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Livre de Khalil ZEGUENDI (180 pages )
Autour et alentours de ces rues, des bars et autres tripots recevaient la soladtesque espagnole
Autour et alentours de ces rues, des bars et autres tripots recevaient la soladtesque espagnole
A mes lecteurs: Zbiba est une fiction tirée d'une histoire réelle.
C'est la pénible et douloureuse histoire d'une jeune paysanne de la région de Rgayaa, village situé à mi chemin entre les villes de Tetouan et de Tanger
C'est la pénible et douloureuse histoire d'une jeune paysanne de la région de Rgayaa, village situé à mi chemin entre les villes de Tetouan et de Tanger
Je vous livre les premières parties de cette aventure hors du commun en trente pages, sur le blog Bruxellois surement.
Les 150 pages qui suivent vous seront livrées sous forme de livre de poche, si tel est par la suite, votre souhait
Une vie terne et monotone
Au sein de la caserne de Rgayaa, hormis l’une ou l’autre rare alerte, souvent sans fondement, la vie des soldats se déroulait dans une routine monotone et un ennui mortel.
Rien n’avait été prévu pour égayer l’existence de ces engagés volontaires qui passaient leur temps à astiquer leurs armes, récurer les coins et les recoins de la caserne ou jouer à n’en pas finir aux cartes, au Partché ou aux Dominos.
Le règlement imposait à tout un chacun de se présenter chaque dimanche à huit heures précises, dans la grande salle centrale de la caserne pour célébrer la grande messe catholique.
Tout manquement était sévèrement sanctionné par les officiers.
Cet office était dirigé à tour de rôle, par le père Ignacio ou le curé De Salamanca, qu’une jeep de l’état major, cantonné à Tetouan, débarquait chaque samedi soir à la caserne de Rgayaa.
De retour très tardif à la casrene, les 80 soldats ayant bu et forniqué toute la nuit du samedi et jusqu’aux petites heures à Tanger ou à Tétouan, n’assistaient à cette messe, qu’à moitié éveillés, tant la fatigue et les souvenirs des délicieux moments d’évasion auprès des prostituées, remplissaient l'esprit.
De fait, chaque samedi, dès potron minet, trois gros camions bâchés embarquaient devant le grand portail de la caserne de Rgayaa, les 80 heureux élus au samedi des Putes, dont beaucoup s’habillaient en civil.
Rasés de près pour la plupart d’entre eux, et ne portant nulle arme blanche ou à feu, ces passagers d’un genre particulier étaient dirigés, pour moitié vers les quartiers espagnols de la ville de Tetouan et pour seconde moitié vers les zones de résidence ibérique de Tanger
"El Sabado de Putas" (Le samedi des putes).
Ce fut ainsi que ces soldats appelaient ce samedi d'une liberté, très spéciale.
Une partie de leur Paga (paie) destinée à être dépensée lors de cette journée particulière, était soigneusement mise de coté, par chacun d'entre eux.
A Tanger, dans le vaste quartier espagnol, s’étendant de la corniche faisant face à la Méditérranée, pour joindre le prestigieux boulevard Pasteur, des dizaines de bars à Tapas, disposant d’habitaciones (chambres de passe) aux étages supérieurs, accueillaient cette clientèle très dépensière, et scandaleusement bruyante.
Ces descentes du samedi étaient attendues avec grand intérêt, tant par les « Putas » espagnoles ou marocaines qui animaient ces bars et les pièces situées aux étages, que par les tenanciers des bars et autres proxénètes marocains.
Dès 19 heures, Cervezas (bieres) et Tinto (vin rouge de très basse qualité) coulaient à flots.
Accompagnés d’olives noires, de fines tranches de poivron grillées, de morceaux de poulpe, de sardines et de Gambas macérées dans de l’huile d’olive et du vinaigre, les tapas constituaient l'indispensable accompagnement des boissons alcolisées servies à profusion par les filles faisant d'incessants allers et le retours entre le comptoir et la salle.
