lundi 8 février 2021

DOSSIER : Faut-il absolument un organe ....

 .

...chef du culte islamique en Belgique?



https://bruxellois-surement.blogspot.com/2014/04/blog-post.html



Indispensable rappel historique


Selon feu Philippe Moureaux, ex bourgmestre de Molenbeek Saint Jean qui s'exprimait en 1990 dans Le Soir: 


" la reconnaissance du culte islamique fût une grave erreur "


Moureaux avait été en 1981, l'initiateur de la loi contre le racisme. Il a également, à l'époque, appuyé la reconnaissance de l'islam. 


Lorsque, des années plus tard, il est devenu bourgmestre de Molenbeek-Saint-Jean, une commune où la religion islamique est très présente, il s'est toutefois interrogé sur cette reconnaissance de l'islam :


 « Un cas typique de décision en toute bonne foi du monde politique, qui n'en a pas mesuré les implications à moyen terme ? » (Le Soir, 14 février 1990). 


D'autres parlementaires dont l'actuel député européen Guy Verhofstadt iront plus loin que Moureaux en estimant, lors de l'affaire des Versets sataniques de Salman Rushdie, que l'islam est incompatible avec le mode de pensée occidentale, puisque le coran interfère abondamment tant sur la vie publique que sur celle privée des croyants.


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Marocains et Turcs avant d'être Musulmans


1- Le regard de la société d'accueil


Quittons le monde politique belge et tentons de nous pencher sur la situation des intéressés (Les Musulmans de Belgique), au moment de cette reconnaissance:


Personne en Belgique à cette époque (années 1970) ne faisait allusion au statut religieux des Marocains et des Turcs, deux communautés provenant de pays où la religion musulmane est prépondérante.


Tant les politiques belges que les médias usaient des termes "marocains et turcs" lorsqu'il s'agissait de qualifier ces immigrés de la première génération. 


D'autant que les conventions en matière d'émigration signées par le Maroc et la Turquie avec la Belgique ne faisaient aucune allusion au caractère musulman des travailleurs envoyés vers le plat pays. 


De même qu'aucun article de ces conventions ne concernait des accommodements islamiques à accorder à ces premiers immigrés arrivés sur le sol belge.


C'étaient des Marocains et des Turcs, point barre!


Même les groupes racistes ou extrémistes de droite hostiles à la présence des immigrés extra européens parlaient des Marocains et des Turcs.


Avant d'être musulmane, l'identité des membres de ces communautés renvoyait vers la nationalité de leurs pays d'origine.


2- Le mythe du retour définitif au pays d'origine


Les Turcs mais surtout les Marocains étaient à cette époque si obnubilés par le projet d'un retour au pays d'origine (1), que lorsque les rois Fayçal d'Arabie et Baudouin de Belgique conclurent à la reconnaissance du temporel du culte musulman en Belgique et de l'octroi à l'Arabie saoudite du Pavillon oriental du Cinquantenaire pour y installer la grande mosquée de Bruxelles, la majeure partie des immigrés marocains étaient occupés à  préparer un retour définitif à leur pays d'origine pour s'y réinstaller après avoir ramassé un pactole en Belgique.


En conséquence, les tractations politiques relatives à la place des musulmans en Belgique leur étaient totalement étrangères. 


3- Main basse de Ryad sur l'islam belge


Les accords belgo-saoudiens ayant été conclus, les autorités de Ryad confient la gestion du Centre islamique belge de même que la désignation des enseignants de religion islamique à la Ligue islamique mondiale, bras armé  Wahabite de par le monde



En conclusion, cette reconnaissance du temporel du culte islamique se passa en l'absence de toute implication des communautés musulmanes présentes en Belgique.


La brouille intervenue en 1987 entre les autorités belges et la direction du Centre islamique saoudien conduisit à la rupture du contrat entre la Belgique et l'Arabie saoudite et dans le même temps au retrait par la Belgique de la reconnaissance de la Ligue islamique mondiale comme interlocuteur pour ce qui se rapportait à la gestion du temporel du culte islamique. 



