement l’écriture arabe, encore davantage le français, Noury se mit à la recherche de militants marocains, susceptibles de l’aider à combler cette lacune. 


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Noury Lekbir, le permanent syndical CSC avec Mouammar Khaddafi


En 1967, Il fut orienté vers le groupe des militants de l’UNFP, qui animaient la CMOLCA à Bruxelles, dont El Manouzi Houcine et Oubari Ahmed constituaient le noyau de base. 

Une collaboration s’installa entre les deux parties dans le cadre de la publication du Travailleur Arabe.

Dès l'entame de leurs collaboration à la rédaction du "Travailleur arabe", les militants formant le noyau de la section de l’UNFP en Belgique, décidèrent alors d’imprimer à la revue, une orientation conforme à leurs idées et à la ligne de leur parti. 

Revêtant à l'origine un caractère syndical et revendicatif, les articles du Travailleur arabe  ne tardèrent pas à dénoncer la répression au Maroc et le caractère dictatorial  du régime monarchique.

 Absorbé par ses nombreuses activités syndicales et par ses déplacements en province pour le compte de la CSC,  Noury Lekbir se déchargea progressivement sur les militants de l’UNFP, pour ce qui se rapportait à la publication de la revue mensuelle.  

En 1969 Noury informa les membres du noyau de la section UNFP- Belgique, de l’accord qu'il a obtenu des instances syndicales, en vue de créer une section arabe de cette centrale et leur proposa d’y adhérer. 

Bien que largement majoritaires au sein cette section, les amis marocains de Noury Lekbir imprimèrent dès le départ à cette entité, un caractère arabe, afin, disaient ils, de permettre l’intégration en son sein, des minorités tunisienne et algérienne.

La réalité était tout autre, puisque les militants de la section belge de l’UNFP, dont certains entretenaient des liens étroits avec l’opposant Mohamed Basri établi en Lybie,  aspiraient à partir de cette section,  nouer des liens avec des syndicalistes et des dirigeants du camp nationaliste arabe.

Ces liens et relations furent développés avec les syndicats syriens, irakiens et algériens, dépendant directement des dirigeants despotiques de ces pays 

Ahmed Oubari et ses amis convainquirent Noury Lekbir, désormais patron de la section arabe de la CSC et porte parole de cette instance auprès de la direction nationale de la Centrale chrétienne, d’adhérer à cette option arabo nationaliste. 

Doué d’un flair aiguisé pour les bonnes opportunités, ce syndicaliste autoritaire, autodidacte et peu instruit, profita des visites qu’effectuait Fqih Basri à ses amis de l’UNFP résidant en Belgique,  pour nouer de solides relations avec l’ancien dirigeant de la résistance marocaine anti française 

Il mit à profit ces contacts pour établir des liens privilégiés avec Abderrahmane El Youssoufi (3), autre dirigeant marocain de l’UNFP, condamné deux fois à la peine capitale et résidant à cette époque, à Paris.

Il ne fut pas difficile à Noury de nouer de telles relations avec les dirigeants marocains en exil, en mettant ces derniers en présence des dirigeants au plus haut niveau de la CSC .

 Montrant ainsi à ses interlocuteurs - Mohammed Basri en particulier -, toute l’étendue de la place qu’il occupait  au sein de cette centrale syndicale.

Ainsi, les cadres belges de l’UNFP, qui avaient permis la rencontre entre Basri et Noury, se virent dépossédés au profit de ce dernier, de la primauté des liens qu’ils entretenaient avec leurs leaders en exil

Ses relations privilégiées avec Basri, permirent à Noury Lekbir, de marginaliser ainsi les militants de l’UNFP, regroupés au sein de la section arabe de la CSC. 

Désormais, Noury traitera d’égal à égal avec le patron du Tandim (4), cette organisation para militaire, soutenue par Qaddafi et dont l’objectif consistait à organiser la révolution armée au Maroc

Suite à ses premières rencontres avec Noury Lekbir, le patron du Tandim, déclarera à certains de ses collaborateurs, résidant en Belgique, avoir été subjugué par la très forte personnalité du syndicaliste marocain, et par la grande liberté dont jouissait ce permanent arabe, au sein des instances de cette centrale.

Lors de sa présentation de Basri aux instances de la CSC, Noury ne pipa mot des penchants insurrectionnels de ce dernier, encore moins des projets putschistes de ce dirigeant proche de Moammar Qaddafi, 


Plus tard, de nombreux dirigeants de ce syndicat, suivront Noury lors de ses déplacements en Lybie et finiront par partager les repas du dictateur  khaddafi sous sa tente bédouine. 

