vendredi 2 juillet 2021

Lettre ouverte aux ..

 .

...intellectuel(l)es marocain(e)s

PRENEZ VOS RESPONSABILTES HISTORIQUES!




Mesdames et Messieurs, 


Que vous ayez fait de la prison, que vous ayez été salis, harcelés, stigmatisés, attaqués dans votre intimité, menacés, ou purgeant présentement et injustement, des peines de prison, vous ne pouvez pas ne pas savoir:


- que le régime politique auquel vous faites face constitue une entité politique irréformable, 


- que les jeunes détenus du Hirak du Rif, ceux de Jerada ou ceux émargeant à d'autres mouvements revendicatifs sociaux, sont innocents des délits qu'on leur prête, 


- que Tawfiq Bouaachrine, Souleymane Raissouni, Omar Radi, Imad Stitou, Adil Labdahi, Noureddine Aouaj et des dizaines d'autres, sont en détention pour leur audace et leurs positions critiques à l'encontre de ce régime,


- que toutes les démarches légales, juridiques et les manifestations et marches pacifiques  qu'entreprennent les soutiens aux détenus se brisent et se briseront sur l'intransigeance du pouvoir d'un seul homme se proclamant dirigeant de droit divin,


- que cet homme qui, s'estimant au dessus des lois et de toute demande de rédemption des comptes, règne et gouverne, réprime et emprisonne, récompense et avilit, 


Aujourd'hui et depuis des années :


-  Le temps passé à essayer de plaider la cause des détenus auprès de ce despote guère éclairé, d'emplorer sa compassion et sa pitié, constitue du temps perdu, tant ce personnage moyenâgeux  considère que vos gestes et actes solidaires, relèvent de la subversion et du lèse-majesté


- Vos pétitions, vos appels à la clémence et à l'amnistie en faveur des prisonniers politiques, voire de citoyens séquestrés, constituent des coups d'épées dans l'eau,


- En vos fors intérieurs, vous avez acquis l'intime conviction que vos doléances,  vos implorations, vos  supplications,  qui ressemblent de plus en plus aux courbettes exécutées lors des cérémonies de l'allégeance, vos sit-in devant les centres de détentions, vos demandes de juger des innocents en situation de liberté et vos requêtes en grâces royales sont d'une vacuité innommable et d'une inutilité pitoyable qui vous diminue.


MAIS VOUS PERSISTEZ A VOUS HUMILIER


Aujourd'hui, vous savez que le pouvoir d'un roi prédateur et jouisseur; pouvoir immense, illimité, sans partage et allant crescendo, se confond avec l'accaprement et la mainmise de ce dictateur et de sa suite sur l'essentiel des richesses du pays.


A votre place, plutôt que de m'abaisser à quémander pitoyablement sa grâce,  sa compassion, son bon vouloir, je choisirais de me taire, de vaquer tranquillement à mes occupations routinières d'enseignant, de médecin, de journaliste couvrant la rubrique des "chiens écrasés" ou celle des faits à scandales...


Ce pouvoir vous a piégés en vous gratifiant d'une bonne rémunération pour une fonction administrative, une compensation grassouillette comme "dédommagement" pour des années passées en prison, parfois par l'octroi d'un Wissam malaki, voire même en vous désignant à une fonction fantôme au sein d'un des très nombreux Majliss (Conseils) consultatifs...avec à la clé, des jetons de présence et plus si affinités. 


Et vous avez choisi de vous taire...un peu, mais de faire semblant de  rester aux côtés de ce peuple réprimé,  laminé,  affamé et emprisonné.


Vous êtes d'excellents équilibristes qui ménagent la chèvre et le chou. Vous corroborez et confirmez cette fameuse exception marocaine.


Votre stabilité economico-professionnelle a l'air de prendre le dessus sur les principes qui furent ceux d'entre vous qui ont connu jadis les centres de détention de Kenitra, du Derb Moulay Chérif ou même du mourroir de Tazmamart.


Au crépuscule de l'existence de nombre d'entre vous, vous vous sentez impuissants à dire Basta à ce régime despotique, de lui crier "dégage" dans la face.


C'est une mission historique qui vous incombe aujourd'hui, comme elle fut celle des grands esprits qui ont chassé jadis, les rois de France.


En serez vous aptes et dignes...ou continuerez vous à vous estimer comme faisant partie de l'exception marocaine?


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