Fayçal d'Arabie en visite chez Baudouin de Belgique: le jour oû les Musulmans de Belgique furent confiés aux bons soins de l'Arabie wahabite


Embarrassé par cette situation qui le privait d'un interlocuteur, l'État belge encouragea les structures musulmanes actives en Belgique, à faire émerger de leurs rangs un organe censé se substituer au Centre islamique inféodé à l'Arabie saoudite.


Cette entreprise fût d'une incroyable complexité, tant les egos des individus et les stratégies des groupes liés à des Etats islamiques étrangers furent nombreux et difficilement conciliables.


4- Absence de culture démocratique chez les candidats à la gestion du temporel du culte islamique.


Peu habitués aux compromis et à la pratique de la collégialité et du partage du "pouvoir", car provenant de pays où ces pratiques ne furent jamais mises en œuvre, les acteurs candidats à la gestion du culte islamique, quasi tous proches des instances de la Ligue islamique mondiale, organisent en 1988, à la hâte, des élections bâclées afin de faire émerger un organe chef de culte. 


Ces consultations étaient organisées  sous la supervision "discrète" du Centre islamique saoudien.


Si bien que, mis  au parfum par des vents favorables, le gouvernement belge de cette époque, décida de ne pas reconnaître comme interlocuteur, l'organe qui prétendit avoir gagné ces élections.


Ce même gouvernement, suivant les recommandations du Commissariat royal à la politique des immigrés, mit le turbo et exerça une pression énorme sur des structures s'exprimant au nom des musulmans du pays, pour les inciter à dégager dans la transparence, un organe chef du culte islamique.


Aidées par diverses instances émargeant à l'État  et par des communes belges, les associations agissant en milieu musulman, réussirent non sans peine, à mettre en place une structure commune dont la mission fût d'organiser des élections générales auprès du public musulman belge.


5-  Mélanges des genres durant la campagne électorale 


La plupart des candidats s'étant impliqués dans cet exercice relativement démocratique auquel ils n'étaient point habitués, montreront durant cette campagne électorale d'un genre particulier, qu'ils n'avaient rien compris aux enjeux et aux objectifs de cet exercice électoral.


La majeure partie d'entre eux se mélangèrent pitoyablement les pinces et donnèrent à leur prose électorale,  un caractère religieux ou les citations coraniques, les hadiths ainsi que leurs connaissances, réelles ou supposées des textes de la foi, se substituèrent aux exigences du cahier des charges, liées à la maîtrise de la gestion administrative d'un culte.


Nombre d'entre ces candidats allant jusqu'à s'engager à instituer une fois élus,  des cours de justice islamiques, à ériger des abattoirs pour la viande Halal ou des écoles et autres universités islamiques.


L'incompétence et l'ignorance régnaient en maîtresse pour ce qui concernait la nature de cet organe qui avait pour mission unique et exclusive, la gestion administrative du culte islamique.


Ainsi et à l'issue de ce scrutin qui se déroula fin 1999 et auquel les organisateurs avaient annoncé la participation de 45 000 musulmans ( ce dont j'en doute), une assemblée générale composée de 67 membres put voir le jour.


Cette instance élut parmi ses membres,  un exécutif fort de 17 personnes dont certaines furent recalées après screening, par les services de la Sûreté de l'état, pour des motifs peu clairs à l'époque.  


Quelques mois plus tard, l'Exécutif des Musulmans de Belgique (EMB) fut officiellement installé. 


En dehors d'une petite minorité de ses membres, l'instance chargée de la gestion du temporel du culte islamique était composée de personnes peu ou pas habilitées à assumer cette gestion complexe.


Cet état de choses - incompétence dans la gestion et absence de culture démocratique, complétées par des appétits personnelles et des interférences de pays étrangers - alla marquer pendant très longtemps et jusqu'à ce jour, la vie et le fonctionnement de l'EMB.


Et aujourd'hui ?


Durant ses 30 années d'existence, l'EMB ne connut aucun renouvellement des cadres ayant contribué à l'émergence de cet organe chef du culte islamique.


Des membres "ventouses" s'évertuent depuis des décennies à bloquer toute participation des nouvelles générations de musulmans de notre pays à la gestion de cet organisme.


Depuis l'arrivée d'Echallaoui en 2012 à la tête de l'EMB, la mainmise du Maroc sur cet organe se renforcera inéxorablement. 


