jeudi 15 juillet 2021

Le département d'Etat américain...

 .

...aux affaires étrangères tacle la dictature marocaine.


Ned Price rappelle le Maroc à l'ordre



Dans la posture de l'élève écoutant son maître,  le ministre marocain des affaires étrangères, en compagnie de son homologue américain en juin 2021




L'épouse du journaliste Raissouni tire la sonnette quant à l'état de santé de son mari


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Lundi passé, Ned Price, porte parole du département d'état américain exprima l'opposition de son pays à l'absence de garanties d'un jugement équitable dans l'affaire incriminant Soulaimane Raissouni, journaliste et directeur du groupe de presse indépendant "Akhbar Al Yawm - Les Nouvelles du jour".


Ce journaliste qui signe des éditos et des articles au picrate contre les orientations politiques du régime marocain est aujourd'hui à son 100 ème jour de grève de la faim.


Raissouni vient d'écoper d'une peine de prison ferme de 5 ans lors d'une parodie de procès en première instance.


Sans preuves ni témoins à charge, le tribunal de Casablanca qui s'est basé sur un Tweet vieux de deux ans, posté par un jeune homosexuel accusant Raissouni d'avoir tenté de le violer, a refusé d'entendre des témoins souhaitant apporter leur version favorable au journaliste, a condamné le prévenu en son absence.


De fait, totalement éreinté par une longue et éprouvante grève de la faim, le journaliste ainsi que ses avocats, avait émis le souhait de disposer d'une chaise roulante susceptible de lui permettre de se déplacer pour assister à la dernière phase de son jugement. Requête refusée par les juges.


Du coup, ses avocats décident de ne pas assister aux délibérations et de prendre acte du prononcé du verdict émis par les juges.


Son épouse, qui s'était présentée lundi passé avec son enfant à la prison où croupit son mari, devenu l'ombre de lui même, s'est vue refuser le droit de visite sous le fallacieux prétexte que Soulaymane "ne souhaitait pas la rencontrer".


Nul à ce jour ne peut jurer que Raissouni est toujours en vie.


En juin passé déjà Tony Blinken, secrétaire d'état américain aux affaires étrangères avait attiré l'attention de son homologue marocain sur les atteintes aux droits  de l'homme et en particulier à ceux des journalistes marocains.


Sourd à cet appel à l'ordre, le roi du Maroc qui concentre tous les pouvoirs entre ses mains, décida de laisser faire des juges agissant sur commande.


Il n'y a pas que le cas Raissouni qui suscite l'intervention des organisations des droits de l'homme telles Amnesty ou HRW. 


L'emprisonnement arbitraire du journaliste d'investigation Omar Radi inquiète aussi les défenseurs des droits de l'homme tant à l'intérieur du Maroc qu'à l'étranger.


Les Nations unies suivent avec attention sa situation et appellent au respect de son droit à un procès équitable. 


L'étau se resserre autour du régime monarchique marocain pour ce qui concerne le peu de cas qu'il accorde au droit à l'expression.


Il est devenu flagrant pour les observateurs des droits de l'homme que la propension des services sécuritaires à fabriquer de toutes pièces des dossiers relevant des mœurs ou du terrorisme, est devenue la réponse par laquelle la monarchie tient à museler toutes les voix qui s'élèvent contre ses choix et ses options politiques et sociales.


Depuis de longues semaines, le roi qui avait par le biais de son cabinet, annoncé de nombreux déplacements à différents coins du royaume avant d'y renoncer, est aujourd'hui aux abonnés absents.


D'autant que l'ombre de l'épouse du souverain marocain, mystérieusement disparue depuis deux ans, plane toujours sur le pays.



Omar Radi, autre journaliste en détention préventive depuis un an, est accusé d'espionnage au profit de l'étranger et de viol.


De nombreux autres opposants, bloggers, activistes ...tels les militants du Hirak du Rif ou de Jerada, ou des jeunes militants pour la justice sociale, pourrissent aujourd'hui dans les geôles de la monarchie marocaine.

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