Ces dérapages feront l’objet de nombreuses critiques émanant des médias belges et de nombre d'hommes politiques du plat pays






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(1): Union nationale des Forces populaires est un aprti politique né d'une dissidence au sein de l'Istiqlal en 1959

..Les cadres de gauche de ce parti, soucieux de doter le Maroc d'une monarchie constitutionnelle où le roi régnerait sans gouverner, quittèrent avec le soutien des dirigeants syndicaux de l'UMT (Unions marocaine du Travail), le parti de l'Istiqlal, dirigé d'une main de fer par le leader salafiste Allal EL FASSI

(2): Houcine El Manouzi fut un militant marocain, membre de l'UNFP, qui s'exila en 1965, an compagnie de tous les dirigeants de ce parti suite aux divers procès politiques intentés par le régime marocain et la vague de répression qui fut déclenchée dès l'année 1963.

  (3): Abderrahman El Youssouf est l'un des fondateurs de l'UNFP en 1959.

Il fut recherché des 1963 par la police politique marocaine et condamné lors du procès de 1963. Il se réfugia en Algérie d'où il prit fait et cause pour ce pays dans le conflit qui l'opposa au Maroc au sujet des zones frontalières de Tindouf, de Hassi Bayda et Colomb Béchar.
Il rentrera plus tard au Maroc après un long exil et finira en 1996, par répondre positivement au défunt Hassan II qui lui demanda de former un gouvernement de transition vers la démocratie.


Noury lors de ses visites chez les dictateurs arabes

(4):  Le Tandim (Organisation en arabe) est une structure à vocation para militaire que Fqih Basri avait à partir de son exil lybien mis sur pied, dans le but de déclencher des insurrections au Maroc, en vue de renverser par les armes, le régime monarchique. Comme nous le verrons plus tard, nombre de jeunes venant d'Europe, dont de Belgique, furent enrôlés dans cette structure
  

lundi 26 septembre 2016

Dossier ( en 10 parties): A l'attention des jeunes Belges issus du Maroc

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...Naissance, évolution et déclin des associations de la première génération marocaine de Belgique 

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Contrairement à ce que pensent beaucoup de jeunes issus de l'immigration, les immigrés marocains de la première génération s'engageaient fortement dans les mouvements revendicatifs, politiques et syndicaux en Belgique


Par Khalil Zeguendi

Avertissement: Ces récits ne sont pas totalement objectifs dans la mesure où l'auteur de ce dossier a lui même pris part à cette histoire et milité au sein d'un courant ayant joué un rôle non négligeable auprès des Marocains de la première génération entre 1970 et 1980

1ére partie

En Belgique, deux pôles politico associatifs marocains 


Très influencés par les situations politico économiques prévalant au Maroc, les militants associatifs qui furent à l’origine de l’émergence en Belgique, des premières associations socio culturelles marocaines, ne parviendront jamais à agir en dehors de ces influences 

Tant ceux se situant dans le camp "progressiste", peu ou prou liés aux différents partis politiques de la gauche marocaine que ceux proclamant leur fidélité et leur allégeance au régime monarchique, oeuvreront en priorité, pour empêcher toute dynamique d’enracinement et d’intégration de leurs compatriotes immigrés en Belgique.
   
Le  pôle de gauche s’était constitué autour de la centrale syndicale chrétienne belge, d’une part et de l’autre, par la dynamique autonome impulsée par la fondation en 1975, du Regroupement démocratique marocain, 
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Ce pôle englobera également nombre d’étudiants marocains, actifs au sein de la section belge très politisée, de l’Union nationale des Etudiants du Maroc (UNEM), 

Marqué très à droite, le second bloc dont la création et le développement devait énormément à l’intervention agissante des autorités marocaines, fut celui des Amicales des travailleurs et commerçants marocains en Europe.

L’impact de ces deux composantes, farouchement opposées l’une à l’autre, va pendant plus d’une dizaine d’années, peser sur  la vie des immigrés marocains de Belgique

A gauche, l’implication au sein de la communauté immigrée de la première génération de militants majoritairement opposés au régime politique marocain,  contribua sans conteste, à l’encadrement politique et syndical de ces travailleurs.