Usant de méthodes suspectes, telles l'intimidation ou la corruption, Echallaoui qui reçoit d'importants fonds  financiers provenant du Maroc et transitant par le Rassemblement des musulmans de Belgique qu'il préside, réduira au silence toute expression discordante ou opposée à L'OPA lancée par Rabat en direction de l'organe chef du culte islamique de Belgique.


Echallaoui a mis dans sa poche, le ministre de la justice Koen Geens


Séduits par les "prouesses" de l'état marocain en matière de lutte contre le terrorisme et le radicalisme islamiques, les autorités belges, ministres de la justice en-tête,  ne jureront que par le sous-marin des services des renseignements marocains, le sieur Salah Echallaoui.


https://bruxellois-surement.blogspot.com/2014/11/executif-des-musulmans-et-laffaire-de.html


Quant aux réalisations engrangées par l'Exécutif des Musulmans durant une période qui avoisine 3 décennies, très peu de choses peuvent être attribuées à l'action de cette instance.


L'émergence de nombreuses carrées destinées à l'inhumation des défunts musulmans le doit surtout à des initiatives politiques locales.

l'organisation des abattages rituels lors de la fête commémorant le sacrifice d'Abraham a toujours été l'oeuvre d'une collaboration entre les communes et des associations islamiques locales.


La commune de Schaerbeek fût pionnière dans ces domaines


Les prétendues formations des imams mises en chantier par l'EMB ont abouti l'année passée à un fiasco innommable et  à l'instar de l'imam antisémite Mohamed Toujghani, qui ne pipe pas un mot de français ou de néerlandais malgré sa présence de 40 ans en Belgique,  très peu d'imams ou de prédicateurs s'expriment dans l'une de nos deux langues nationales.


Quant à la reconnaissance des mosquées accompagnée de la rétribution des imams, un nombre réduit (une trentaine sur 80)  de ces entités a opté pour la reconnaissance à Bruxelles.


Et pour cause, une fois reconnue, la mosquée est soumise à un certain nombre de contrôles administratifs et financiers de la part du pouvoir de tutelle, en l'occurrence le ministre de la Justice.


Quand on sait les pratiques de détournements des dons provenant des fidèles,  il ne faut pas être expert-comptable pour deviner les exorbitants moyens financiers qui atterrissent dans les zaaboula (besaces) des comités de gestion de ces lieux de culte.


L'exemple de la mosquée Al Mouhssinine de Saint Gilles est là pour illustrer cette gabegie qui profite aux responsables de ces lieux. 


https://bruxellois-surement.blogspot.com/2012/10/et-si-on-parlait-dautre-chose.html


Quid de la masse des Musulmans de Belgique


Depuis son élection par les musulmans de Belgique en 1999 avec un taux de participation qui avoisina selon les organisateurs le chiffre de 45000 votants (ce dont je doute fortement!), cet organe ne s'est jamais tourné vers les 700 000  musulmans qui peuplent notre pays et n'a jamais estimé utile de leur communiquer quoi que ce fût, au niveau de ses activités. 


Même les fidèles des mosquées ont été tenus à l'écart par l'EMB depuis sa création en 2000


Dans le dernier rapport publié en juillet dernier par Echallaoui et consorts, celui qui vient d'être accusé d'espionnage pour le compte du Maroc avoue que les délégués envoyés par les 300 mosquées pour procéder en 2014, à l'élection de l'Organe chef du culte islamique étaient tous de sexe masculin et présentaient quasi tous un profil radical et wahabite.


Quand on sait que la sélection de ces délégués s'est faite sous la houlette du Rassemblement des musulmans de Belgique présidé par Echallaoui et des Diyanet turques, on est en droit de se demander de qui se moque l'agent des renseignements marocains en Belgique.   


https://bruxellois-surement.blogspot.com/2014/03/executif-echec-et-mat.html


De leur côté,  les Musulmans de notre pays, ignorent dans leur immense majorité,  l'existence même de cette instance.


Ce public organise lui-même la gestion de ses pratiques  liées à sa foi et n'éprouve aucun besoin de faire appel à cette coquille vide qu'est l'EMB.


