Un déjeuner qui dérange
Christian Laporte
Le président anversois de la Centrale a partagé le couvert avec Marine Le Pen.
L’affaire fait grand bruit à Anvers où elle a été révélée par "Joods Actueel", le magazine juif local qui dispose également d’un site Web très fréquenté : cette semaine, Alexander Zanzer, peu connu à Bruxelles mais directeur de la principale institution sociale juive dans la métropole flamande, la "Koninklijke Centrale", a déjeuné de manière fort peu discrète avec la présidente du Front national, Marine Le Pen, dans un restaurant casher du quartier européen de Bruxelles.
De quoi susciter de vives réactions telle celle d’Eli Ringer, le vice-président du "Forum der Joodse Organisaties", qui a vivement déploré que le responsable d’une importante organisation juive qui est aussi membre du Parlement juif européen - un thinktank aux allures de groupe de pression bien plus qu’une vraie assemblée parlementaire - présent sur la place de Bruxelles se montre publiquement avec la représentante d’un parti "dont l’idéologie ne peut que susciter un profond malaise et davantage encore le rejet".
Le Pr Julien Klener, président du Consistoire central israélite de Belgique, n’est pas plus tendre à l’égard d’Alexander Zanzer : "Je me pose effectivement beaucoup de questions et mets aussi des points d’exclamations plus que négatifs autour de cette rencontre. Comment est-il possible que quelqu’un qui exerce de hautes fonctions de responsabilité dans une institution comme la Centrale ne soit pas plus prudent et surtout se fasse remarquer par une rencontre politiquement très choquante quand on connaît le Front national et les déclarations du père de la présidente actuelle qui, à aucun moment, ne s’est distancée de ces propos condamnables ?"
Alexander Zanzer, pour sa part, ne semble pas vraiment comprendre pourquoi sa rencontre avec Marine Le Pen fait tant de bruit...
"Je ne suis pas seulement directeur à la Centrale et membre du Parlement juif européen mais je suis aussi fondateur et membre d’honneur de la station de télévision juive Jewish News One".
Et d’expliquer que c’est dans ce contexte qu’il a été amené à rencontrer la fille de Jean-Marie Le Pen, arguant qu’il préparait un reportage sur l’extrême droite en Europe.
Une réponse qui n’a pas satisfait, loin s’en faut, les responsables du Forum anversois qui avouent ne pas bien comprendre les multiples casquettes d’Alexander Zanzer.
Ce dernier a réagi à son tour en invitant la communauté juive d’Anvers à le soutenir plutôt qu’à le condamner et à soutenir une station de télévision "qui ne soutient pas la propagande palestinienne".
Source La Libre Belgique du 10/11/2012
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Commentaire de Bruxellois surement:
Imaginez pareille rencontre entre Marine Lepen et l'imam du centre islamique du Cinquantenaire
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