Ce travail, par ses formes et ses méthodes sectaires et politiquement très engagé, finira par provoquer vers la fin des années septante, une rupture profonde entre ces mêmes travailleurs et les animateurs de ce courant 

A droite, l’action de  ceux qui s’étaient engagés à servir inconditionnellement l’état marocain, réussira dans un premier temps, à rassembler autour de ces structures, un nombre non négligeable de travailleurs immigrés, soucieux surtout de préserver leurs intérêts au Maroc et de se mettre sous la protection de l’Etat marocain           

Pour des raisons diamétralement opposées, ces deux dynamiques encouragèrent les immigrés marocains à refuser toute idée d’intégration dans la société belge encore moins d’implication politique ou citoyenne en Belgique 

Le retour massif et définitif de leurs compatriotes au pays d’origine dans l’optique d’une participation de ces immigrés au renversement du régime monarchique, constituait l’épine dorsale de la stratégie des groupes émargeant à la gauche marocaine

La participation active en Belgique de nombre d’immigrés marocains à certains conflits sociaux n’échappait pas au regard attentif des autorités marocaines. 

Parmi ces conflits marquants, on peut citer, la dure grève ayant immobilisé en 1969, l'usine Citroën, située sur le territoire de la commune de Forest. 

Ce mouvement auquel avait participé des dizaines de travailleurs marocains, fut motivé par des considérations salariales et par le refus de ces travailleurs d'augmenter le rythme de production,  

Citons également l'occupation de l'usine Michelin à laquelle participèrent la même année, de nombreux jeunes travailleurs marocains.

Sans oublier les débrayages et les grèves de 1970, dans les mines du Limbourg 

L’action entreprise par des centaines de travailleurs marocains à l’usine Henricot, située dans la commune brabançonne de Court Saint Etienne, fut l’un de ces mouvements ouvriers ayant défrayé en 1974, la chronique syndicale belge

La participation des travailleurs marocains à ces mouvements et à d’autres était suivi avec attention par les animateurs des groupes politiques émargeant en Belgique aux divers courants de la gauche et de l’extrême marocaine. 

En revanche, l’incitation au retour définitif au Maroc était encouragée par les éléments proches du pouvoir marocain pour empêcher  les immigrés issus du Maroc, de se frotter à l’action syndicale ou politique et surtout pour les pousser investir au Maroc leurs économies engrangées en Belgique, dans des  projets économiques susceptibles de favoriser la croissance économique marocaine 

Cette idée d’un retour définitif au pays d’origine des immigrés marocains était également  acquise chez la plupart des décideurs politiques belges à cette époque. 

Ce qui de l’avis de nombreux observateurs de la question migratoire, avait poussé les pouvoirs publics belges, à n’entreprendre aucune action susceptible de contribuer à l’intégration de ces immigrés, encore moins de favoriser leur implication citoyenne.

Ce ne sera que vers la fin des années 1980 et la production des premiers rapports du Commissariat royal à la politique des immigrés, que les pouvoirs publics belges, entérinèrent le caractère structurel et irréversible de la présence des immigrés marocains en Belgique

Pour ce qui concerne les autorités marocaines, force est d’admettre que l’illusion d’un futur retour définitif au pays d’origine, continue à ce jour d’alimenter tant la réflexion que l’action de l’Etat marocain, envers les Belgo marocains, considérés par l’état chérifien tantôt comme Travailleurs Marocains résidant à l’étranger, Marocains du Monde, ou encore comme Marocains résidant à l’étranger.

La suite : dans 2 jours
  




dimanche 25 septembre 2016

Le plus "vieux" élu communal de Saint Josse ....n'a jamais ...

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...ambitionné  autre chose que le mandat de conseiller communal 

En octobre 1994, Abdeslam Smahi arrive au conseil communal avec un nombre de voix se situant parmi les dix premiers de la liste du bourgmestre d'alors, Guy Cudell

Tous ceux qui sont venus bien après lui comme Azzouzi, Jabour, Namli, Medhoune et même Kir, ont eu tout le loisir d'émarger à des fonctions en vue au sein du collège ou dans des structures para communales (CPAS, HBM, Mission Locale etc...), sans que Abdeslam ne décolle de son statut basique de conseiller communal

22 ans plus tard, et hormis l'un ou l'autre mandat petitement jetonné, notre plus ancien élu ten noodois demeure heureux avec son mandat et celui au sein de Sibelga et de l'un ou l'autre organisme 



Notre élu n'a jamais cherché à revendiquer une fonction d'échevin ou de président du CPAS.

