vendredi 23 juillet 2021

L'affaire Pegasus ou quand l'Europe découvre..

 .

...qu'elle a crée un monstre....qui a échappé à son contrôle 


Œuvre du caricaturiste Abdellatif Zeraidi



Premier flic du régime marocain, Abdellatif Hammouchi fut banni par la France de Hollande avant d'être repêché et décoré par Macron



Oui, les dirigeants européens, Macron en tête, sont ceux là même qui ont largement et complaisamment contribué à rendre la monarchie marocaine "de droit divin", au dessus des lois et des conventions régissant les relations entre états. 


Pour noyer le poisson et escamoter la responsabilité manifeste du roi Mohammed VI à qui rien n'échappe et qui contrôle tout, les sécuritaires marocains annoncent que même le propre téléphone du monarque de même que ceux de son entourage familial furent infiltrés par les sociétés israéliennes NSO et Forbeeden Stories. 


A moins que, comme l'ont relevé beaucoup d'observateurs au Maroc et à l'étranger, le roi Mohammed VI qui a disparu depuis des mois des radars publics, ait été discrètement mis à l'écart par ceux qui semblent diriger le pays aujourd'hui: les sécuritaires avec la bénédiction du Mossad.


Mais cela est une autre histoire sur laquelle je compte revenir dans un prochain post.


Avant l'éclatement de l'affaire Pegasus et du rôle de premier plan joué par l'état marocain dans l'espionnage de milliers de personnes tant au Maroc qu'à l'étranger, de nombreux défenseurs des droits de l'homme, de journalistes, de bloggers ou d'opposants aux orientations totalitaires du régime marocain, ont été espionnés,  arrêtés et condamnés sur base des techniques offertes par Pegasus aux sécuritaires marocains.


Ainsi le directeur du consortium de presse indépendant Akhbar Al Yawm - Les Nouvelles du jour -, très critique par rapport à la politique du régime marocain a fait l'objet d'une machination monstrueuse dans le tissage de laquelle, les sécuritaires et la justice marocains ont engagé pas moins de 35 jeunes filles, aussi belles les unes que les autres pour faire tomber le grand journaliste et éditorialiste Tawfiq Bouachrine.


Recrutées par les services du patron de la DGSN (Direction générale de la Sûreté nationale), le sieur Abdellatif El Hammouchi, ces dizaines de filles que le journaliste se défend d'avoir rencontrées, sauf pour 3 ou 4 ayant presté pour son groupe de presse, furent mobilisées en un temps record pour déposer des plaintes contre Bouachrine, pour viols, harcèlements et traite d'êtres humains...


Des vidéos préfabriquées oû le journaliste conteste être le personnage flouté qui apparaît sur ces enregistrements, furent retenues comme pièces à conviction par les magistrats qui condamnèrent "le monstre" à 15 ans de prison.


Les mêmes procédés conduiront l'historien Maati Monjib, le journaliste d'investigation Omar Radi et le nouveau directeur d'Akhbar Al Yawm, Solimane Raissouni qui a succède à Tawfiq Bouachrine à être condamnés à de lourdes peines de prisons.


Les condamnés ainsi que leurs défenseurs, confortés par des preuves indiscutables apportées par Amnesty International, se sont plaints des mises sur écoute Pegasus dont ils furent l'objet des mois durant.


Toutes ces graves atteintes aux droits des citoyens marocains n'avaient ému aucun dirigeant occidental.


Il a fallu que l'on découvre récemment la très grande entreprise d'espionnage mise en place par le Maroc et qui visait ministres, journalistes, avocats et autres défenseurs des droits de l'homme européens, pour que Macron et nombre de ses ministres montent au créneau pour dénoncer hypocritement les méfaits du régime marocain.


Un régime qui tenait les dirigeants européens par la menace de lâcher les hordes de migrants bloqués au Maroc, par sa prétendue lutte contre le terrorisme et surtout par le chantage consistant à inonder l'Europe de toutes sortes de drogues. Et cela a marché 


Cela a si bien marché pour ce régime qui recevait des aides colossales venant de l'UE sous forme de soutien à la démocratisation du Maroc.


Ce chantage à la rente a si bien marché que la monarchie marocaine a réussi à obtenir un régime de partenariat spécial avec l'Europe, un régime intitulé "Statut avancé".


L'Europe s'est réveillée récemment avec une gueule de bois exécrable face à l'audace manifesté par la monarchie marocaine qui a fait fi des plus simples règles de respect de la souveraineté de nombreux pays du vieux continent.


Des dizaines de plaintes viennent d'être déposées par des journalistes, des avocats et des hommes politiques français contre ce flagrant délit d'espionnage exercé à leur encontre par le Maroc.


Pour comprendre le contexte de cette furie de l'espionnite qui anime aujourd'hui le royaume immoral du Maroc, il faut savoir que la plupart, si pas tous les cadres européens espionnés, sont classés par la monarchie marocaine dans la catégorie des ennemis de l'intégrité territoriale du Maroc.


Engagé dans un bras de fer avec l'Algérie qui appuie diplomatiquement et militairement le Front polisario, lequel Front revendique sa souveraineté sur le territoire du Sahara occidental occupé par le Maroc, le régime marocain considère comme ennemis à sa cause sacrée du Sahara,  tous ceux qui dans le monde soutiennent le Front Polisario dans sa lutte pour chasser les forces militaires marocaines qu'il considère comme des troupes d'occupation du Sahara.


Il se fait que quasi tous ceux qui ont fait récemment l'objet des opérations marocaines d'espionnage, se trouvent être, peu ou prou, des soutiens au combat du peuple sahraoui.....Et donc des ennemis du royaume totalitaire marocain.







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