Malgré ses contacts suivis avec les responsables des 300 mosquées de Belgique, cet organe défaillant et incompétents selon son propre aveu, n'a rien vu venir au moment des graves attentats qui ont endeuillé la Belgique en 2016.


Non seulement cela, mais sa tutelle sur les 900 enseignants de religion islamique qu'il désigne pour les écoles et malgré sa nomination des dizaines d'aumôniers auprès des prisons et des hôpitaux, l'EMB n'a pas été à même d'aider les services anti terroristes dans leur lutte contre le radicalisme et le terrorisme.


L'actuel vice president Noureddine Smaili qui vient de succéder à son patron Echallaoui, fut lui-même enseignant de religion islamique et imam à Verviers au moments des attaques terroristes contre la population de cette ville.


Soulignons qu'Echallaoui est toujours Inspecteur pour la Wallonie, de l'enseignement de la religion islamique. Et à ce titre, il porte une responsabilité matérielle et morale pour le développement de la radicalité parmi la jeunesse fréquentant ces cours.


Je soupçonne, et le mot est faible, les gestionnaires pro marocains de l'EMB, de fermer les yeux sur certaines activités radicales que l'état marocain structure en Belgique à partir de Rabat.


La déclaration de l'ambassadeur du Maroc au Vif l'Express - très complaisant par ailleurs vis à vis du diplomate marocain - du mois passé quant à l'action de son gouvernement contre le terrorisme en Europe et en Belgique en particulier, ne laisse présager rien de bon, suite à l'éviction d'Echallaoui


En conclusion, étant source de la majeure partie des problèmes rencontrés par les musulmans de notre pays, cet exécutif n'a aucune raison d'exister et sa dissolution constituerait l'ouverture d'un chantier important quant au nécessaire dialogue des Belgo-musulmans avec les instances politiques communales.




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Retour à l'actualité récente 


Questions et ébauches de réponses


Pourquoi, contrairement à ses prédécesseurs, qui avaient montré une grande complaisance à l'égard des activités d'espionnage du Maroc, l'actuel "garde des sceaux" Van Quickenborne n'a pas hésité à appeler un chat un chat?


- Probablement parce que le nouveau ministre ne pouvait pas ne pas prendre en considération le dernier rapport de la Sûreté de l'état qui incrimine le Maroc pour ses tentatives visant à espionner la Belgique,


- Probablement parce que  l'un des principaux conseillers au cabinet de la justice se trouve être l'ex patron de l'Ocam.  Un homme maîtrisant les dossiers se rapportant à la radicalisation et au terrorisme dans notre pays


-  Pour ne pas provoquer un incident diplomatique avec Rabat, le ministre belge de la justice,  n'a pas jugé utile d'adresser directement ses griefs à l'état marocain, préférant "taper" sur l'espion lampiste Echallaoui et laissant à Sophie Wilmes le soin de téléphoner très discrètement à son homologue marocain.


Pour le ministre de la justice, Echallaoui n'est que l'agent exécutant des instructions de l'état marocain, lequel état est pointé publiquement par V.Q comme se livrant à des activités d'espionnage sur le sol belge.


Pourquoi le Maroc qui est incriminé publiquement dans ce dossier, n'a pas cru utile de démentir officiellement les graves accusations proférées publiquement à son encontre par la Belgique?

Sûrement, parce que les autorités marocaines savent que ce que leur  reproche la Belgique à travers les activités d'Echallaoui,  n'est que la partie visible de l'iceberg.


Même l'ambassadeur du Maroc en poste à Bruxelles n'a pas cru opportun de réagir face aux graves accusations portées contre son pays.


Il aura fallu que Marie Cécile Royen du Vif insiste auprès de Ameur pour que le diplomate marocain accepte de répondre aux questions de la journaliste du Vif-l'Express.


Dans ses réponses, Ameur insista sur les services rendus par son pays à la Belgique en matière de lutte contre le terrorisme, souhaitant que la collaboration entre les deux pays puisse perdurer.

Ce souhait trahit une certaine amertume de la part de l'ambassadeur marocain à l'encontre de la Belgique et pourrait constituer une menace à peine voilée de voir le Maroc, comme ce fût le cas avec la France, réviser la nature de ses relations avec notre pays....avec tous les désagréments et les dangers que pourrait comporter une telle révision.



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