Pourtant Abdeslam Smahi a démarré trop tôt sa carrière militante

Aux cotés de feu Mohammed Baroudi et surtout de Ahmed Lahrizi, enseignant dans une école publique, l'actuel élu ten nooodois a été parmi les premiers qui ont siégé en 1975 au sein du Conseil ten noodois, consultatif des bruxellois non Belges.

 
Très actif à Saint Josse et très proche de Guy Cudell, Smahi a depuis le début des années 1980, obtenu d'occuper des petits emplois communaux (responsable du service de contrôle des chômeurs notamment)

Et surtout organisateur des buffets et autres banquets agrémentant les fêtes de la Ligue ouvrière à Saint Josse

Abdeslam n'a jamais fait de vagues et s'est toujours rangé du coté du gagnant....

Son flair animal à ce niveau lui a dicté lorsque ce fut le moment, de se ranger du coté de Jean Demannez avant de devenir un sérieux agent de propagande électorale d'Emir Kir.

Le couscous party, ça le connait à tel point qu'il est le devenu le cuisinier attitré des fêtes du PS ten noodois

Smahi fut membre actif du mouvement religieux venu du Pakistan, le Tabligh, déjà en 1980....

Il effectua de nombreux périples vers les lieux saints de l'islam, comme guide de groupes de pèlerins de Belgique

Comme membre du Tabligh (un mouvement salafiste de piété), il fut à l'origine du recrutement auprès de la mosquée Annour de Schaerbeek du plus célèbre des chanteurs marocains, Abdelhadi Belkhayat.

Ce fut chez lui que cet artiste logea durant près d'un an lors de son séjour en Belgique au début des années 1990.

Un parcours des plus atypiques que celui de ce conseiller communal, qui n'a jamais ambitionné, un quelconque statut ou privilège.







Danse endiablée d'Abdeslam Smahi lors d'une braderie

Tôt ou tard, le PJD (Parti de la Justice et du développement) tentera ....

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...le "coup de force" au Maroc


Plus puissant que jamais le PJD n'hésitera pas à s'accaparer du pouvoir par la force au Maroc


Comme tous les partis "Frères musulmans", la Formation islamiste marocaine, Parti de la Justice et du développement, fera ce qu'il se doit de faire pour s'accaparer tôt ou tard, du pouvoir politique au Maroc.

Il finira, quand il sentira que l'heure du " Grand soir" est venue, par entrer dans un conflit ouvert avec la monarchie et le reste des forces politiques et non islamistes du pays.

La récente "colère" exprimée par le souverain marocain en direction de certains partis politiques marocains est sans doute, un message des plus clairs au PJD.

Un message signifiant à la formation du premier ministre barbu, que le palais n'est pas dupe des calculs et des projets complotistes de cette formation

"Non", a signalé le roi dans son discours du trône du 30 juillet 2016, il n y a pas deux états au Maroc, l'un occulte et autoritaire et l'autre au service du peuple.

"Il y a par dessus tout, la Nation que je m'évertue à servir" a dit en substance le roi Mohammed VI.


مؤيدون لأوامر بنكيران: سمْعا وطاعة .. ورافضون: جُبن وخنوع

Ajoutant que certains préfèrent à cette nation, les intérêts étroits de leurs partis et leur avenir politique propre

En répétant à l'envi ce qu'il pense être une réalité - à savoir l'existence de deux états qui s'affrontent -, le secrétaire général du parti islamiste et néanmoins premier ministre, avertit.

Il avertit qu'étant à la direction de l'"État du peuple", il est engagé à combattre l'État profond et autoritaire.

La réaction du roi à ce discours islamiste est destinée à avertir celui qui aime user du qualificatif de "Chef  du gouvernement", en lieu et place de celui de président du gouvernement, que le roi n'est pas dupe de la stratégie du grignotage et des " petits pas" vers le pouvoir, que les Frères marocains sont occupés à pratiquer.

C'est qu'aujourd'hui, les barbus marocains se sentent de plus en plus forts sur l'échiquier politique marocain, que pour lancer de temps à autre, des ballons d'essai, afin de juger de la capacité de réaction de leur principal adversaire que représente la monarchie.

L'avertissement que leur a envoyé le souverain marocain le 30 juillet dernier a été reçu 5 sur 5 par les alter ego du PJD turc de Tayip Erdogan.

Ils ont compris que leur stratégie de la provocation se trouve désormais à nu au sein de la société marocaine.

En revanche, le parti islamiste qui se trouve être la formation la plus puissante et de très loin la mieux structurée, est conscient de sa force et de la discipline de ses bases militantes.

