samedi 5 août 2017

ZBIBA LA TANGEROISE (Part 5)

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Livre de Khalil ZEGUENDI (180 pages )


A mes lecteurs: Zbiba est une fiction tirée d'une histoire réelle.

 C'est la pénible et douloureuse histoire d'une jeune paysanne de la région de Rgayaa, village situé à mi chemin entre les villes de Tetouan et de Tanger

Je vous livre les premières parties de cette aventure hors du commun en trente pages, sur le blog Bruxellois surement.

Les 150 pages qui suivent vous seront livrées sous forme de livre de poche, si tel est par la suite, votre souhait

Bonne lecture

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4 ème partie 



Le point frontière d'El Borj, d'où part la piste ralliant Rgayaa


Le village de Rgayaa


Les affaires de Lekbir prospéraient à un rythme soutenu. 

Gavé de présents de toute nature, l’officier supérieur de la caserne de Rgayaa, un jeune capitaine asturien, délivra à Lekbir un permis de circuler et commercer, dans toute la région soumise à l’autorité de l’ejercito espagnol.

Il en informa ses supérieurs à Tetouan et leur recommanda d’apporter à Lekbir aide et soutien.  

Mais ce que cet officier omit sciemment de signaler à sa hiérarchie, résidait dans le fait que le permis de circuler dans tous les territoires sous tutelle espagnole, fut délivré à Lekbir, pour les relations particulières que le désormais potentat marocain, avait développées avec les gradés de la caserne de Rgayaa.

De fait, au fil du temps, le fournisseur de la base militaire, enclavée en territoire excessivement difficile d’accès, était devenu, pour ainsi dire, le pourvoyeur attitré des militaires, en chaire fraîche indigène.

Chaque vendredi soir, des prostituées en nombre, amenées de Tétouan ou des villages voisins, par les collaborateurs de Lekbir, agrémentaient les soirées du gratin militaire de la caserne.

De jeunes et même de très jeunes campagnardes, précocement veuves ou orphelines, étaient ainsi livrées par Lekbir ou ses acolytes, à la gente militaire, stationnée dans le plus grand bâtiment de la bourgade


Rgayaa

Le village pauvre de Rgayaa était situé à quelques 8 kilomètres de la grande route, reliant Tetouan à Tanger.

Celle-là même qui traversait les carrefours dits  El Borj   (La tour ) et celui du Cruce blanco.

El Borj constituait un point de contrôle douanier, pour toute personne quittant la zone du Tanger espagnol.

La proximité de Rgayaa avec ces deux carrefours, gardés par les militaires espagnols et la présence au sein du patelin, de la base militaire ibérique d’appoint, donnaient à ce village, un intérêt particulier.

Ce fut la position géographique de Rgayaa qui détermina l’option prise par l’armée d'occupation d’y établir en 1916, quelques années après la ratification du traité du protectorat franco espagnol sur Tanger, un point d’appui tactique.

Bien que situé à une courte distance de la route principale, conduisant de Tanger à Tetouan, Rgayaa était particulièrement difficile d’accès en raison de l’environnement vallonné, accidenté et hostile qui caractérisait sa physionomie et rendait pénible la vie au village.

Rien sur l’axe routier Tanger-Tétouan ne signalait l’existence de ce village.

Encore moins celle de la caserne. Aucun panneau n’indiquait la sortie vers Rgayaa.

La caserne espagnole de ce village fut construite en deux temps.

Si en 1916, un imposant bâtiment fut érigée à partir de matériaux rudimentaires et couvert de très grandes plaques de tôle, il fallut attendre une dizaine d’années pour entregistrer le coup d’envoi des travaux destinés à ériger un bâtiment militaire semblable à ceux dont regorgeait l’Espagne.

Provenant de Tanger et de Tetouan, du personnel de génie civil et militaire de même que divers corps de métiers liés à la construction, avaient pris leurs quartiers à Rgayaa, pour bâtir en dur l'édifice.

L'aridité de la terre de Rgayaa n’offrait aux paysans de cette contrée, que peu de terres cultivables et arables.

La culture des légumes et des fruits et l’élevage d’ovins, de caprins et de volaille domestique constituaient, avec la production de produits laitiers, l’essentiel de l’activité des fermiers de Rgayaa.

Les marchés campagnards avoisinants constituaient le rendez vous hebdomadaire et incontournable des paysans de la province, désirant écouler leurs produits.

A Jebl Hbib, certains villages dont Rgayaa, Lekhreb ou Zinat vivaient un enclavement des plus serrés.

Les très nombreuses crevasses et les lits naturels de petites rivières, constituaient un véritable cauchemar pour les populations de la région, surtout en périodes de fortes précipitations.

Les inondations et les crues causaient, en un temps record, l’isolement de nombreux villages, provoquant souvent des dégâts, tant en vies humaines qu’au niveau matériel.


Et il n’était pas rare, en pareilles périodes, que bétails et cheptels soient engloutis par les eaux. En particulier lorsque les bergers, parfois de petits bonshommes, tentaient de passer de l’autre coté d’un oued déchaîné.

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