En plein centre de la nouvelle ville tangéroise, situé à l’arrière du boulevard Pasteur, certaines zones de cette cité, qui doit beaucoup pour sa construction à la communauté juive de la ville, se trouvait délimitée par le Calle Quevedo, celui de Juana de Arco et les pathés d'immeubles modernes contenus entre le Cinema Goya, la résidence Venezuela et la rue Murillo.
Certes, au sein de ce large périmètre, les tavernes affichaient des prix un tantinet plus élevés que ceux pratiqués par les bars du quartier de la corniche, fréquentés par le prolétariat espagnol que les Marocains de Tanger appelaient «Les pantalons troués ».
Dans cette seconde zone, une partie des gradés de Rgayaa, qui accompagnaient les soldats en permission spéciale, se sentaient plus à l’aise en compagnie d’employés espagnols et marocains, ayant élu domicile à Tanger.
Les chambres situées aux étages, offraient davantage de confort, puisque à l’issue de chaque "rapport", l'eau chaude déversée généreusement par les cornets de douche, redonnait de la vigueur aux corps extasiés et en sueur.
Habituées aux coups fourrés des militaires de second rang, les prostituées exigeaient d'être payées par avance.
Il n’était pas rare que dans les bars de la corniche, l’ivresse aidant, des bagarres, éclataient entre soldats espagnols de Rgayaa, pour des motifs difficilement décernables.
En escale à Tanger, d'autres militaires de diverses nationalités occidentales, se mélangeaient aux soldats espagnols en poste au nord marocain.
Et il n'était pas rare que pour des motifs aussi futiles que les faveurs d'une prostituée, des bagarres et autres rixes généralisées débordent sur les rues et les places publiques
Les gradés, quant à eux, préféraient ne pas se mêler à la piétaille, et se dirigeaient vers les quelques tavernes situées dans les hauteurs de la ville.
Le quartier verdoyant et parsemé de villas, où l’ambassade d’Espagne, de même que l’immense hôpital ibérique s’étaient installés, jouxtait la prestigieuse zone de la Montagne, où les notables marocains de la ville, s’étaient placés sous protectorat européen direct.
De fait, de nombreuses grandes familles de Tanger, souvent liées à des Zaouyas (confréries religieuses plus ou moins mystiques), n’avaient pas hésité un seul instant, à se mettre au service des puissances occidentales occupantes, obtenant ainsi la protection des légations européennes présentes dans la ville.
Nombre de ces familles avaient acquis discrètement la nationalité de leurs protecteurs européens et inscrit leur progéniture dans des écoles espagnoles, françaises ou italiennes
Les établissements de détente comme les restaurants ou les tavernes situées dans la zone résidentielle, diplomatique et culturelle espagnole voisine du quartier de Souk El Bqar (Marché aux vaches), étaient particulièrement prisés par les hauts gradés de la caserne de Ragyaa de même que par les personnels diplomatique, administratif ou enseignant.
Dans ces établissements, diplomates et officiers supérieurs de l’armée ibérique, s’échangeaient moult informations sensibles sur l’état d’esprit et les humeurs de la population marocaine indigène et les multiples mouvements hostiles à l’occupation, actifs ou en passe de l’être.
Les indicateurs marocains y pullulaient.
Les notables « protégés » par l’Espagne, s’évertuaient à être agréables et utiles à l’occupant en livrant à leurs protecteurs, toutes les informations glanées auprès de leurs "agents" indigènes; informations susceptibles de permettre de tuer dans l’œuf, toutes velléités de révolte contre la présence ibérique dans le nord marocain.
Samedi prochain: Lekbir prépare sa vengeance contre les gens de Rgayaa
J'adore!
RépondreSupprimerComment fait-on pour se procurer ce roman?
RépondreSupprimerIl suffit de prendre contact avec l'auteur au 032 473757796
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