Il est convaincu que sa victoire écrasante lors du scrutin du 7 octobre prochain ne fait pas l'ombre d'un doute.

Tellement convaincu de ses forces que nombre de militants de ce parti n'hésitent pas à recourir à l'intimidation, comme ce jeune cadre du PJD qui n'a pas hésité à proclamer que le temps viendra où certains pourraient avoir la tête ou les mains tranchées

Tellement sûr de sa puissance que ce parti n'a pas hésité à accuser certains milieux qui'l n'a pas nommés, d'avoir été derrière la noyade de l'un de ces cadres dans un lac...

Et cela nonobstant le déroulement d'une enquête en cours au moment de ces déclarations

Le roi s'est rendu compte - tard ? - que l'adhésion proclamé de ce parti à la primauté de la monarchie, n'est en réalité que de la poudre aux yeux et un leurre destiné à avancer masqué...

De plus, le PJD a saboté la volonté du roi maintes fois répétée de permettre aux Marocains du monde de participer comme candidats et électeurs et à partir de leur pays de résidence, aux scrutins se déroulant dans leur pays d'origine.

En effet, c'est le PJD et point le ministre de l'intérieur qui se trouve derrière ce déni de démocratie qui bafoue l'esprit et la lettre de la constitution marocaine

Sa stratégie a consisté à faire croire pendant plus de deux ans, aux Marocains du monde, que la promulgation des lois organiques devant permettre leur participation politique au Maroc, était acquise... 

Et ce n'est qu'à quelques encablures des élections du 7 octobre prochain que le premier ministre islamiste tombe le masque, annonçant que pour des raisons que seul l'état connait, cette participation n'était plus à l'ordre du jour

Le second point de cette stratégie a consisté pour ce parti de fonder et de renforcer ses sections militantes dans les pays de résidence des Marocains du monde

Et ce seront dans quelques semaines, ces sections qui procéderont à la mobilisation des MDM, via les procurations pré imprimées que les commandos militants du PJD actifs en Europe, aideront les Marocains de l'étranger à compléter et à envoyer à des électeurs établis au Maroc

Dans le cadre de cette manoeuvre de mobilisation pour un vote en faveur du parti islamique, les animateurs des sections du PJD feront fonctionner le mail et le face book, comme rampe de lancement des procurations émanant des Marocains du monde

Tout cela au grand profit des candidats PJD au Maroc

Comme la déception des Marocains du monde a atteint un stade de révolte avancée contre cette relégation d'un droit reconnu par la constitution, il n'est pas exclu que dans leur stratégie visant à accabler le roi et à le montrer comme le responsable de cette non participation, les dirigeants du PJD présenteront le souverain comme celui qui a "laissé tomber" les MDM.

Le PJD a déjà entamé cette offensive en mettant la responsabilité de cette régression démocratique sur le dos du ministre de l'intérieur

Et qui dit ministre de l'intérieur, pourrait penser au roi, puisque ce ministre, dit de souveraineté, est désigné directement par le souverain.

Il est certain que si les élections du 7 octobre prochain se déroulent dans la transparence, le PJD raflera la mise et augmentera de sa puissance, devenant ainsi un parti dominant

Les disciples d'Al Qaradaoui et les héritiers de l'idéologie Khalifale de Hassan Al Banna, sont impatients de suivre l'exemple d'Erdogan ...

Ce qui se passe aujourd'hui au Maroc, n'est pas sans rappeler l'expérience des années ayant suivi l'indépendance du Maroc (1955 - 1959 ), années durant lesquelles le parti de l'istiqlal avait tenté par tous les moyens, de marginaliser la monarchie, représentée par le roi Mohamed V, grand père de l'actuel souverain

Il aura fallu à cette époque que le prince héritier, Moulay Hassan, entre dans la danse pour mettre un terme aux velléités putschistes de la formation d'Allal Al Fassi

L'histoire servira peut être les plats...puisque les protagonistes coté monarchie, portent les mêmes prénoms que ceux portés par les acteurs, aux affaires entre 1955 et 1960....


   

Si en 2012; le PJD avait réuni plus de 15000 personnes lors de son Congrès ayant suivi sa victoire aux élections de 2011, aujourd'hui, il est certain que ce parti est de très loin la formation qui domine outrageusement la scène politique marocaine 





Mohammed VI est il toujours

 . ... sur pieds ? Beaucoup de personnes tant au Maroc qu'à l'étranger se posent la question lancinante de savoir si Mohammed VI est...